• Posted by Genevieve Primeau on 29 avril 2016 à 0 h 39 min

    Bonjour,

     

    un cas intéressant vu cette semaine que j’ai eu envie de partager, puisqu’il m’aura mis sur la piste d’un sujet que je ne connaissais pas du tout…

     

    Pour faire une petite histoire courte, on me réfère en externe une dame de 57 ans. Elle est connue pour un cancer du cerveau (hémangiopéricytome) diagnostiqué en 1996. À cette époque, il y a eu chirurgie et radiothérapie. Mme a bien récupéré par la suite, avec persistance tout au plus d’un léger manque d’endurance cognitive. Petite récidive quelques années plus tard, on procède alors à une nouvelle chirurgie de résection. L’entourage remarque alors qu’il persistera un certain manque de vivacité au plan cognitif, mais dame qui reste tout à fait fonctionnelle dans son quotidien. Petite récidive à nouveau quelques années plus tard, soit vers 2008, traité cette fois par scalpel gamma (gamma knife). Un peu moins efficace dans son quotidien par la suite, mais néanmoins autonome et plutôt active.

     

    Mais voilà : les troubles cognitifs s’installent progressivement à partir de 2012. L’IRM est claire : il n’y a pas de récidive du cancer. Aux examens, j’objective un profil tout à fait conforme à la localisation du cancer, soit en postérieur gauche. Ce qui cloche ? Et bien c’est que que Mme et son conjoint sont formels à l’effet qu’il s’agit de troubles cognitifs d’apparition récente, c’est-à-dire plusieurs années après les traitements pour le cancer et alors qu’il n’y a aucune trace de cancer !

     

    Après discussion avec le neurologue, on retiendra une radiotoxicité tardive, c’est-à-dire des séquelles des traitements de radiothérapie qui se sont manifestées après plusieurs années. J’ai trouvé peu de littérature sur ce sujet rare, mais on évoque plusieurs hypothèses physiologiques sous-jacentes, tels que radionécrose et leucoencéphalopathie, mais qui ferait des dommages après délai, parfois même un délai de plusieurs années tel que ça semble être le cas ici. On décrit que ce type de complication vient ‘imiter’ une progression tumorale, soit en plein le cas de ma patiente. Malheureusement, aucun traitement connu pour ce genre de problématique.

     

    Si jamais qqun avait de la documentation plus précise sur ce phénomène, ça m’intéresse.

     

     

     

    Simon Charbonneau répondu Il y a 7 années, 4 mois 2 Membres · 2 Réponses
  • 2 Réponses
  • Simon Charbonneau

    Membre
    2 mai 2016 à 17 h 45 min

    Arghhhh mon message s’est effacé. Misère.

     

    Donc je disais que je connais ce phénomène, mais que je ne savais pas que le délai entre le dernier Tx et le premier Sx pouvait être si long.

     

    L’étiologie demeure méconnue (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3400082/) mais il semble que le phénomène est connu depuis plusieurs décennies

    “Delayed radiation necrosis is a well-known adverse event following radiotherapy for brain diseases and has been studied since the 1930s”

    Sourcehttp://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26462915

     

    Un traitement est même possible. La médication = bevacizumab

     

    Par contre il semble que pour un Tx optimal il faut que ça soit débuté avant la radiothérapie, et poursuivi pendant et après. Pas certain que ça puisse renverser les effets qui apparaissent des années après alors qu’il n’y a pas eu de Tx, et pas certain non plus si ce Tx est remboursé au Qc pour cette indication précise.

  • Simon Charbonneau

    Membre
    3 mai 2016 à 14 h 05 min

    Je viens de vérifier avec une psychologue qui travaille exclusivement en radio-oncologie et le standard actuel dans leur pratique est l’hyperbare

     

    Ajout: Avastin (bevacizumab) est approuvé pour la radionécrose, mais c’est un médicament d’exception de la RAMQ. Il est généralement donné comme 2ème ligne de traitement, en 1ère ligne habituellement c’est le décadron (dexomethasone) qui est prescrit.