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Étiquetté : présentation
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Présentation du RNP
Posted by Julie Duval on 4 mars 2018 à 20 h 39 minLe Regroupement de neuropsychologues pédiatriques (RNP) est né du désir de plusieurs neuropsychologues œuvrant auprès d’enfants/adolescents d’échanger et de réfléchir en groupe à diverses problématiques propres à la neuropsychologie pédiatrique. Le regroupement se compose d’une quinzaine de neuropsychologues de l’enfant/adolescent représentant les différents milieux de pratique dans la région du grand Montréal (hospitalier, universitaire, scolaire, secteur privé et centre jeunesse). Les rencontres ont lieu environ aux deux mois. Le nombre de participant est limité afin de permettre des échanges et des discussions approfondies. En retour, les membres ont la responsabilité d’être représentant, ayant un rôle de porte-parole dans leur milieu de travail et réseau respectif. Nos principaux objectifs sont de :
– briser l’isolement des neuropsychologues pédiatriques défendre des dossiers d’intérêts lorsque pertinent (tel que fut le cas dans le diagnostic de la dyslexie par exemple)
– prendre position sur des thématiques précises afin d’unifier notre pratique professionnelle
– permettre un lieu d’échange sur les différents sujets pertinents à notre pratique (p. ex., nouveaux outils d’évaluation, collaborations avec les autres intervenants et institutions -commissions scolaires, MEES, OPQ, etc.- qui ont un impact sur notre travail et nos clients)
Nous profiterons dorénavant de cet espace dans le forum pour partager un résumé de nos sujets de discussion et prise de position s’il y a lieu.
Karen Debas répondu Il y a 4 années, 7 mois 4 Membres · 10 Réponses -
10 Réponses
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Rencontre RNP du 19 février 2018 :
Discussion sur le trouble du spectre de l’autisme au féminin suite à la lecture de quelques textes sur les différences observées en fonction du genre, notamment à propos de la présentation plus atténuée de certains symptômes chez les filles, du fait qu’elles sont diagnostiquées plus tardivement et que leur présentation est souvent plus internalisée que celle des garçon TSA (par exemple, voir: http://www.scientificamerican. com/article/autism-it-s- different-in-girls/ ; spectrum news.org/features/deep-dive/ the-lost-girls/). Le livre suivant a également été présenté aux membres: Troubles mentaux chez les enfants et les adolescents (Ben Amor, Cousineau, L’Abbé, & Morin, 2018; Éditions du CHU Ste-Justine).
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Rencontre du 23 avril 2018 sur la douance: Le premier constat est qu’il n’y a pas de définition qui fasse consensus pour la douance, donc il n’y a pas de balises claires pour l’identifier. Ceci étant dit, les modèles basés sur le QI restent prédominants, du moment que l’évaluation s’insère dans une démarche professionnelle où le jugement clinique est basé sur un ensemble d’informations incluant l’histoire développementale, le portrait socioaffectif et le profil cognitif. Nous retenons par ailleurs que le testing de limites ne doit pas avoir préséance sur l’administration et la cotation standard de la mesure intellectuelle qui doit respecter les procédures normatives. L’hétérogénéité des profils (dyssynchronie) est un facteur de pronostic négatif relevé par de nombreux auteurs (comorbidités associées). Référence intéressante pour le diagnostic différentiel en douance : Misdiagnosis and dual diagnoses of gifted children and adults, Webb et al. 2016.
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Bonjour, je travaille en gériatrie, mais suis toujours interpellée lorsqu’on parle de TDAH dans les médias car c’est récurrent et j’ai également travaillé avec de jeunes adultes au centre de soutien à l’apprentissage de l’UdeM. Suite à la sortie des pédiatres récemment, je me demandais quels étaient vos opinions?
Le médecin dit par exemple : ” C’est comme si le niveau de patience ou de tolérance envers les enfants turbulents n’est plus le même”
d’autres disent que les enfants sont plus anxieux ect.
Oui il y a sûrement beaucoup de faux dx, mais qu’est-ce qui fait qu’il y ait autant de consultations pour ces maux, je suis curieuse de savoir ce que vous en pensez… je me demande aussi si des sociologues se penchent sur le sujet!
https://www.journaldequebec.com/2019/01/31/tdah-et-medicaments-sommes-nous-alles-trop-loin
https://www.journaldemontreal.com/2019/01/31/cri-du-cur-des-medecins
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Très bonne question Karen!
