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Radiotoxicité tardive
Bonjour,
un cas intéressant vu cette semaine que j’ai eu envie de partager, puisqu’il m’aura mis sur la piste d’un sujet que je ne connaissais pas du tout…
Pour faire une petite histoire courte, on me réfère en externe une dame de 57 ans. Elle est connue pour un cancer du cerveau (hémangiopéricytome) diagnostiqué en 1996. À cette époque, il y a eu chirurgie et radiothérapie. Mme a bien récupéré par la suite, avec persistance tout au plus d’un léger manque d’endurance cognitive. Petite récidive quelques années plus tard, on procède alors à une nouvelle chirurgie de résection. L’entourage remarque alors qu’il persistera un certain manque de vivacité au plan cognitif, mais dame qui reste tout à fait fonctionnelle dans son quotidien. Petite récidive à nouveau quelques années plus tard, soit vers 2008, traité cette fois par scalpel gamma (gamma knife). Un peu moins efficace dans son quotidien par la suite, mais néanmoins autonome et plutôt active.
Mais voilà : les troubles cognitifs s’installent progressivement à partir de 2012. L’IRM est claire : il n’y a pas de récidive du cancer. Aux examens, j’objective un profil tout à fait conforme à la localisation du cancer, soit en postérieur gauche. Ce qui cloche ? Et bien c’est que que Mme et son conjoint sont formels à l’effet qu’il s’agit de troubles cognitifs d’apparition récente, c’est-à-dire plusieurs années après les traitements pour le cancer et alors qu’il n’y a aucune trace de cancer !
Après discussion avec le neurologue, on retiendra une radiotoxicité tardive, c’est-à-dire des séquelles des traitements de radiothérapie qui se sont manifestées après plusieurs années. J’ai trouvé peu de littérature sur ce sujet rare, mais on évoque plusieurs hypothèses physiologiques sous-jacentes, tels que radionécrose et leucoencéphalopathie, mais qui ferait des dommages après délai, parfois même un délai de plusieurs années tel que ça semble être le cas ici. On décrit que ce type de complication vient ‘imiter’ une progression tumorale, soit en plein le cas de ma patiente. Malheureusement, aucun traitement connu pour ce genre de problématique.
Si jamais qqun avait de la documentation plus précise sur ce phénomène, ça m’intéresse.