Accueil – Visiteurs › Forums › Discussions en lien avec la profession › Psychométrie › Où tracez-vous vos limites?
Étiquetté : standard normatif
-
Où tracez-vous vos limites?
Posted by Caroline Larocque on 24 février 2014 à 13 h 31 minBonjour,
Je suis curieuse de savoir de quelle façon vous tracer vos limites pour parler de légères difficultés, difficultés modérées ou significatives. J’ai vu dans une formation les limites suivantes:
Faiblesse ou trouble léger : Z entre -1,00 et -1,64 ou percentile entre 6 et 15
Trouble significatif (modéré) : Z entre -1,65 et -1,99 ou percentile entre 3 et 5
Trouble significatif (sévère) : Z ≤ -2,0 ou percentile ≤ 2
Personnellement, je pense être moins sévère puisque j’ai tendance à considérer un trouble modéré à 2 écarts-type et sévère à 3 (quoique ça peut dépendre pour certains tests que je considère moins sensible). Suis-je dans le tort?
Merci!
Anonyme répondu Il y a 3 années, 8 mois 12 Membres · 45 Réponses -
45 Réponses
-
Bonjour,
Je me situe “en théorie” dans ce que tu as vu dans ta formation, et j’y ajoute ma touche subjective de “fonctionnement antérieur”, que je détaille dans ma conclusion. Je suis curieuse de voir d’autres réponses! Mon modèle est peut-être dépassé…?! En fait, si je peux me permettre, c’était une formation portant sur quel sujet?
-
-
Ah ben c’est ça, c’est le même cadre statistique qui m’a été enseigné en stage (rotation clinique de mémoire) il y a une douzaine d’années et que j’applique avec une bonne dose de jugement clinique, maintenant que m’apparaissent des rides et cheveux blancs par ci par là…
Je dirais que ça dépend ce que tu souhaites qualifier. Si tu fais référence à un résultat, le barème de ta formation ressemble effectivement à des classifications qualitatives assez largement utilisées. Je recours aussi à ce genre de qualificatifs (qui ressemblent à ceux proposés par Sattler dans ses ouvrages sur le WAIS/WISC).
Par contre, l’histoire peut être différente pour qualifier la sévérité de l’atteinte au niveau des fonctions. Ainsi, même si j’obtiens des résultats à plus de 2 ET sous la moyenne à des tests, je ne qualifie pas nécessairement pas la fonction comme étant sévèrement atteinte (au besoin, je peux utiliser un double qualificatif pour nuancer telle que atteinte modérée-importante). Par exemple, en mémoire, je vais parler d’atteinte sévère chez les patients presque qu’amnésique cliniquement ou, du moins, chez ceux qui obtiennent des résultats qui s’écartent drastiquement par rapport aux attentes. Dans ce dernier cas, le niveau antérieur estimé et l’interprétation relative au reste du profil peuvent alors teinter le qualificatif utilisé. Il y a certainement une part de subjectivité au niveau de la qualification de la sévérité dans l’atteinte d’une fonction qui regroupe plusieurs résultats. J’estime néanmoins qu’il faut faire attention avec l’étiquette de la sévérité au niveau des fonctions car cela peut potentiellement porter préjudice à nos patients puisque la perception de “troubles sévères” peut varier selon nos interlocuteurs (ex.: un omni qui pratique auprès de la population générale vs un spécialiste qui reçoit une clientèle avec des troubles cognitifs).
Il y a d’ailleurs un /index.php?/topic/237-projets-du-comit%C3%A9-clinique-et-scientifique/” rel=””>projet du comité clinique-scientifique en cours pour tenter homogénéiser les qualificatifs utilisés par les neuropsys pour décrire les résultats. Engagez-vous si le sujet vous intéresse! BTW, je trouve qu’on ne gagne pas toujours en précision dans la communication de nos résultats en voulant fournir une étiquette très précise basée sur une comparaison normative. Par exemple, écrire que tel résultat se situe dans la portion inférieure de la basse moyenne, c’est peut-être clair entre neuropsys (encore faudrait-il faire l’expérience de mettre en commun notre compréhension de certaines formulations…), mais c’est peut-être aussi mal compris par plusieurs de nos lecteurs. Je pense qu’il serait utile pour notre profession d’arriver à utiliser un vocabulaire plus uniforme dans nos communications écrites. Je me questionne aussi sur l’utilité de présenter un barème de classification qualitative dans nos rapports. Est-ce que ceci permettrait d’améliorer vraiment la communication/compréhension de nos résultats?
