• Posted by Véronique Labelle on 12 décembre 2019 à 17 h 06 min

    Femme droitière 52 ans. Se présente seule et à l’heure à tous les rdvs.

     

     

     

    Langue maternelle : Anglais (mère) et FR (père). Conjoint francophone (+30 ans), travail 2 langues, très à l’aise en FR. Éval en FR.

     

     

     

    12 ans scolarité, adj. administrative.

     

     

     

    Suivie en psychiatrie pour trouble dépressif majeur récurrent vs persistant vs MAB II amélioré. Trait groupe C.

     

     

     

    Rencontrée en neuropsy pour plaintes cognitives (mémoire /attn) avec impact fonctionnel (se trouve lente au travail, doit se réviser, mais ne trouverait pas d’erreurs, n’aurait pas eu de plaintes formelles de son patron, mais adaptation au travail -télétravail).

     

     

     

    RX : Wellbutrin, Abilify, Desyrel, Lithium. Pantoloc + 1 rx pour prédiabète.

     

     

     

    ATDC med : – Prédiabète médicamenté. RGO. Bronchite asthmatique. Tremblements depuis la prise de la médication psychiatrique. Pas de SAHS.

     

     

     

    Atdc fam : – Dépression avec hospitalisation chez un parent. ROH chez l’autre parent. SGT, TDAH et dépression chez enfant. Maladie d’Alzheimer chez les 2 grands-parents .Cancer et TA élevée dans la famille .

     

     

    Pas d’imagerie cérébrale.

     

     

    Profil neuropsy

     

     

     

    Préservé

    – de la discrimination visuelle

    – les praxies bucco-faciales

    – de l’encodage, la consolidation et la récupération en mémoire visuelle

    – la mémoire prospective (épreuve de l’enveloppe)

    – la mémoire sémantique

    – des capacités d’inhibition motrice

    – de la capacité à réaliser des séquences gestuelles

    – le jugement

     

     

     

    Atteint

     

    – une particularité à l’épreuve de l’horloge (taille des aiguilles)

    – une difficulté d’accès lexical ainsi que quelques paraphasies pour lesquels l’on ne peut exclure la potentielle contribution de la dyslexie diagnostiquée à l’enfance

    – une fluidité catégorielle particulièrement faible (notamment en regard des animaux)

    – de nombreuses atypies en lecture et écriture qui apparaissent compatibles avec le diagnostic de dyslexie posé à l’enfance

    – des difficultés au niveau du calcul écrit et de la logique mathématique. Atypique car matière la plus forte à l’école était les mathématiques.

    – quelques légères atypies sur le plan visuo-perceptif (chenille pour escargot – éventuellement autocorrigée; mouette pour pélican) et visuo-spatial (JOL abrégé tout juste sous score-seuil + une problématique en calcul : pas vu un nombre)

    – une particularité sur le plan des praxies idéomotrices (croix : un doigt sur l’autre malgré consigne claire. Fini par le faire correctement avec répétition des consignes : si vous entrez dans une église, quel gestes faites-vous habituellement)

    – une légère fragilité de l’encodage ainsi qu’une sensibilité à l’interférence en mémoire verbale

    – une atteinte de la mémoire de source en modalité verbale

    – plusieurs difficultés sur le plan attentionnel/exécutif (e.g. mémoire à court terme et de travail, attention sélective, planification de l’action, une rigidité cognitive importante – 2/6 au wcst, une diminution de l’autocontrôle, des pertes de fil, une concrétude manifeste)

    – une vitesse psychomotrice apparaissant légèrement faible (basse moyenne- 3 rencontres)

    – plusieurs changements comportementaux rapportés par le conjoint au FBI (e.g. apathie, émoussement affectif, négligence physique/vestimentaire, distractibilité, réduction du langage, aspontanéité et rigidité mentale). Sous score seuil (22)

     

    Selon le cjt les premières difficultés = changement de comportement. Puis environ 6 mois plus tard = mémoire.

     

     

     

     

    Etiologie ?

     

    Particularité à l’horloge/visuo-p/visuo-spat/calcul/praxies . Donc a mon sens le profil ne peut s’expliquer entièrement par les aspects de l’humeur (dépress vs MAB).

     

    L’atteinte fonctionnelle demeure difficile à quantifier mais je dirais que ça demeure minimal. Cjt a toujours fait cuisine/courses. Il n’y aurait pas de retard de paiement (pas prélèvements automatiques), elle a des adaptations au travail mais ne me rapporte pas de plaintes de son employeur. Se présente seule et à l’heure des rdv.

     

    Donc je pencherais vers MCI multidomaine ( étiologie possible ? Alzh variante frontale? DFT ? facteur risque vasculaire – prédiabète)

     

    Dans tous les cas je recommanderais une IRM

     

    Votre avis ?

