Accueil – Visiteurs Forums Évaluation adulte et gériatrie Discussion de cas – Adulte et gériatrie Validité et diagnostic différentiel en santé mentale

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  • Validité et diagnostic différentiel en santé mentale

    Posted by Mathieu Garon on 13 avril 2022 à 14 h 35 min

    Bonjour,

    Je ne sais pas si j’écris dans la bonne section… vous me direz! Toute réflexion sera appréciée. L’évaluation est en cours.

    Je vois une femme de 40 ans. Elle consulte pour diagnostic différentiel en contexte de santé mentale. À l’entrevue, elle mentionne beaucoup de signes et symptômes du TDAH (elle a déjà un diagnostic) et du TSA (l’intérêt de notre rencontre).

    Le contact, la réciprocité sociale, la vie affective, le discours m’évoquent beaucoup plus un TP du deuxième groupe qu’un TSA. Essentiellement, elle me fait beaucoup penser à quelqu’un qui aurait passé du temps sur Wikipedia et qui me parle davantage de ça que de son vécu personnel. À ce stade, c’est une intuition, mais je tiens à le mentionner.

    Une échelle de validité de symptôme imbriquée (MCMI-III) est valide. Un SVT standard (SIMS) est au-dessus du cut-off.

    En termes de performances, les résultats sont crédible et les PVT imbriqués (RDS) et standard (TOMM) sont réussi.

    Mes questions :

    Le SIMS est connu pour avoir une spécificité plutôt sous-optimale. De plus, les gens autistes scorent plus souvent qu’autrement au-dessus du cut-off (voir Sher et Oliver, 2022). J’imagine que je pourrais administrer un autre SVT. Si oui, est-ce qu’il y a une marche à suivre optimale?

    Considérant les particularités du phénotype autistique féminin, est-ce que je suis en train de rater quelque chose d’évident? Un RAADS-R est complété et le score se situe dans l’intervalle attendu pour le TSA. Mentionnons tout de même que cette échelle est associée à un taux élevé de faux positif en contexte psychiatrique. Bref, retour à la case départ. 

    Mathieu Garon répondu Il y a 1 année, 5 mois 3 Membres · 3 Réponses
  • 3 Réponses
  • Julie Brosseau

    Membre
    13 avril 2022 à 18 h 21 min

    Les parents seraient-ils disponibles pour te parler de l’histoire développementale ? Pour moi c’est un must

    Y a-t-il des problèmes de santé mentale au sein de la famille ? Des antécédents familiaux de TDAH ?

  • Sophie Tessier

    Membre
    14 avril 2022 à 15 h 46 min

     

    La grande question qui me vient en tête est surtout de savoir pourquoi miser autant sur les tests de validation de symptômes? Est-ce que la personne aurait un avantage à exagérer l’intensité ou la nature de ses symptômes? J’ai l’impression ici qu’on est davantage dans un cas de mauvaise attribution de symptômes, où la personne se “reconnaît” dans un diagnostic qui est socialement reconnu/moins confrontant? Ça me fait penser un peu aux grands anxieux qui ont une lecture partielle de leurs émotions, mais qui ont des difficultés de concentration et qu’ils attribuent à un TDAH parce que c’est un diagnostic très connu, qui donne espoir d’aller mieux rapidement avec une pilule plutôt qu’avec une psychothérapie et/ou qui est socialement acceptable (diagnostic “neurologique” plutôt qu’affectif, moins de culpabilisation ou de honte, etc.)

    Pour faire l’évaluation diagnostique, je miserais +++ sur l’anamnèse, l’histoire développementale, les enjeux affectifs, etc. J’ajouterais aussi une entrevue complémentaire avec des proches. Les parents si possible, mais sinon des amis ou un conjoint qui peuvent vraiment décrire la nature des difficultés au quotidien. L’analyse du MCMI-III d’un point de vue strictement clinique peut être riche aussi pour comprendre le fonctionnement psychologique et pour orienter le dx. En fait, le diagnostic différentiel ici est vraiment une évaluation plus “psycho” que “neuro”.

    Sinon, pour ce qui est des SVTs en général, je pense que le IOP-29 serait une option intéressante par rapport au SIMS, qui est effectivement peu sensible.

  • Mathieu Garon

    Membre
    21 avril 2022 à 13 h 45 min

    Merci pour vos lumières Julie et Sophie!

    En effet, la trajectoire développementale devrait être mon principal atout dans ce dossier. J’ai une entrevue de planifiée avec le père à ce sujet. 

    Pour répondre à ta question sur l’utilisation du SVT Sophie, j’ai le même raisonnement que toi. J’ai l’intuition que la patiente recherche un moyen d’expliquer différent problèmes (sociaux, professionnels, familiaux) de façon non-confrontante et qu’elle aurait donc tendance à davantage endosser des symptômes du TSA, ce diagnostic constituerait une “sortie honorables” pour elle. Par ailleurs, un PVT et un SVT devrait être assez standard dans une évaluation complète en 2022.

    Je préciserais que le SIMS est loin d’être peu sensible, c’est plutôt l’inverse: très sensible, peu spécifique. L’IOP-29 semble très intéressant! Je vais voir si je peux mettre la main dessus.