Personnellement, j’aime qualifier les performances obtenues afin d’aider à la comparaison en cas de réévaluation, surtout par un autre neuropsychologue. Les nuances, c’est plus tard que je les fais, lors de ma conclusion et lorsque je fais ressortir les difficultés. Mais dans la description de chacune des performances, je qualifie selon les écart-types.
Oui, je me rappelle qu’il y a un projet en cours. J’aimerais pouvoir participer à des comités, mais je travaille à Laval et demeure à Blainville et disons que ça me dit très peu de me rendre à Montréal ou même sur la rive-sud pour cela.
@/index.php?/profile/208-carolinelarocque/” data-ipsHover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/208-carolinelarocque/&do=hovercard” data-mentionid=”208″ rel=””>@caroline.larocque Toute aide est bienvenue. La distance ne dérange généralement pas trop : on fonctionne beaucoup par Google drive, ce qui permet de collaborer facilement en ligne sur des documents partagés.
@/index.php?/profile/208-carolinelarocque/” data-ipsHover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/208-carolinelarocque/&do=hovercard” data-mentionid=”208″ rel=””>@caroline.larocque Comme dit Simon, le support de travail est Google Drive, donc le travail se fait en collaboration sur des documents en ligne, et les réunions pour organiser le travail dans les comités se fait via skype, alors il suffit juste d’internet pour faire partie d’un comité
Pour en revenir à la question initiale, je trouve que ça dépend des contextes. De mon côté, en enfance, pour une population TDAH-trouble d’apprentissage, je m’en tiens généralement à “sous la moyenne” ou “nettement sous la moyenne”. En adulte, chez une population TCC, AVC ou autres lésions acquises, je me réfère au barème de Heaton et al. (2004):
T=35-39: Mild impairment (déficit léger)
T=30-34: Mild to moderate impaiment (déficit léger à modéré)
T=24-29: Moderate impairment (déficit modéré)
T=20-24: Moderate to severe impairment (déficit modéré à sévère)
T=0-19: Severe impairment (déficit sévère)
Je trouve que ça permet de nuancer davantage. Ça rejoint le fait de coter sévère lorsque z<-3.
En même temps, j’écris presque toujours le percentile associé à chaque résultat. Le lecteur, surtout si c’est un autre neuropsychologue, peut donc se faire son opinion s’il juge que tel percentile devrait être qualifié de sévère plutôt que de modéré. Je trouve que les percentiles ont davantage de sens pour le commun des mortels que les scores z. Ça facilite aussi la comparaison si un autre neuropsychologue a à réévaluer la personne. Par exemple, j’ai vu récemment un usager ayant subi un TCC sévère en 2006 et ayant été pris en charge dans une autre région. Il a éventuellement déménagé à Québec, connu des problèmes d’emploi et nous a été référé. J’avais les rapports des évaluations antérieures, mais leur utilité était limité justement du fait que je ne savais pas à quel barème les qualificatifs employés référaient et qu’aucun percentile ne leur était associé.
Personnellement, je dois admettre qu’en début de pratique, j’étais forte sur l’analyse statistique fine et la qualification des écarts à la moyenne. Et je le suis encore, toujours à la recherche de meilleures normes pour mieux analyser mes résultats mais cette analyse statistique, je la garde bien souvent pour moi, sans la détailler dans un rapport. Car pour faire un lien avec certaines discussions concernant la longueur de nos rapports, la perception qu’autrui a de nos rapports, la question à savoir si nous sommes lus, et plus récemment, le post de Simon C. sur la « literacy » (y’a pas juste les patients qui ont de la misère à mon humble avis…), je rédige mes rapports pour être comprise du plus grand nombre possible. Je me fais un point d’honneur de garder les bons termes associés aux fonctions cognitives mesurées mais je simplifie le vocabulaire statistique.
Autant que faire se peut, dans une rencontre bilan, ou avant même l’évaluation avec une patiente, je donne verbalement ces indications-ci :
Je définis ce qu’est une moyenne dans un contexte normatif. J’explique que je vais comparer chacun des résultats à la moyenne de chacun des tests pour dresser le tableau des forces et des faiblesses en tenant compte du fonctionnement antérieur particulier. Le type de profil obtenu va m’aider à proposer mon diagnostic neuropsychologique car chaque problématique cognitive a son profil particulier. Ce profil se doit d’être déterminé pour orienter vers la meilleure prise en charge possible, psychosociale et pharmacologique. J’ajoute, sur le plan statistique, que le barème est ceci :
– Au- dessus de la moyenne, c’est une de vos forces.
