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  • Posted by Sophie Tessier on 17 avril 2018 à 19 h 17 min

    Bonjour,

     

    J’ai une question concernant les TCC légers répétés. En fait, j’ai fait une expertise pour une femme de 56 ans qui travaillait comme vérificatrice comptable. Elle a subi deux TCC légers en deux jours en 2014.

     

    À mon évaluation, les tests de validité de la performance et les mesures imbriquées sont échoués. Par contre, j’ai plusieurs éléments qui me pistent vers un trouble somatoforme, à confirmer en expertise psychologique (ils ne m’ont pas donné le mandat cette fois-ci!). Donc d’emblée, je ne peux pas me prononcer sur la présence de limitations cognitives à mon évaluation, et de toute façon son fonctionnement actuel ne correspond pas à mes résultats aux tests (madame qui fait quand même pas mal d’activités, mais qui obtient un profil quasi de démence). Par contre, je ne veux pas jeter le bébé avec l’eau du bain et dire qu’elle est apte à tout type d’emploi ou du moins à son emploi antérieur qui est assez exigeant sur le plan cognitif.

     

    Alors ma question est : savez-vous si deux TCC répétés pourraient occasionner des troubles cognitifs, surtout quand ils sont rapprochés dans le temps? Je trouve seulement de la littérature sur le « Second Impact Syndrome », où on insiste beaucoup pour dire que ça peut être mortel, mais il n’y a comme pas d’entre deux. Sinon, le reste de la littérature concerne les TCC multiples chez les athlètes, ce qui s’applique peu ici.

    Sophie Tessier répondu Il y a 5 années, 5 mois 2 Membres · 5 Réponses
  • 5 Réponses
  • Simon Charbonneau

    Membre
    19 avril 2018 à 17 h 50 min

    Vite de même, je ne trouve pas non plus d’article spécifique là-dessus autre que ceux sur le SIS.

     

     

    Ceci dit, je ne vois pas pourquoi ça serait binaire = SIS ou rien.

     

     

    Le cerveau subit encore la cascade négative d’événements neurochimiques, neurophysio etc du TCCL.1 et bam, TCCL.2

    Ça semble plausible que ce second TCCL ait plus d’impact que si les TCCL avaient été plus éloignés dans le temps, et ce même si la personne n’a pas été très affectée neurologiquement de manière évidente et n’a pas failli y laisser sa peau.

     

     

    Ceci dit, si tableau neuropsychologique il y a, ce dernier ne serait alors qu’une version plus significative du profil habituel retrouvé chez un sous-groupe de TCCL…

     

     

    Ça nous ramène donc aux incohérences que tu rapportes et aux indices clairs de résultats invalides. Je vois mal comment ceci pourrait expliquer cela. Si tu as l’impression que c’est inconscient et involontaire, p-e que c’est somatoforme/”cogniforme” en effet.

     

     

    Cependant, de mon côté, quand j’ai un profil invalide, je suis d’avis qu’on ne peut ni confirmer ni infirmer qu’il y a atteinte cognitive ou intégrité cognitive. On ne sait juste pas… on peut dire que ce qui est normal est normal, et on peut dire qu’on ne peut pas se prononcer… alors je ne dirais effectivement pas qu’une telle personne “apte à tout type d’emploi ou du moins à son emploi antérieur”. Si on ne sait pas si elle a ou pas des troubles cognitifs, on ne sait pas si elle peut travailler, surtout si on soupçonne un trouble psychiatrique qui pourrait expliquer que les résultats ne sont pas cohérents/plausibles/valides (et s’il y d’autres sphères atteintes, ex. une problématique physique donc médicale). Dans ces cas-là, je reste bien humble.

  • Sophie Tessier

    Membre
    19 avril 2018 à 19 h 49 min

    Toute à fait d’accord avec toi Simon de l’importance des nuances et le doigté qui s’impose dans ce genre de cas.

     

    J’ai poussé un peu mes recherches et j’ai seulement trouvé un article (Hue 2014) qui montre que sur le plan neurophysio, en tous cas sur un aspect bien spécifique, deux coups en-dedans de 72 heures prolongerait le temps de récupération, mais n’aggraverait pas le degré d’atteinte. Pour ce qui est de la cognition… ça reste flou disons et je suis d’accord que ça n’exclut pas des difficultés résiduelles.

     

    Mais bon, reste que dans mon dossier j’ai effectivement plusieurs autres éléments qui me font pencher pour des aspects psys prédominants qui peuvent expliquer le tableau. Je ne m’avancerais pas dans les attributions de causes involontaires ou inconscientes dans les tableaux de somatisation « cognitiforme » (j’aime ta formulation), mais effectivement la très grande majorité du temps ce n’est certainement pas de manière mal intentionnée.

     

    Bref, merci pour ta réflexion!

     

    N.B. Voici le lien pour l’article : https://www.liebertpub.com/doi/abs/10.1089/neu.2013.3149

  • Simon Charbonneau

    Membre
    22 avril 2018 à 23 h 51 min

    On est d’accord :)https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0887617707000972?via%3Dihub

  • Simon Charbonneau

    Membre
    25 avril 2018 à 20 h 38 min

    J’ai aussi trouvé ceci: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15670384“]https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15670384[/url

     

    et ceci: https://www.nature.com/articles/nrdp201684/figures/5

     

    et pis en général pour les discussions sur l’impact délétère possible ou pas sur une personne suite à un TCCL unique: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26315003

     

    Analyses of individual diagnoses revealed higher odds of Alzheimer’s disease, Parkinson’s disease, mild cognitive impairment, depression, mixed affective disorders, and bipolar disorder in individuals with previous TBI as compared to those without TBI. This association was present when examining only studies of mild TBI and when considering the influence of study design and characteristics.

     

    Analysis of a subset of studies demonstrated no evidence that multiple TBIs were associated with higher odds of disease than a single TBI.

  • Sophie Tessier

    Membre
    27 avril 2018 à 14 h 35 min

    Super intéressant, merci beaucoup!