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Transmission de données quantitatives
Je voulais sonder votre perception.
J’ai fait une éval d’une personne qui demande la reconnaissance de mesures d’adaptation pour un examen d’admission à un ordre professionnel. Elle a déjà des dx de Dyslexie/dysorthographie et TDAH. Après évaluation, je constate la persistance des déficits, tout de même clairs. Je fais donc un rapport qui, je le sais d’avance, va être transmis a l’ordre professionnel auquel elle va appartenir. Je nomme donc les performances déficitaires (que je situe à -1.5 écart-type), mais reste vague sur les autres résultats, où certaines faiblesses sont présentes. Mon rationnel est de limiter l’information donnée si elle ne permet pas d’obtenir les adaptations, de façon à protéger la cliente. Je me dis que si un jour, elle est visée par une enquête, je ne voudrais pas que son ordre dispose d’informations cognitives, qui pourraient être sorties du contexte et lui nuire.
Cependant, le comité de l’examen d’admission s’est réuni et lui (et me) demande des précisions. Le courriel qu’elle a reçu demande des précisions “en percentiles” de ses performances.
Ça m’irrite pas mal.
Je ne veux pas donner mes scores pour permettre à qqn d’autre, qui n’est pas neuropsychologue, de juger de la condition de ma cliente. S’il advenait que les données que j’ajouterais soient mal interprétées, on pourrait contester ma collaboration (ne pas avoir mis les efforts nécessaires pour protéger la justesse des conclusions cliniques). Mais ne pas transmettre des données supplémentaires lui nuirait parce qu’elle n’obtiendrait pas les mesures d’aide auxquelles elle a droit.
Pour l’heure, j’ai demandé au comité de me donner le nom du neuropsychologue qui interprétera les données brutes que je pourrais transmettre. C’est une boutade parce que je doute que leur examen soit fait par un neuropsy. Mais j’aurai à faire qqc pour dénouer la situation. J’imagine que je devrai faire un ajout à mon rapport, pour m’assurer que les données précises que je pourrais ajouter ne soient pas détachées de mes conclusions cliniques.
Suis-je le seul à m’indigner? C’est comme s’ils demandaient de pouvoir tirer leurs conclusions sur mes données?