– Dans la moyenne, c’est parfait comme cela.
– En bas de la moyenne, il y a 3 catégories :
o Moyenne inférieure : c’est une de vos faiblesses, sans plus,
o Limite : on a une difficulté ici, c’est à suivre,
o Déficit : il y a un réel problème à prendre en charge.
J’assure que ça me prend plusieurs éléments en bas de la moyenne avant de me prononcer sur quelque chose de concret.
C’est sûr que mon opinion est largement teintée du type de pratique que j’ai (depuis 7 ans dans qqch qui se rapproche d’un CHSLD). Si l’évaluation est demandée par ou nécessitera certainement l’avis d’un spécialiste (neurologue, gérontopsychiatre), je rédige différemment, avec un langage beaucoup plus statistique, car je sais que je n’ai pas le même lecteur, et qu’il se doit d’avoir quelque chose d’un peu plus substantiel. Je vais même faire des références à la littérature si ça s’y prête.
Pour ce qui est de la possibilité qu’un autre neuropsy ait besoin de mon rapport, j’ai pour mon dire que s’il veut plus de détails, il va m’appeler (en espérant que ça ne fasse pas plus de 5 ans!). De mon côté, c’est ce que je fais : il m’est arrivée à quelques reprises de communiquer avec un autre neuropsy pour avoir plus d’infos sur les résultats obtenus et surtout, j’aime beaucoup certaines données brutes… je veux VOIR l’horloge et la figure de Rey!
Quelqu’un m’a déjà dit que ma façon « simpliste » de rédiger certains rapports n’avait pas d’allure, que c’était du nivellement par le bas, que les médecins eux, ne feraient jamais une chose pareille, qu’un cardiologue n’édulcorait pas ses rapports… Mais un spécialiste écrit la plupart du temps pour un généraliste ou un autre spécialiste. De mon côté, j’ai pour mon dire que j’écris d’abord et avant tout pour le patient, et pour que différents professionnels de la santé soient capables de profiter de mon rapport pour mieux comprendre la personne qui a besoin d’aide, sinon, je trouve que notre travail ne fait pas de sens. Il y a assez de problèmes de communication et de compréhension dans notre système de santé, je ne vois pas pourquoi il faudrait en rajouter avec des communications obscures pour non initiés.
Bref… je devrais peut-être m’impliquer dans le comité…
Amélie Beausoleil, M.Ps.
Neuropsychologue
Soeurs de la Charité de Québec
___________________________
Courriel : ameliebeausoleil@mgscq.ca
Tél: 418-628-8860 poste 252
Avis de confidentialité
Ce message est confidentiel et à l’usage exclusif du ou des destinataires ci-dessus. Toute autre personne est par les présentes avisée qu’il lui est strictement interdit de le diffuser, le distribuer ou le reproduire. Si le destinataire ne peut être joint ou vous est inconnu, veuillez informer l’expéditeur par courrier électronique immédiatement et détruire ce message et toute copie de celui-ci. Merci.@/index.php?/profile/83-ameliebeausoleil/” data-ipsHover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/83-ameliebeausoleil/&do=hovercard” data-mentionid=”83″ rel=””>@amelie.beausoleil Merci de ta contribution. Je t’inviterais à réduire ta signature question de faciliter la consultation du forum. Pour l’avis de confidentialité, c’est déjà bien spécifié dans les /index.php?/topic/9-r%C3%A8gles-d%E2%80%99utilisation-du-groupe-de-discussion-de-l%E2%80%99aqnp/” rel=””>règles d’utilisation du forum que la diffusion de l’information mentionnée dans le forum est interdite sans l’autorisation de l’auteur.
