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Transdisciplinarité
Bonjour,Les modèles de pratiques au sein des établissements se transforment. On entend de plus en plus parler de la transdisciplinarité pour pallier la «culture disciplinaire» dans les équipes interdisciplinaires. Des modèles critiques le travail en silo de certains membres d’équipes inter et suggèrent par ailleurs que les actes réservés favoriseraient la présence d’un système hiérarchique et de jeux de pouvoirs (inéquité) dans les équipes. On décrie aussi le manque de cohésion et de continuité dans le volet «intervention» post-évaluation […].À titre d’exemple, les travailleurs et travailleuses sociaux répètent qu’ils et elles n’ont pas été formés pour remplir des demandes d’aide financière de dernier recours ou encore faire la file au centre local d’emploi pour aider monsieur dans ses démarches de réinsertion. Ce serait en raison de la «culture d’établissement», en dépit d’autres professionnels disponibles, ou encore d’une dérive du concept de travail social que cela tombe dans leur cour. Dans la philosophie transdisciplinaire, de ce qu’on m’en a exposée, il revient à tous les membres d’une équipe trans de collaborer à l’ensemble de ces démarches. Peu importe le titre professionnel, toutes et tous font le suivi d’usagers qui leur sont assignés et portent les interventions en conséquence, et ce, de façon concomitante aux tâches spécifiques liés à la profession, le cas échéant. On invoque la richesse des informations obtenues dans ces contextes et de pouvoir «mieux» intervenir (on peut se questionner sur les objectifs des interventions). Conséquemment, vous me voyez venir, si le psy/neuropsy qui travaille dans une équipe explique qu’il ne souhaite pas faire des demandes d’aide financière ou de l’accompagnement au centre local d’emploi (etc.), il sera accusé d’alimenter la culture en place, le travail en silo et la hiérarchie, voire l’élitisme. Voilà évidemment un sujet délicat!Les modèles transdisciplinaires recherchent (et valorisent) la diversité des formations professionnelles mais on semble y perdre en spécificité. Je ne voudrais pas faire d’analogie avec le nivellement vers le bas où le manque de spécificité de certaines professions peut teinter le travail d’autres professions, mais j’entretiens certaines appréhensions au regard d’un tel modèle, et ce, au-delà des enjeux d’efficience et d’«optimisation des ressources». On argue par ailleurs que c’est ce qui «est le mieux» pour l’usager et ses besoins. On ne peut pas être contre la vertu! Or, je crains que l’on nous demande de faire un peu de tout pour pallier les limites du réseau.Comment bien faire valoir la complémentarité de notre expertise et de notre apport dans ce contexte est un défi auquel nous serons probablement confrontés, selon le milieu de pratique.Vos pistes de réflexion ? Des expériences avec la transdisciplinarité ?Merci!N.B. Voici un texte sur le sujet que ma «chef de service» m’a soumis:De la multi à la transdisciplinarité, des modèles de collaboration qui enrichissent l’intervention. Monthuy-Blanc et al., Octobre 2016, tiré de la revue de l’Ordre des Psychoéducateurs (ici)Extrait[…] la transdisciplinarité apparait souvent comme la meilleure option pour favoriser la collaboration de différents intervenants et ainsi offrir des interventions plus efficaces. Constituant un véritable défi dans le milieu de pratique, cette approche demande un niveau élevé de synergie et de relation entre des intervenants qui partagent une vision commune afin de mieux comprendre et concevoir la complexité clinique. Une plus grande cohésion entre les intervenants en misant sur des pratiques conjointes tout en respectant les activités réservées à chacune des disciplines est ainsi assurée. La transdisciplinarité permet une réflexion et une action commune davantage intégrée autorisant le dépassement des cloisonnements entre les disciplines. Chaque discipline est au service de l’intervention, laquelle est à la fois comprise et transférable pour chaque intervenant.