Accueil – Visiteurs Forums Discussions en lien avec la profession Loi 28 (PL21) Transmission de données aux ergos

  • Transmission de données aux ergos

    Posted by Julie Brosseau on 23 octobre 2013 à 16 h 55 min

    Bonjour à tous,

     

    j’ai eu un entretien téléphonique avec monsieur Serge Tremblay à l’OPQ. Je lui ai demandé si un neuropsychologue pouvait transmettre les données brutes de certains tests à un ergothérapeute (re : conduite automobile). Ce fut un NON catégorique alors sachez que cette pratique contrevient à notre code de déontologie. Les données brutes peuvent être transmises seulement entre psy/neuropsy avec autorisation du client.

     

    Simon Lemay répondu Il y a 10 années 3 Membres · 8 Réponses
  • 8 Réponses
  • Simon Lemay

    Membre
    23 octobre 2013 à 17 h 02 min

    La réponse de l’OPQ ne me surprend pas, mais faudrait être un peu conséquent… Ils nous ont dit que c’était impossible de réserver les tests. Alors si d’autres ont la compétence de le faire passer, je vois difficilement pourquoi il ne serait pas permis de transmettre des donneés brutes pour un test qu’elles ont l’habitude (et la compétence?) de faire. Que penser de résultats du MMSE ou MoCA administrés par un neuropsy???

    En fait, il m’apparaît moins dommageable de transmettre l’information à une ergo que de ne pas le faire et que le test soit réadministré sans tenir compte de l’effet d’apprentissage. Si l’ergo commet des erreurs d’interprétation avec les données, la faute reviendrait plutôt à elle… Elles sont supposées avoir la même disposition que nous dans leurs codes i.e. prendre des mandats pour lequelles elles sont compétentes/formées.
    Mais bon comme dans tout bon questionnement éthique: la réponse n’est jamais simple…

    C’est le genre de dossier qu’il va falloir discuter à l’AQNP. À suivre.

  • Julie Brosseau

    Membre
    23 octobre 2013 à 18 h 14 min

    Et l’inverse est également vrai c’est-à-dire que les ergos ne peuvent transmettre de données brutes aux neuropsy. J’ai appelé à l’OEQ et voici le message qu’on m’a laissé : L’ergothérapeute doit s’abstenir de remettre ou de rendre accessible à autrui ses données brutes et non interprétées sauf lorsqu’une telle communication est nécessaire à la prestation de services en ergothérapie ou lorsque la loi le prescrit.

  • Julie Brosseau

    Membre
    23 octobre 2013 à 18 h 31 min

    En réponse à ton commentaire Simon,

     

    les neuropsys et les ergos doivent tenir compte des effets d’apprentissage. Ça va dans les 2 sens. Aussi, advenant la transmission de données brutes à l’ergo, je ne suis pas si certaine que la faute reviendrait uniquement à l’ergo.

     

    Il ne faut surtout pas oublier que le dépistage de la conduite auto n’est pas une activité réservée à l’ergothérapeute. D’autant plus que le dépistage auto est essentiellement basé sur une évaluation cognitive, chez nous du moins. Seul le test sur route leur est réservé.

  • Simon Lemay

    Membre
    23 octobre 2013 à 21 h 04 min

    En fait ce que je voulais dire concernant les effets d’apprentissage, c’est que si tu refuses de transmettre l’information à propos d’un test à une ergo et que l’ergo “s’oblige” à refaire le test sans interpréter les effets d’apprentissage (pcqu’elle n’a pas les résultats qu’on ne peut lui transmettre), on s’expose à des problèmes d’interprétation.

    D’un autre côté, c’est probablement moins arbitraire pour un Ordre d’interdire la communication de données à qq1 qui ne fait pas parti de l’Ordre que de demander au professionnel de s’assurer de la compétence de son interlocuteur avant de lui transmettre l’info…

    Chez nous, le deal que j’avais fait avec les ergos est de leur transmettre mes données (ex.: cloches, trail) pcq’il ne fait pas de sens de faire les choses en double. Il semble qu’il leur fallait absolument les chiffres pour les prérequis auto sinon elle refaisait les tests. Je leur ai fait valoir que c’était mieux que je les fasse pour que je puisse les interpréter en relation avec les autres résultats de mon éval. Sinon à l’inverse on se ramassait tout les 2 à voir des patients qui avaient déjà été exposé à certains tests, ce qui compliquait la vie à tout le monde. Au moins, lorsqu’elles voient que le neuropsy est dans le dossier maintenant, elles ne font plus les tests que l’on a en commun.