Avec mes rapports brefs, je me questionne également sur l’éventualité des résultats non disponibles après 5 ans. Il y a toujours moyen de conserver les dossiers plus susceptibles d’être réévalués (peut détruire après 5 ans mais pas obligatoire). Le développement du psychomètre pourra être intéressant afin de conserver plus longuement les résultats dans une banque de données: c’est sûr qu’il y aura nécessairement une perte sur le plan qualitatif…
Un langage commun entre neuropsy (et accessible aux patients) m’apparaît être la meilleure des solutions. Je crois tout comme Amélie que le rapoprt d’évaluation doit tout d’abord être destiné aux patients. La communication entre neuropsy. peut facilement se faire avec l’accord du patient s’il persiste un questionnement. Idem pour les médecins.
Peut-être serait-il pertinent de demander un avis de l’OPQ sur le sujet.
Sujet très intéressant !
En prenant de l’âge (et quelques cheveux gris moi aussi ; ), j’ai tendance à regarder de moins en moins les stats à la loupe. À part pour les Weschler et quelques autres classiques, je trouve qu’il faut souvent examiner les scores à la lumière des autres scores pour voir l’ampleur de la difficulté. Par exemple au Stroop du DKFES, le score à la tâge 3 (inhibition) est à interpréter à la lumière de la 2e notamment. Si je suis déjà à Z -2 en vitesse à la tâche de lecture, un Z-2 en vitesse à la tâche d’inhibition ne me dit rien du tout. À moins que je n’aie aucune erreur à la tâche 2 mais 10 erreurs à la tâche 3… et ainsi de suite. Donc, dans ce genre de tâche, où il faut considérer le score ‘vitesse’ et le score ‘erreur’ en fonction d’autres scores ‘vitesse’ et ‘erreur’, difficile d’appliquer un barême stricte !
Aussi, comme le dit @simon.lemay, il faut considérer la différence qu’il y a entre qualifier un score (ex. difficulté modérée en inhibition au Stroop) et une fonction (difficultés modérée au stroop mais Hayling ok & go-no-go ok = difficulté globalement légère au niveau de l’inhibition).
En somme, j’adhère beaucoup à l’idée de faire preuve de jugement clinique… et je vois tout un défi dans l’idée d’harmoniser les qualificatifs de sévérité. Les qualificatifs utilisés doivent tenir compte de l’ensemble du profil, mais aussi de la personne à laquelle on s’adresse comme vous le dites, et j’ajouterais aussi parfois le contexte dans lequel l’évaluation est faite (ex. capacité de travail vs aptitude). Pour revenir à @/index.php?/profile/83-ameliebeausoleil/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/83-ameliebeausoleil/&do=hovercard” data-mentionid=”83″ rel=””>@amelie.beausoleil, je ne trouve pas ta vision simpliste, au contraire je suis certaine ta clientèle bénéficie beaucoup de ton soucis de communiquer clairement ce qui est pertinent pour eux !
Je suis tout à fait d’accord avec Amélie: il faut s’ajuster à nos lecteurs! Je travaille majoritairement en pédiatrie en clinique privée et j’ai adopté au fil des ans un style très vulgarisé du type ‘cette fonction est bien développée, celle-ci est faible et celle-là est problématique’ parce que mon lecteur cible n’est pas un ‘possible éventuel neuropsy présumé’, mais le parent, le prof, l’orthopédagogue, le médecin de famille etc. Et comme soulève Geneviève, les scores sont souvent relatifs les uns par rapport aux autres ainsi qu’à leur valeur psychométrique et je crains qu’un non-neuropsy réinterprète par-dessus moi si je mets trop de détails (ça m’est déjà arrivé et je crois qu’il y a risque de préjudice ici). Par contre, ayant fait un retour temporaire à l’hôpital récemment, je me trouve à être bien plus spécifique quand j’écris pour un neurologue ou un neuro-chirurgien en vue d’une neurochirurgie! J’adopte alors la classification du WISC-IV pour l’ensemble de mes résultats.
Allo!
Je reviens sur le sujet des normes et des qualifications données. De façon générale, je respecte ces barèmes:
Faiblesse ou trouble léger : Z entre -1,00 et -1,64 ou percentile entre 6 et 15
Trouble significatif (modéré) : Z entre -1,65 et -1,99 ou percentile entre 3 et 5
Trouble significatif (sévère) : Z ≤ -2,0 ou percentile ≤ 2
Ma collègue a plutôt reçu, dans sa formation universitaire, les barèmes suivants:
– 0,66 à 1, 32: basse-moyenne
-1,33 à -1,65: légèrement sous la moyenne
– 1,66 à -1,99: modérément sous la moyenne
-2,00 et plus: significativement sous la moyenne
La différence se situe dans ce que l’on qualifie de normal versus légèrement sous la moyenne. Je crois qu’il est important de savoir que l’on a pas tous les mêmes barêmes, surtout lorsqu’il s’agit de réévaluer des patients qui ont été évalués ailleurs. Devrait-on mettre notre échelle dans notre rapport afin de faciliter la compréhension?