    Véronique Labelle répondu Il y a 3 années, 9 mois 4 Membres · 9 Réponses
  • 9 Réponses
  • Valérie Drolet

    Membre
    12 décembre 2019 à 19 h 14 min

    Comment est sa figure de Rey?

     

    Perso je ne trouve pas que le profil est si atypique d’une MAB. J’observe souvent des difficultés exécutives à l’avant-plan qui se répercutent sur les autres fonctions, comme cela semble être le cas. Selon mon expérience, ils présentent souvent des profils hétérogènes et ont tendance à être stables dans le temps.

     

    En ce qui concerne les faiblesses plus «instrumentales», ne crois-tu pas que ça pourrait être exacerber par les difficultés attentionnelles/exécutives? Une erreur dans la taille des aiguilles, ça m’arrive de voir cela sans qu’il n’y ait de signification clinique franche. Pour ce qui est des PV, on pourrait aussi les considérer comme des erreurs sémantiques (mouette pour pélican… ça reste 2 oiseaux; chenille pour escargot… ça reste deux insectes qui rampent). Le JOL, j’ai souvent de la difficulté à bien faire comprendre la consigne et je le trouve très sensible à l’inattention. Est-ce qu’elle a perdu des points pour le temps? En calcul, quel genre d’erreurs fait-elle? Est-ce que la démarche des calculs est préservée? Est-ce qu’elle parvient à se corriger si tu lui expliques la démarche ou avec papier/crayon (si tu as utilisé une tâche de calcul mental). L’erreur aux praxies idéo me semble également assez classique et peu significative au plan clinique. Selon moi, ça reflète une certaine concrétude. Pour être honnête, je fais de moins en moins l’examen des praxies d’emblée… ).

     

    En ce qui concerne les changements de comportement, est-ce que cela pourrait être dû à l’installation d’un nouvel épisode dépressif? Demander une IRM est une bonne idée. Je n’évoquerais pas nécessairement d’hypothèses dx comme une variante frontale d’Alzheimer ou une DFT actuellement. Selon moi, elle n’a pas suffisamment d’atteintes, mais je te dis ça sous toutes réserves puisque je ne l’ai pas vue moi-même. Je suggérerais simplement de la ré-évaluer dans 12 mois pour documenter l’évolution.

     

     

  • Véronique Labelle

    Membre
    12 décembre 2019 à 21 h 41 min

    Salut et merci pour tes commentaires @/index.php?/profile/219-valerie-drolet/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/219-valerie-drolet/&do=hovercard” data-mentionid=”219″ rel=””>@Valerie Drolet !

     

    Petits ajouts d’infos !

     

    Le Dx de MAB type II demeure incertain. Récemment la psychiatre écrivait : trouble dépressif majeur récurrent vs persistant vs MAB II amélioré. Ça demeure loin d’être clair mis à par le fait qu’il y a trouble de l’humeur.

     

    Début des symptômes comportementaux / mnésiques il y a environ 2 ans avec exacerbation depuis 1 an selon le cjt.

     

    La figure de Rey est normale (RI, RD, Reconn et copie).

     

    Pour les PV, ce n’est pas impossible, mais je n’ai aucun autre indice de problème a/n sémantique…

     

    Au JOL abrégé, il n’y a aucun indice d’impulsivité, au contraire, elle a bien prit son temps. La consigne était bien comprise.

     

    Au calcul, il y a des problèmes de tables et de logique p.ex. 150 / 25 = 15. Je lui demande si ça fait du sens, ne sait pas… ne sait pas quoi faire. Je rappelle qu’elle est adjointe admin ici :)

    Valérie Drolet

    Membre
    13 décembre 2019 à 0 h 39 min

    Merci pour les infos supplémentaires. Ses difficultés de math me dérangent plus que ses difficultés perceptives. Un JOL raté avec une figure de Rey normale ne m’achale pas. Même chose pour les deux erreurs au Boston. Quand je dis qu’elle fait des erreurs sémantiques, je ne dis pas qu’elle a forcément une atteinte sémantique, mais juste que la nature des erreurs ne me semble pas en lien avec une atteinte visuo-perceptive (à mes yeux). Ce n’est pas comme dire crayon pour asperge ou parapluie pour champignon.

    Chez les patients déprimés, ça m’arrive de voir ce genre de profil (sémiologie frontale, trouble de récupération, trouble de sélectivité etc…)

    Autre hypothèse, est-ce qu’elle est nouvellement ménopausée? (Ça n’expliquerait pas tout évidemment, mais j’ai vu des femmes chez qui les symptômes anxio-dépressifs et les faiblesses cognitives devenaient exacerbés).