    À la lumière de ce qui amènes comme point Julie, il faudra probablement que je change ma façon de faire. Il faudrait ainsi que je leur transmette les résultats accompagnés de l’interprétation (une données brute accompagnée de son interprétation n’est plus considérée comme une donnée brute selon le guide sur la tenue de dossier).

     

    D’ailleurs, une petite info que j’ai appris il y a qq semaines concernant les prérequis auto en ergo. Les ergos justifient souvent le besoin de faire une batterie de dépistage (incluant 5 tests dont les cloches et le trail) pour éviter au patient de payer certains frais lors de l’exam sur route en privé avec un ergo. Or, après avoir contacté un des ergos en privé, les données de ces tests ne sont pas requises et peuvent très bien être remplacées par l’opinion d’un neuropsy (ce que l’ergo m’a dit préférer d’ailleurs!). Le fait d’acheminer une copie du rapport neuropsy permet tout autant d’épargner ces frais.

  • Julie Brosseau

    Membre
    24 octobre 2013 à 13 h 50 min

     

    Attention à la donnée brute accompagnée de son interprétation. C’est exactement l’argument que j’ai tenté de faire valoir à monsieur Serge Tremblay. Il m’a répondu qu’il ne fallait pas essayer de contourner le problème de cette façon.

  • Anonyme

    Invité
    28 octobre 2013 à 1 h 31 min

    Finalement Simon si je comprends bien, les ergos qui te demandaient d’avoir les données brutes n’étaient pas au courant que c’était facultatif pour la conduite sur route? Et j’ai de la difficulté à comprendre pourquoi ils ou elles n’auraient pas pu seulement utiliser tes données interprétées? Ça devient un peu rigide non?

    Pour les tests de dépistage (MOCA, MMSE, PECPA, voire le BDI), les résultats sont souvent rapportés en scores bruts par les ergos, MD et infirmières. C’est tellement une pratique courante que je me demande comment ça serait possible de renverser la tendance.

  • Caroline Larocque

    Membre
    28 octobre 2013 à 1 h 59 min

    Je travaille à mon CSSS (de Laval) à faire changer cela. Je donne des formations à l’interne sur la passation du MMSE et je mets l’accent sur l’importance d’utiliser des normes et d’écrire le centile à côté de la donnée brute. C’est comme toute habitude présente de longue date, les changements se font mais tranquillement.

  • Simon Lemay

    Membre
    5 novembre 2013 à 21 h 59 min

    Finalement Simon si je comprends bien, les ergos qui te demandaient d’avoir les données brutes n’étaient pas au courant que c’était facultatif pour la conduite sur route? Et j’ai de la difficulté à comprendre pourquoi ils ou elles n’auraient pas pu seulement utiliser tes données interprétées? Ça devient un peu rigide non?

     

    Pour les tests de dépistage (MOCA, MMSE, PECPA, voire le BDI), les résultats sont souvent rapportés en scores bruts par les ergos, MD et infirmières. C’est tellement une pratique courante que je me demande comment ça serait possible de renverser la tendance.

    Je pense que certaines ergos croyaient que les données cognitives étaient requises: elles pensaient que si elles ne le faisaient pas, l’ergo privé devait le faire et charger ainsi plus cher au client.  Elles le faisait alors pour faire sauver des coûts aux patients (pour se déculpabiliser de demander un examen?)

    Par ailleurs, oui effectivement c’est souvent aussi rigide. Des fois, je vois des MD demander de faire “les prérequis auto” à l’ergo lorsque mon rapport recommande un exam sur route… D’ailleurs, la même rigidité est à la base du besoin des ergos de faire un PECPA APRÈS une éval neuropsy… parce qu’elles ont l’habitude de faire des liens avec les observations du quotidien. Comme si leurs observations avaient moins de valeur sans le quantitatif. J’ai mis de l’énergie dans mon milieu pour faire évoluer de telles mentalités…j’ai beaucoup renforcé l’importance de leurs observations en réunion multi. Actuellement les ergos font des prérequis auto si je ne suis pas au dossier. Je leur fait maintenant valoir qu’elles n’ont pas à couvrir cette partie lorsque je suis déjà au dossier. Cela permet de rendre + complémentaire l’éval cognitive et fonctionnelle en réunion multi pour décider sur le besoin d’exam sur route. Ainsi, pour faire le lien avec le post d’origine de Julie, il est peu probable à l’avenir que je leur transmette des infos sur mes tests. Reste encore à cultiver la patience et répéter le message car les habitudes sont longues à changer…