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  • TDAH, recommandation de psychostimulants et effet à long terme

    Posted by Anonyme on 29 octobre 2013 à 15 h 01 min

    Permettez-moi de relater une expérience récente. D’abord vous dire que j’interviens à titre de neuropsychologue auprès de jeunes qui souffrent d’atteintes cérébrales acquises. Dans ce contexte, je participais, il y a peu, à une rencontre scolaire pour un jeune de 10 ans fréquentant une classe de troisième année. Il a subi, l’hiver dernier, un traumatisme craniocérébral grave dans un accident de voiture. Au printemps, il retournait à l’école.

    Au moment de son accident, il était déjà en évaluation par le psychologue scolaire pour départager entre un TDAH ou un trouble anxieux. Comme vous devez vous en douter, les problèmes d’attention et de comportement ne se sont pas réglés suite au TCC. J’en arrive à la partie où je sollicite vos réflexions. Lors de cette rencontre scolaire, j’apprenais que la mère avait finalement, à ma recommandation, fait des démarches auprès du médecin de famille pour, d’une part,  demander une consultation en pédopsychiatrie, et, d’autre part, considérer une médication psychostimulante. Le pédiatre avait prescrit, malgré les réticences importantes de la mère, un psychostimulant (Vyvanse). Lors de la rencontre scolaire le professeur, l’orhtopédagogue, la TES, mais surtout , la directrice, se sont faits les promoteurs enthousiastes de la médication. Ils reprenaient, à leur compte, les différents arguments utilisés pour expliquer le bien fondé de l’usage des psychostimulants, en proposant même de nous envoyer un lien vers un épisode de l’émission «Découverte» qui en avait parlé. Curieusement, la personne qui en connaissait probablement le plus sur le TDAH, moi, en l’occurence, restait silencieuse et distante. J’étais déconcerté d’assister à une telle unanimité. Ça me troublait de constater le peu de distance critique dans leur discours. Puis je me suis dit que quelque chose d’important clochait. Les gens responsables de l’éducation de nos enfants ont assimilé d’une manière insidieuse l’information concernant une des approches thérapeutiques dans les cas de TDAH. Mais ces gens sont-ils en mesure de poser un diagnostic différentiel ? Connaissent-ils la littérature controversée sur l’usage à long terme des psychostimulants ? Comprennent-ils le conflit de rôle dans lequel ils se trouvent quand ils deviennent des promoteurs insistants de l’usage de la médication ? J’en suis à considérer avoir une discussion avec cette directrice pour attirer son attention sur ce que je considère un problème éthique. Votre avis ?

    Anonyme répondu Il y a 9 années, 10 mois 0 Membre · 1 Réponse
  • 1 Réponse
  • Anonyme

    Invité
    4 novembre 2013 à 14 h 44 min

    Bonjour Sylvain!

    Ton commentaire met en évidence un des rôles propre aux psychologues et neuropsychologues : celui d’éducateur. Le lien de confiance doit selon moi être établi avec chacun des intervenants gravitant autour de notre client, afin de devenir un interlocuteur de choix et crédible. Ça représente une démarche parallèle, parfois frustrante car nos contacts sont parfois plus sporadiques avec ces intervenants. Et il y a parfois des chasses gardées farouchement défendues dans certaines institutions : ça complique les choses! Personnellement, j’adore livrer mes connaissances et accompagner les gens vers une meilleure compréhension. Des fois, ça se fait avec beaucoup de patience.

    Au plaisir!