Quelle échelle utilisez-vous?
Pour être très honnête, je n’ai jamais eu conscience, au cours de ma formation universitaire, qu’on faisait une différence entre “difficulté” et “troubles” avant d’avoir la discussion avec d’autres collègues (provenant d’autres Universités) dans le cadre du projet de loi 21 (ceci m’a d’ailleurs rendue anxieuse, craignant d’avoir loupé quelque chose…
JP pourra me corriger, mais je crois que le projet sur les libellés a été mis en dormance depuis mai 2016 faute de temps à y accorder. Si certains veulent assumer du leadership dans ce dossier, on pourrait certainement rediscuter la possibilité de le réactiver et de vous soutenir dans le projet. Ultimement, cela pourrait mener à un guide d’interprétation des rapports publiés sur notre site et téléchargeable en pdf dans un style semblable à ceci en version adulte et vulgarisé: https://www.ftsd.org/site/handlers/filedownload.ashx?moduleinstanceid=1447&dataid=3124&FileName=Understanding%20Test%20Scores.pdf
C’est vrai que le manque d’homogénéité nous nuit surtout lorsque nos lecteurs doivent consulter des rapports de divers neuropsys avec des qualificatifs aussi variables. À T=39 nous avons dans les messages publiés dans ce sujet du forum: faiblesse, trouble léger, déficit léger, moyenne inférieure, basse moyenne. Personnellement, je n’utilise pas déficit (même en ajoutant léger) pour qualifier de tels résultats car je considère que le risque de préjudice est trop grand. Je réserve déficit pour T=30, RC=2 et moins.
Par ailleurs, n’y a-t-il pas un risque de dérive de “taguer” une faiblesse à -0.6 ET ? Un peu comme nos “lenteurs intellectuelles” qui deviennent déficients dans les dossiers… J’identifie rarement une faiblesse pour des résultats entre 0 et -1ET. Évidemment, il y a aussi l’interprétation relative par rapport au reste du profil cognitif qui peut changer les qualificatifs utilisés. Même pour des résultats dans la basse moyenne (-1 à -1.6), je fais vraiment attention lors de la communication des résultats pour ne pas que cela soit compris comme un déficit/trouble. Je me rappellerai toujours d’un cas pour lequel j’avais mentionné à la jeune femme que son fonctionnement intellectuel se situait dans la basse moyenne et il avait fallu ramer fort ensuite parce qu’elle était convaincu qu’elle n’était pas intelligente…
Comme je le mentionnais dans mon message précédent, j’aime bien la simplicité des classifications en 3 ou 5 catégories proposées par Sattler. Je n’ai pas eu accès à l’original sur internet mais cette page les présente : http://pearsonassessmentsupport.com/support/index.php?View=entry&EntryID=2494
Au risque de me faire accuser de radoter, je trouve fort utile de retourner lire périodiquement Schretlen et al. (2007) qui présentent des données sur les possibilités de trouver des résultats anormaux chez des sujets normaux. J’exige maintenant aussi la lecture de l’article à mes internes. “We found that 75.2% of healthy adults scored below 40 on 2 or more adjusted T-scores derived from a very different set of 25 measures.” Avec 43 mesures, c’est plus de 90% des sujets normaux qui obtiendront des résultats anormaux à un critère de -1ET. 43 scores différents, c’est assez facile à atteindre dans une éval neuropsy standard… À quel point est-ce utile d’identifier une faiblesse s’il s’agit d’une variabilité normale ?
Bien sûr, on peut se dire que nos tests permettent d’identifier des faiblesses qui ne sont pas pour autant des déficits ou des troubles. Ceci nous oblige toutefois à avoir le souci de bien communiquer nos résultats en évitant de “pathologiser” la variabilité normale. Je constate qu’on a de la difficulté en neuropsy à conclure que le fonctionnement cognitif est normal. N’avons-nous pas tendance à sous-estimer la variabilité normale en surcatégorisant nos résultats? Je trouve que c’est le piège que nous tendent les classifications de Wechsler.
