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  • Posted by Claudine Boulet on 30 mars 2017 à 23 h 44 min

    Bonjour,

     

    J’aurais besoin d’aide!

     

    Homme de 77 ans. Aurait vécu chez ses parents jusqu’à son mariage à 33 ans. 2 ou 3ème année de scolarité. A travaillé comme journalier dans la même usine toute sa vie. Veuf depuis l’an 2000, il aurait rapidement trouvé une autre conjointe avec qui il a vécu jusqu’en juin 2016. Depuis que sa seconde conjointe l’a laissé, il vit chez sa fille. Actuellement hospitalisé en raison d’une chute avec contusion au genou. Il demeure en ce moment à l’hôpital pcq sa fille ne veut pas le reprendre. Il aurait réussi un examen de conduite automobile en août 2016.

     

    Évalué en neurologie à l’hôpital = démence fronto-temporale.

     

    Évalué en psychiatrie à l’hôpital = démence fronto-temporale.

     

    J’ai longuement parlé avec la fille qui me dit que son père n’a jamais eu de jugement, incapable de suivre une conversation. Durant les réunions familiales, il partait seul de son côté. Il aurait toujours dépensé au-dessus de ses moyens pour des choses dont il n’avait pas besoin. Déjà eu une fixation sur les montres / horloges. Il aurait toujours réagi fortement à la contrariété. Et, j’en passe…

     

    Les seuls changements que la fille observe depuis qu’il vit chez elle est:

    1- Alors qu’il aurait toujours été fier de sa personne, la fille doit maintenant lui rappeler de se laver;

    2- Il ferait maintenant des crises “comme un petit enfant”, ce qu’il ne faisait pas avant.

     

    À mon éval, QI de 70 avec les normes américaines.

    Praxies, discrimination visuelle OK.

    Mémoire, c’est difficile d’encoder mais résultats identiques en différé et immédiat.

    Labyrinthes du WISC-III OK et tapping conflictuel et go/ no go OK

     

    Beaucoup de difficultés à la lecture (donc, je n’ai pas fait stroop, Trail, fluence) en me disant que ça ne me donnerait pas grand chose… Si vous avez d’autres idées pour évaluer les fonctions exécutives…

     

    J’ai essayé le test des faux pas mais monsieur a refusé d’y collaborer même si je lui lisais l’histoire. Par contre, à l’identification d’émotions faciales, il obtient 12/35. Pour au moins le 3/4 des photos, il me répond soit joie ou colère, presque pas les autres émotions et ne voit jamais la tristesse, ni la peur.

     

    Je suspecte donc fortement un TSA. Peut-être une démence surajoutée mais je n’en suis pas convaincue. Je crois que monsieur est surtout passé d’un milieu très encadré par son ex à “pas encadré” par sa fille…  Mais bon, je crois que c’est le temps qui permettra d’objectiver s’il y a une détérioration ou non…

     

    Je me suis donc informée à qui référer monsieur pour poser le diagnostic de TSA mais on m’a répondu qu’il n’y a personne qui peut poser ce diagnostic chez une personne de 77 ans. Alors, ce serait à moi de le faire.

     

    Est-ce que quelqu’un pourrait m’aider / m’orienter / me superviser pour poser ce diagnostic?

    Claudine Boulet répondu Il y a 6 années, 6 mois 3 Membres · 3 Réponses
  • 3 Réponses
  • Caroline Larocque

    Membre
    3 avril 2017 à 11 h 45 min

    La preuve que c’est toujours important de se référer au potentiel de base avant de poser un diagnostic. Je vois trop souvent des diagnostics de démence fronto-temporale qui n’en sont pas. Déjà, avec un QI de 70, ça peut expliquer bien des choses et si en plus on rajoute disons un trouble neurocognitif léger… Est-ce que monsieur pourrait être déprimé?

    Étant donné que la tendance est vers ce diagnostic, je serais tenté de demander un TEP afin justement de l’exclure. Pour aider le médecin responsable de l’analyse du test, c’est important de lui donner des informations cliniques alors si on soupçonne un TSA, ce serait bien de l’écrire….

  • Jacinthe Lacombe

    Membre
    3 avril 2017 à 12 h 40 min

    Comme @/index.php?/profile/208-carolinelarocque/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/208-carolinelarocque/&do=hovercard” data-mentionid=”208″ rel=””>@caroline.larocque, j’aurais tendance à demander une imagerie. Est-ce que la TEP serait la meilleure imagerie? Je ne sais pas.. il faudrait voir la littérature dans le cas des TSA: possible qu’il y ait, à la base, un hypofonctionnement des régions frontales. J’irais peut-être plus avec une IRM, étant donné l’atrophie généralement associée à la DFT. Je dois avouer que dans le milieu dans lequel je travaille, la TEP n’est que TRÈS TRÈS rarement prescrite; j’ai donc peu de comparable. 

    Autre chose : je reviens à la phénocopie de la DFT. Une des hypothèses serait un TSA au long cours. Possible que la symptomatologie soit DFT, sans pour autant qu’il évolue aussi rapidement. Ainsi, j’aurais tendance à émettre toutes les hypothèses dans le rapport, en donnant les arguments de chacun. L’évolution sera possiblement l’élément qui tranchera. Par contre, j’aurais tendance à suspecter des difficultés d’ordre visuo-spatiales chez un TSA, alors que ces fonctions devraient être relativement préservées dans une DFT.

  • Claudine Boulet

    Membre
    3 avril 2017 à 15 h 32 min

    Merci énormément pour vos réponses!

     

    Je vais effectivement nommer toutes les hypothèses diagnostiques possibles dans mon rapport, en soulignant la possibilité d’un TSA et que c’est certainement l’évolution qui va permettre de conclure. Je vais mentionner la possibilité de l’apport de la neuroimagerie mais je serais très surprise que ce soit appliqué. C’est très rare que le système paye les coûts de transfert du patient à Montréal pour ce type de test (il faut vraiment que ça en vaille la peine…).

     

    Cela dit, j’ai discuté avec trois gestionnaires de notre CISSS et les conclusions de ces discussions sont:

    – Même si on posait un diagnostic de TSA chez ce monsieur, il ne recevrait pas plus de services liés à ce diagnostic pour autant. En fait, il y aurait une très longue liste d’attente pour obtenir les services de nos équipes DI-TSA, et comme il a un profil gériatrique, ne serait-ce que par son âge, on m’a conseillé d’oublier ça;

    – Alors, il m’a été proposé que la situation soit regardée par l’ensemble de l’équipe, en termes de besoins plutôt qu’en termes de diagnostic. J’ai comme l’impression que c’est la nouvelle mode car il y a deux des trois gestionnaires qui m’ont sorti la même affaire;

    – Donc, en termes plus concrets, en bout de ligne, ce patient va de toute façon se retrouver à recevoir des services de la direction SAPA (soutien à la personne âgée) et pour eux, tout ce qu’ils veulent savoir est: quels sont ses besoins? Est-ce qu’il peut vivre à domicile avec de l’aide du CLSC ou doit-on l’orienter vers une résidence?

    – Bref, on m’avait référée une neuropsy travaillant en privé à qui j’aurais pu demander de la supervision pour poser le diagnostic mais je n’ai aucun support de mon administration pour en défrayer les coûts…

     

    Tout cela pour conclure qu’il va sûrement sortir de l’hôpital avec un point d’interrogation quant au diagnostic et avec beaucoup d’importance accordée au rapport de l’ergo quant à son autonomie fonctionnelle…