Je crois effectivement qu’il faudrait que des chercheurs se penchent sur la question pour trouver des réponses plus “objectives” afin d’expliquer les changements dans notre société…
En attendant, je viens de tomber sur cet article qui donne justement un point de vue sur la question: http://mamanszen.com/quavons-nous-fait-de-nos-enfants/?fbclid=IwAR0Os_4Miva1gd_FodSxMdIGCnkvuWeBWR0JOuh1k4gKxZ7szRYWIV5AqJA
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Merci d’amener ce sujet Karen parce que je pense qu’on va devoir se pencher sérieusement sur cette question en tant que neuropsy. C’est bien connu que chez les enfants, les tests psychométriques sont plus sensibles au déficit d’attention. C’est également plus facile de faire l’histoire développementale puisque les parents et les enseignants sont souvent impliqués dans le processus. En ce sens, je pense que le neuropsychologue a un rôle prépondérant dans le diagnostic «réel» des enfants avec TDAH et que l’accès à nos services pourraient réduire le nombre de faux diagnostic.
Travaillant auprès d’une population adulte, j’ai l’impression que les demandes de consultation pour TDAH ont explosées!! Quand je regarde les questionnaires de dépistage, j’ai l’impression que tout le monde peut se reconnaître dans les symptômes. Les patients que je reçois se sentent dépassés par la pression professionnelle et familiale. Leurs difficultés attentionnelles me semblent souvent secondaires à des problèmes d’anxiété, de dépression ou à des enjeux de personnalité. Nos tests m’apparaissent malheureusement peu sensibles pour discriminer les gens qui ont vraiment un TDAH de ceux qui n’en ont pas. Je me rabats donc sur l’histoire développementale et scolaire qui n’est pas toujours fiable lorsqu’uniquement rapportée par le patient. La notion de «compensation» est un argument que j’entend souvent pour justifier l’absence de signes et symptômes dans l’enfance… Bref, comme neuropsychologue supposée être spécialisée pour diagnostiquer ce genre de condition, je ne peux me prononcer avec certitude que dans une très faible proportion de cas. D’autres dans ma situation?
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Oui c’est exactement ce que je pensais, je ne peux me prononcer avec certitude que dans une faible proportion aussi.
Et cet enjeu de «compensation» devra être adressé… On parle parfois aussi de fonctionnement “sous le potentiel” en fonction du reste du profil cognitif… mais cette partie m’apparait plutôt subjective et la perception est probablement variable d’un intervenant à un autre. Ainsi, une panoplie de gens ont au moins 5 critères dx de TDA et le dx devrait être donné à ceux qui présente en plus le critère de l’impact fonctionnel significatif… est-ce qu’un étudiant qui aurait “compensé” vu que peu de sx dans l’enfance, qui a un profil cognitif relativement typique d’un TDA, pourrait recevoir ce dx parce qu’il éprouve des difficultés dans ses études en médecine? Ça dépendrait probablement du cas, mais la réponse peut sûrement être positive et c’est p-ê correct aussi… je ne peux m’empêcher quand même de me demander si cette façon de fonctionner ne pousse pas la société à avoir des attentes trop élevé – pcq en donnant un dx on dit, effectivement, avec ce profil cognitif, ne pas être en mesure d’utiliser son plein potentiel est un trouble – donc anormal…. Y a-t-il un autre trouble pour lequel le dx est si dépendant de l’environnement dans lequel on vit/exerce?
Je trouve qu’évaluer l’impact fonctionnel est difficile… le TDAH est associé à toutes sortes de troubles secondaires (plus de chances d’accidents, de dépression/anxiété, de divorce, perte d’emploi, probabilité d’incarcération ect). Devant des difficultés attentionnelles, d’impulsivité ect (5-6 critères) si l’impact fonctionnel n’est pas majeur (ex: difficultés scolaires, mais pas d’échec), est-ce que le dx doit venir quand même en prévention? Si oui, j’aurai l’impression que ça augmenterait la prévalence du trouble et j’ai la crainte qu’on encourage le fait de rendre un comportement différent, comme étant pathologique… ? Est-ce que notre profession contribue au surdiagnostic aussi?
Après avoir écris j’ai été voir ton lien Claudine (ouch!)… elle dit:
“On ne cherche qu’à dépister, à trouver l’erreur, le plus tôt possible. Et une fois l’étiquette trouvée, on ne cherche pas à honorer la diversité mais à faire un plan de match pour que l’enfant finisse par être suffisamment façonné pour ressembler le plus possible au modèle unique, celui qui ne dérange pas trop les structures mises en place depuis trop longtemps.”
