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  • Réadaptation cognitive et conduite automobile en aigue

    Posted by Anonyme on 3 décembre 2013 à 19 h 21 min

    Après un traumatisme crânien modéré-sévère ou un AVC, l’une des demandes les plus fréquentes et pressantes des usagers est de reprendre la conduite automobile. Beaucoup d’usagers ont un pronostic favorable malgré la présence d’une ou quelques atteintes cognitives. Les evidence-based indiquent parfois que la réadaptation de ces fonctions n’est efficace qu’en période post-aigue (ex : Cicerone, 2011, pour la réadaptation de l’attention). Je me demande ce que les neuropsychologues à travers la province font dans ce contexte? Est-ce que l’on offre la réadaptation cognitive même si elle n’est pas démontrée efficace pendant cette période et si oui, comment la justifie-t-on?

    Anonyme répondu Il y a 9 années, 11 mois 1 Membre · 2 Réponses
  • 2 Réponses
  • Claude Paquette

    Membre
    6 décembre 2013 à 0 h 40 min

    Monsieur Collard, vous écrivez: ” pendant cette période “. De quelle période parlez-vous exactement?

     

    Les études sur l’efficacité de la réadaptation cognitives se font en post-aigu pour éviter l’influence de la variable  « récupération spontanée », qui viendrait brouiller les données, si l’étude est faite trop tôt après la lésion.

     

    Or, les besoins en cliniques sont souvent différents des besoins en recherche et, à mon avis, il faut entreprendre la réadaptation le plus vite possible après la lésion. Le facteur déterminant dans l’obtention de résultats probants est probablement la fréquence des interventions. Faire une séance de 50 minutes d’entrainement de l’attention par semaine ne donne pas de résultats ; à l’instar de la physiothérapie pour traiter l’hémiplégie, la réadaptation cognitive nécessite des interventions quotidiennes, pendant suffisamment longtemps.

     

    Par ailleurs, certaines études comprises dans les méta-analyses citées par Cicerone ont aussi été effectuées 1 an, 2 ans et plus post- lésion et des effets positifs sont observées.  Je traite de ces thèmes dans  le Guide des meilleures pratiques en réadaptation cognitives (PUQ 2009).

  • Anonyme

    Invité
    6 décembre 2013 à 13 h 33 min

    Ma question est en lien avec la période aigue.

     

    Effectivement, la recherche se fait en post-aigue pour éviter que les résultats soient influencés par la période de récupération spontanée.

     

    Le problème, c’est que lorsqu’il est écrit que les évidences sont insuffisantes pour distinguer les effets d’un entraînement spécifique de l’attention pendant la période aigue de la récupération spontanée ou d’intervention cognitives plus générales (TAU), on peut facilement penser qu’il ne sert à rien d’établir un plan de traitement spécifique.

     

    Je trouve personnellement qu’en pensant de la sorte, on peut faire une erreur. D’abord, parce que cette période n’est pas assez étudiée. Ensuite, parce que ce qui marche plus tard devrait aussi être bon avant, à moins que des principes ou des observations indiquent que le cerveau fonctionne différemment pendant cette période. Or, je n’en connais aucun. Je partage aussi l’idée que les besoins en réadaptation sont différents. Conséquemment, si par exemple une personne en aigu n’a qu’un besoin face à la reprise de la conduite automobile, soit d’apprendre à gérer deux choses à la fois, je ne vois pas la logique de lui offrir une réadaptation générale, n’est-ce pas?

     

    Je suis heureux de connaître votre avis sur cette question. Merci!