MONTRÉAL, le 2 mars 2016
De nombreux postes de psychologues sont vacants dans le réseau public. Cette situation prive la population de services d’évaluation psychologique et de psychothérapie, mais également de services en neuropsychologie, cette branche de la psychologie qui s’intéresse aux interactions entre les dysfonctions cérébrales et le comportement. Malgré ceci, le gouvernement a décidé d’abolir en mars 2015 une prime d’attraction-rétention qui était versée aux psychologues et neuropsychologues afin d’atténuer cette pénurie et d’augmenter ainsi l’accessibilité aux services psychologiques offerts dans le réseau public. Dans le contexte où les conventions collectives négociées incluraient un retour de la prime des psychologues sans rétroactivité ni intégration au salaire, l’Association des psychologues du Québec (APQ) encourage les psychologues à maintenir le boycott des internats qui est effectif depuis la fin 2015 dans la quasi-totalité des milieux cliniques, et ce afin de faire valoir plusieurs revendications en lien avec cette prime et la rémunération des internes en psychologie.
Concernant ce dernier point, la Fédération interuniversitaire des doctorant.e.s en psychologie du Québec (FIDEP) prône aussi un boycott des stages et internats de la part des doctorants jusqu’à l’obtention d’une juste rémunération des internats (document synthèse ici: tinyurl.com/docu-fidep). Les doctorants de 6 universités ont voté pour ce boycott. Soulignons que les internes en psychologie du Québec seraient les seuls en Amérique du Nord à ne pas être rémunérés. Leur dette moyenne au moment de la diplomation est de 20 000$. Il s’agit d’une raison majeure pour laquelle la majorité se dirige vers le réseau privé au terme de leurs études, ce qui contribue à la pénurie actuelle.
Les conséquences du boycott ne se font pas encore concrètement sentir dans le réseau public puisque les internats visés par le boycott débutent au mois de septembre prochain. Toutefois, la sélection des candidats est généralement complétée à la fin février et, jusqu’à maintenant, aucun des principaux établissements qui offrent des internats n’a amorcé le processus de sélection.
L’Association québécoise des neuropsychologues (AQNP) a procédé à un sondage auprès de ses membres étudiants et cliniciens entre le 2 et le 5 février 2016. Tout près de 90% des répondants ont souhaité maintenir le boycott jusqu’à l’intégration de la prime de rétention au salaire, et plus de 75% de ceux-ci se sont montrés d’accord avec le maintien du boycott jusqu’à ce que les doctorants obtiennent la rémunération des internats. Au terme de ce sondage et afin de favoriser l’accès aux services neuropsychologiques dans le réseau public, l’AQNP a décidé d’appuyer à son tour le boycott des internats et d’encourager ses membres à maintenir le boycott actuel.