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@ Jean-Pierre qui écrit : « la décision de l’expert neuropsychologue, au final, relève toujours de la subjectivité qui découle du jugement clinique? »
La décision de l’expert neuropsychologue relève de l’analyse des données OBJECTIVES de son évaluation. Là est la spécificité de notre discipline, on va au-delà de la subjectivité grâce à l’utilisation d’épreuves psychométriques que les psychiatres n’ont pas. Nos évaluations sont d’ailleurs bien reconnues devant les tribunaux.
Il y a donc très peu de place à la subjectivité. Bien sûr que l’intuition clinique est un outil précieux, mais si les données objectives disent le contraire de notre intuition, les données l’emportent.
Ceci étant dit, il revient à l’expert neuropsy d’interpréter les résultats tels qu’ils doivent être interprétés et non pas de les interpréter subjectivement. J’ai lu des rapports d’expertise dans lesquels les échecs au TOMM étaient expliqués par la fatigue, par des « intrusions somatiques » et autres interprétations accommodantes… Non seulement agir ainsi est de l’incompétence, mais c’est en plus de la complaisance.
Ceci nous amène à l’impartialité : le rôle de l’expert neuropsy, ce N’EST PAS de faire gagner la cause au client. Gagner la cause, c’est le rôle de l’avocat ; il n’est payé que pour ça. Le rôle de l’expert est de donner une opinion scientifique juste permettant d’éclairer la cour (ou l’organisme décideur). Un point c’est tout. Bien sûr, il arrive que l’avocat et le client ne soient pas contents, car notre opinion ne les avantage pas ; comme expert, il faut être capable de vivre avec ça. Sinon, vaut mieux changer d’activité professionnelle.
Enfin, je suis d’accord avec Simon qui dit qu’il faut « protéger le public et “l’honneur” de notre profession ». Ça commence par s’abstenir de faire copain-copain avec l’avocat qui nous mandate (le mandant) et de faire preuve d’une attitude de neutralité en cour.