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  • Posted by Claudine Boulet on 19 février 2014 à 0 h 38 min

    J’ai reçu une demande d’évaluation de l’aptitude à consentir au soin du choix du lieu d’hébergement en vue de faire une requête à la cour pour que la dame en question soit hébergée contre son gré car elle présenterait des risques importants à domicile. J’ai donc une discussion avec la T.S. impliquée au dossier qui m’explique tous les dangers encourus par la dame et la nécessité de mon évaluation. Jusque là, tout allait bien. Cependant, à la fin de notre discussion, elle ajoute: “Ah, aussi, il ne faudrait pas que tu apportes de papier car lorsqu’elle nous voit écrire, la dame devient paranoïaque.” Eh… je me suis sentie tout d’un coup désarmée!

     

    Bref, je voulais juste vous partager ce “moment déstabilisant de ma journée”. J’ai conclu avec la dite TS que je tenterai d’établir un lien de confiance avec la dame en question pour peut-être réussir à l’évaluer mais qu’il demeure fort probable que je ne pourrai pas conclure grand chose si je ne peux pas lui administrer aucun test…

    Simon Charbonneau répondu Il y a 9 années, 9 mois 2 Membres · 3 Réponses
  • 3 Réponses
  • Simon Charbonneau

    Membre
    19 février 2014 à 3 h 24 min

    Salut,

     

    bon c’est possible qu’elle soit sévèrement paranoïde, mais il arrive souvent que ce soit plus soft et que les patients soient simplement méfiants (prémorbide, prémorbide exacerbé, de novo,…). 

     

    Dans ce genre de cas, j’ai souvent fait la chose suivante si je voyais que le fait que j’écrive dérangeait le patient: je me suis approché, j’ai “viré” ma tablette de bord et je lui ai montré les sections de ma feuille d’entrevue, et ce que j’avais écrit en expliquant que je prenais simplement des notes pcq sinon ma mémoire ne serait pas capable de retenir tout ce qu’on va se dire. J’ai ensuite demandé par exemple leur DDN, la date du jour, etc, en écrivant à mesure sous leurs yeux en mettant la tablette sur la table sans la cacher, perpendiculairement à nous deux, pour ensuite me reculer un peu, doucement, après quelques minutes en demandant à la personne si elle est à l’aise qu’on continue comme ça, en précisant qu’elle peut poser des questions, etc. 

     

    J’ai p-e été chanceux, mais sur tous les méfiants et tous les paranoïdes que j’ai évalué, incluant des dizaines de schizophrènes paranoïdes, en jouant la transparence comme ça, je n’ai jamais dû cesser une évaluation pour ces motifs  :)

    Claudine Boulet

    Membre
    20 février 2014 à 2 h 49 min

    Je suis d’accord avec toi Simon mais il y a aussi une question de contexte. Mon premier défi avec cette dame-là sera de trouver le moyen qu’elle m’ouvre sa porte (alors que la nutritionniste a abandonné à force de se river le nez à une porte fermée). Et, ce que j’ai compris est que si j’ai une valise ou quoi que ce soit dans les mains, ce premier défi sera alors certainement voué à l’échec. Je vais donc essayer d’établir un premier contact en apportant rien et voir ce qui est possible pour la suite. Mais, de mon expérience avec des personnes aussi réticentes à recevoir des services à domicile, il y a de fortes chances que je ne puisse pas l’évaluer…

     

    J’ai surtout eu une discussion avec la TS parce que cette dernière pensait que je pouvais bien me prononcer juste en visitant madame sans apporter de papier. C’est là où je me suis sentie dépendante de mes tests…

  • Simon Charbonneau

    Membre
    20 février 2014 à 4 h 49 min

    Ouin, je comprends. Situation différente en effet, je n’ai jamais eu à tester à domicile sauf en recherche. 

     

    Est-ce que ton manteau a des grandes poches ?  ;)C’est une semi-blague en fait. Je te suggère d’y aller avec des crayons et quelques feuilles de tests pliées dans tes poches, et si elle accepte de t’ouvrir puis que le courant passe bien, tu les sors !