Intérêts de recherche
Mon programme de recherche vise à développer des outils de prédiction, d’évaluation et de traitement pour les patients victimes d’un traumatisme cranio-cérébral (TCC).
Mes études visent à identifier les meilleurs indicateurs du devenir suite à un TCC. Des modèles de prédiction basés sur des indicateurs sociodémographiques et cliniques sont ainsi développés dans un but de prédire le devenir à court, moyen et long terme des patients TCC.
Mon programme de recherche vise également à développer et adapter des outils d’évaluations neuropsychologiques chez une clientèle TCC. Les outils de dépistage et d’évaluation des fonctions attentionnelles, mnésiques et exécutives sont ainsi utilisés chez une clientèle TCC et chez une clientèle victime de blessures orthopédiques.
Le développement de programmes d’intervention pour les patients TCC légers qui présentent des symptômes persistants et atypiques compose également mon programme de recherche. Des interventions sur le sommeil, le stress-anxiété, la mémoire et l’attention sont développés et des mesures de l’efficacité de ces types d’intervention sont effectuées afin d’évaluer l’impact de ces programmes d’intervention sur la récupération et la réintégration socio-professionnelle.
Contributions les plus importantes
Peu d’outils standardisés et validés d’évaluation cognitive sont disponibles en phase de traumatologie. Les résultats de ces recherches montrent pour la première fois la validité de l’utilisation du test du dessin de l’horloge et de la MoCA comme nouveaux outils de dépistage pour la clientèle traumatisée crânienne en phase précoce de réadaptation.
Cette étude suggère de prioriser les interventions psychologiques suite à un TCC léger et ce, même si l’imagerie cérébrale est normale. L’intervention devrait s’effectuer dès les premières semaines et devrait adresser les symptômes d’anxiété et de dépression. De plus, cette recherche a mis en évidence l’importance d’effectuer un examen neurologique des nerfs crâniens et vérifier la présence d’un nystagmus si l’imagerie cérébrale est positive, ce qui n’avait jamais été documenté dans la littérature antérieure.
Cette étude a eu un impact important sur la prise de conscience de l’importance d’offrir des services psychologiques à long-terme chez les patients TCC graves plusieurs années suite à l’accident. Près de 50% de cette clientèle est susceptible de développer des complications psychiatriques suite au TCC et notre réseau de la santé devrait en tenir compte. Cette étude a eu une incidence significative sur l’importance de sensibiliser les intervenants, gestionnaires et décideurs sur la santé mentale et le TCC. D’ailleurs, une activité de transfert des connaissances sur le sujet, dont la chercheure principale a obtenu une subvention des IRSC, se déroulera en janvier 2014.
Cette publication a mis en évidence l’importance d’orienter et de stimuler les patients TCC dès les premiers jours suite à l’accident alors qu’ils sont toujours en période de confusion et d’amnésie. Un programme d’orientation à la réalité est décrit dans cet article. Suite à sa publication, plusieurs chercheurs et cliniciens au Québec et à l’étranger ont contacté l’auteure principale pour obtenir les procédures et le matériel pour implanter programme d’intervention.
Biographie
Elaine de Guise a complété un BAC en psychologie à l’Université Laval en 1994 et elle a obtenu en 1999 un doctorat en neuropsychologie recherche et intervention de l’Université de Montréal. Entre 1998 et 2012, elle a occupé un poste en tant que neuropsychologue clinicienne au programme TCC du Centre Universitaire de Santé McGill. Depuis 2009, elle est professeure adjointe au département de neurologie et neurochirurgie de l’Université McGill. Depuis le 1 juin 2013, elle est professeure-adjointe au département de psychologie à l’Université de Montréal. De plus, elle travaille comme chercheure associée à l’unité de recherche pour l’axe des neurosciences du CUSM. Ses travaux portent principalement sur le développement de modèles pronostics suite à un TCC, sur la cognition et sur le développement de programmes d’intervention et de réadaptation auprès de patients ayant subi un TCC. Elle s’intéresse également aux meilleures pratiques de prise en charge et d’intervention précoces auprès d’une clientèle TCC léger. Elle a publié plus d’une trentaine d’articles sur le sujet et a présenté ses travaux lors de nombreuses conférences provinciales, nationales et internationales.