    Je suis curieuse d’avoir d’autres avis pour cette patiente. Je reconnais que j’ai peut-être un biais puisque ma clientèle a tendance à avoir des atteintes plus sévères.

  • Véronique Labelle

    Membre
    13 décembre 2019 à 18 h 16 min

    @/index.php?/profile/219-valerie-drolet/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/219-valerie-drolet/&do=hovercard” data-mentionid=”219″ rel=””>@Valerie Drolet D’accord pour la ROCF et globalement oui pour l’idée d’erreur morpho-sémantique au BNT . C’est certain qu’il n’y a rien de majeur, mais c’est justement ce qui me déplaît dans son profil, c’est tout plein de petites choses qui m’agacent (en plus des atteintes mnésiques et exécutives auxquelles je m’attends dans le cas d’une dépression unipolaire ou d’une MAB). Le fait qu’elle n’ait pas ”vu” le premier nombre dans une addition à la verticale de 3 nombres (même en attirant son attention dessus), le JOL abrégé sous-optimal, sa perplexité importante devant des problèmes de calcul/d’arithmétique simples, le fait qu’elle ne tienne pas compte de la coquille de l’escargot (le corps peut ressembler à une chenille, oui, mais la coquille c’est tellement typique – je n’ai jamais eu ce type d’erreur avant chez des MAB I – II ni dépression), la taille des aiguilles à la commande (ne fait pas ah !! je me suis trompée en faisant la copie ensuite, comme je vous souvent ds les troubles attentionnels).

     

     

    Pour la ménopause, non pas à ce que je me souvienne.

  • Valérie Drolet

    Membre
    17 décembre 2019 à 0 h 54 min

    @/index.php?/profile/77-veroniquelabelle/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/77-veroniquelabelle/&do=hovercard” data-mentionid=”77″ rel=””>@veronique.labelle c’est pour ça que le jugement clinique prévaut sur n’importe quel résultat de test. Si tu sens que quelque chose ne va pas, il faut sans doute écouter cela :)

    Julie Brosseau

    Membre
    18 décembre 2019 à 12 h 20 min

    Personnellement je ne m’avancerais pas trop. La taille des aiguilles à l’horloge pourrait tout simplement être de nature attentionnelle et tu n’as qu’une seule erreur aux praxies idéo (et je trouve que c’est une erreur qui est fréquente sans nécessairement qu’il y ait de signification clinique sous-jacente). Je recommanderais un scan vs. IRM (étant donné le pré-db) et une rééval neurosy dans 1 an afin de suivre l’évolution. Je verrais aussi avec le psy si la médication ne peut pas contribuer au ralentissement. Pour le calcul, est-ce que les tables étaient auparavant automatisées ?

  • Véronique Labelle

    Membre
    18 décembre 2019 à 13 h 34 min

    @/index.php?/profile/282-juliebrosseau/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/282-juliebrosseau/&do=hovercard” data-mentionid=”282″ rel=””>@julie.brosseau : les mathématiques étaient sa force. Mais je te dirais que les tables en soi, c’est une chose. Mais sa grande perplexité face aux problèmes d’arithmétique (problème de logique), ça ça me dérange davantage. Pour la vitesse, je ne peux pas dire qu’elle est très ralentie. Ce qui ressort davantage ce sont les difficultés exécutives, mnésiques + quelques autres particularités au plan neuropsy (e.g. logique mathématique et autres mentionnées ci-haut). Le conjoint lui, rapporte 1- difficultés comportementales importantes avec impact sur le couple et 2- difficultés mnésiques. Dans tous les cas, il est certain que je recommanderai une IRM et une rééval :)

    Amal Rabeh

    Membre
    18 décembre 2019 à 20 h 06 min

    Bonjour!

    Tu notes que la mémoire sémantique est préservée, as-tu des tests qui vont dans ce sens?

    Je me poses la question car tu parlais d’une fluence catégorielle faible, de paraphasies, l’erreur de la taille des aiguilles, les problèmes de calcul écrit, l’erreur dans les praxies idéomotrices, erreur dans la reconnaisse des images (chenilles…). + le comportement.

     

    Moi aussi je suis d’avis de réévaluer et de recommander une IRM.

  • Véronique Labelle

    Membre
    26 décembre 2019 à 21 h 50 min

    Bonjour @/index.php?/profile/576-amal-rabeh/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/576-amal-rabeh/&do=hovercard” data-mentionid=”576″ rel=””>@Amal Rabeh. Le PPTT est parfaitement réussi. Les paraphasies pourraient entre autres s’expliquer par la dyslexie (parfois impact sur l’oral). En calcul ce sont vraiment les difficultés de logique qui ressortent. L’erreur aux praxies pourraient effectivement avoir un lien avec l’impotante concrétude de la patiente. Par ailleurs, pas de plainte en regard de la sphère sémantique spécifiquement.