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Anonyme
Invité27 octobre 2013 à 0 h 52 minVoilà une excellente question que j’aborde régulièrement avec mes stagiaires et mes pairs. Personnellement, je m’inspire d’une collègue, Catherine Truchon, qui m’avait expliqué il y a bien longtemps l’importance de faire contact avec la souffrance du simulateur. « Il faut souffrir pour accepter de se montrer moins bon », m’avait-elle dit».
Pour revenir à ta question, c’est bien beau de détecter de la simulation, mais que fait-on après? La première partie de la réponse va dans le sens de la prévention. Ainsi, avant d’amorcer les tests, l’expérience m’a montré qu’on a toujours avantage à avoir identifié une motivation très personnelle auquel tient le client (par ex. une motivation bien concrète comme la conduite automobile ou bien arriver à objectiver la partie réelle de ses atteinte, mais aussi des plus abstraites comme le désir de se réaliser dans une activité, le besoin de prouver qu’on est fiable, etc.). Idéalement, il faut sentir que cette motivation est forte et que le client comprend qu’en participant bien à l’évaluation, il va à la rencontre de cet objectif bien personnel. Ensuite, lorsque je parle des tests, je parle de l’importance de donner simplement le meilleur de lui-même et le prévient que l’on voit très bien lorsqu’une personne en donne trop ou pas assez. S’il y a une possibilité de suivre le client après (suivi psychologique ou remédiation cognitive), c’est aussi le temps d’en parler car le simulateur veut moins souffrir et l’idée d’amorcer une longue démarche l’amène parfois à se défiler entre l’entrevue d’accueil et le début de l’évaluation!
Si malgré ces éléments de prévention, le client simule, il est alors très important de faire contact avec sa souffrance, ce qui permet de lui parler de la sorte : je suis très étonné en regardant vos résultats, vous m’aviez parlé de votre désir X, mais il y a beaucoup de bruit dans l’évaluation… C’est comme si vous n’arrivez pas à mobiliser toutes vos ressources vers cet objectif. Pouvez-vous m’aider à comprendre? J’invite le neuropsy à toujours rester émotivement au niveau de la déception : j’aurais aimé vous aider à X, mais cette évaluation n’est pas valide et je ne comprends pas pourquoi… Pouvez-vous m’aider à comprendre? Y’a-t-il qqch qui vous a empêché de performer sur lequel j’aurais oublié de vous questionner?
Si le client s’ouvre alors, le suivi ultérieur a une chance, s’il ne s’ouvre pas, ton référent aura les poings encore plus liés que les tiens!
Bonne chance!