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Merci pour ta réponse Karen!
Comme on s’éloigne un peu du sujet principal, est-ce qu’un modérateur du forum pourrait déplacer cette conversation dans un nouveau message?
«Est-ce qu’un étudiant qui aurait “compensé” vu que peu de sx dans l’enfance, qui a un profil cognitif relativement typique d’un TDA, pourrait recevoir ce dx parce qu’il éprouve des difficultés dans ses études en médecine? » J’adore cet exemple! Parce que c’est exactement ÇA le problème (entre autres). Des gens «normaux», qui rencontrent des difficultés, qui ne comprennent pas pourquoi et cherchent à expliquer pourquoi ce qui était facile ne l’est plus. Sans vouloir faire de généralisations abusives, je me dis qu’un étudiant qui a réussi à compenser suffisamment pendant tout son parcours scolaire pour être admis en médecine souffre peut-être d’un autre trouble que le TDAH! La notion d’effort me semble également à revoir. Bon nombre de patients disent devoir fournir beaucoup d’efforts pour arriver à des résultats satisfaisants. N’est-ce pas ce qui est attendu? Le problème ne serait pas plutôt de passer beaucoup de temps SANS arriver à satisfaire les exigences?
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Je ne travaille plus en privé et je ne vois plus de patients TDA/H (à part de rares personnes âgées chez qui je me demande si un TDA/H non-diagnostiqué ne pourrait pas expliquer une partie du tableau…). Je trouve tout de même la question fort fort intéressante!
Personnellement, j’ai l’impression que les “exigences” de notre société ont augmenté. Avant, il y avait des délais qui, je crois, permettaient de souffler un peu. Maintenant, tout est accessible instantanément, ou presque. Ça fait que, je crois, les attentes de performance sont plus élevées. Le fait que les deux membres d’un couple travaillent allourdit aussi la charge sur chacun contrairement à si une personne prend en charge maison/enfants pendant que l’autre n’a plus qu’à aller travailler.
J’ai donc l’impression que dans la société d’il y a trente ans, il devait y avoir pleins de gens avec certaines difficultés d’attention mais qui pouvaient fonctionner quand même. Aujourd’hui, avec les exigences plus élevées de notre société, serait-il possible que des personnes avec le même niveau de difficultés d’attention rencontrent des difficultés fonctionnelles? En d’autres mots, serait-il possible que le seuil à partir duquel un certain niveau de difficultés d’attention entraîne des troubles fonctionnels soit plus bas qu’avant, en raison des exigences plus élevées de la société en général? Ça pourrait expliquer qu’il y ait plus de gens avec un TDA/H…
D’un autre côté, il y a trente ans, il y avait aussi beaucoup moins de gens qui voulaient aller au Cégep – université. Je ne sais pas si c’est une question d’effort ou bien si c’est que d’avoir un diagnostic peut être une bonne façon de s’en sortir pour dire que l’université n’est pas pour soi alors que c’est tant valorisé dans la société…
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Je suis tout à fait d’accord avec ce que tu dis Claudine, et j’ai aussi entendue Annick Vincent dire qu’elle pensait que les exigeances d’aujourd’hui étaient plus lourdes sur le plan attentionnel, ce qui n’aidait pas les gens avec une certaine vulnérabilité…
Mais si c’est le cas, c’est comme si on « blamait » la personne (en disant qu’elle a un trouble) or que c’est p-e notre mode de fonctionnement comme société qui est à revoir (ce qui est pas mal plus compliqué que donner un dx!) – ceci dit ce n’est que pour une certaine proportion des gens diagnostiqués…
C’est comme si pour cette proportion de personnes, ce serait davantage un « trouble secondaire aux difficultés attentionnelles » une idendité qui pourrait au moins communiquer l’idée que cette condition -le trouble- peut être passagère ou dépendante de l’environnement et des exigeances qui pèsent sur la personne à ce moment là… or des difficultés attentionnel (et exécutive etc) et les symptômes qui en découlent ne sont pas nécessairement pathologiques, juste différents. Si un tel dx existait je crois que j’aurai opté pour ce-dernier plutôt que TDA pour certains universitaires que j’ai vu…????. Pcq au moment où je les évaluais, ils avaient un impact fonctionnel significatif dans deux sphères de la vie quotidienne, mais une fois l’école terminé… ? en tout cas… Jamais tout noir ou tout blanc en cognition…!