Il pourrait effectivement être utile de mettre le barème utilisé pour l’interprétation des résultats dans la section où on énumère les tests comme le propose Caroline. Je vais certainement y réfléchir bien que je ne qualifie plus chacun des résultats dans mes rapports courts. Ces rapports courts ont cependant le désavantage d’engendrer une perte significative d’info lorsqu’il vient le temps de détruire les dossiers après 5 ans. Pour l’éviter, j’ai décidé de numériser les protocoles de mes dossiers avant destruction.
Voici le lien pour l’article de Schretlen en pdf.
Autre article sur le même sujet
Très intéressant cette discussion.
Pour aller dans le même sens que ce que dit Simon, il y a un chapitre à ce sujet dans l’ouvrage de Sherman et Brook portant sur l’expertise neuropsychologique chez les enfants.
Voici un petit tableau extrait de ce chapitre qui indique le % de chance de trouver un score au 5e rang centile chez un enfant typique en fonction du nombre de sous-tests administré.
Voici la référence du chapitre en question pour les intéressés:
Brooks, B.L. & Iverson, G.L. (2012). Improving accuracy when identifying cognitive impairment in pediatric neuropsychological assessments. In E.M.S. Sherman & B.L. Brooks (Eds.) Pediatric Forensic Neuropsychology. New-York: Oxford University Press.
Je n’arrive vislement pas à uploader des images, mais en gros ce tableau indiquait:
-Pour 17 sous-tests: 44% des enfants ont au moins 1 score au 5e RC
-Pour 11 sous-tests: 34% des enfants ont au moins 1 score au 5e RC
-Pour 10 sous-tests: 31% des enfants ont au moins 1 score au 5e RC
-Pour 6 sous-tests: 22% des enfants ont au moins 1 score au 5e RC
-Pour 4 sous-tests: 14% des enfants ont au moins 1 score au 5e RC
Moi j’utilise ce barème depuis des années pour les tests qui n’offrent pas leurs propres barèmes.
Du cahier d’Isabelle Rouleau plus ou moins je pense, mais c’est pas mal ça pour le WAIS, non?
Je trouve ça simple, straightforward…
J’avoue que je trouve l’appellation basse-moyenne plutôt confondante. C’est de la moyenne ou c’est une faiblesse? Je pense que pour certains patients, c’est leur moyenne et pour d’autres, c’est une faiblesse. Même pour les différents neuropsychologues, j’ai l’impression que cette catégorie est parfois classifiée comme normal et pour d’autres, comme une faiblesse. Personnellement, quand la performance est limite, je préfère la catégoriser dans ce qui est préservé, en spécifiant par contre que c’est limite car je veux minimiser la présence de faux positifs.
Je retiens qu’en contexte de réévaluation, sans les scores bruts, il peut être difficile de bien interpréter les résultats d’un collègue…
Pour ma part, j’utilise le même barème que Simon C, depuis toujours, dans mon analyse personnelle. Mais, je ne l’écris pas comme tel dans mes rapports. En fait, je tente toujours au départ de me faire une idée du potentiel intellectuel prémorbide de la personne et j’interprète ensuite les résultats en conséquence. Par exemple, si je m’attends à ce que la personne présente un fonctionnement intellectuel dans la moyenne basse, ben dans mon rapport, je vais qualifier de “normal” (ou “concordants avec les antécédents de la personne”) tous les résultats qui sont dans la moyenne basse et parler de déficit seulement pour les résultats qui sont à 2 écarts-type ou plus sous la moyenne. En contrepartie, si je m’attends à des résultats au-dessus de la moyenne, ben je vais qualifier les résultats qui sont dans la moyenne basse comme étant “en-deça de ce qui est attendu chez la personne”. Je vais aussi moduler mes conclusions selon si un résultat plus faible est obtenu dans un seul test mesurant telle fonction versus dans plusieurs tests…
@claudine.boulet Depuis que je fais mes rapports courts, dans un souci de pouvoir aider à la réévaluation, j’ai décidé d’emblée de catégoriser comme une difficulté tout ce qui n’est pas dans la moyenne (selon mes barèmes à moi, un écart-type et plus sous la moyenne). Par contre, dans mon interprétation, c’est là que j’apporte toutes les nuances de Claudine.
De cette façon, un évaluateur pourrait au moins connaître la performance brute du patient sans avoir à décoder mon évaluation de son potentiel prémorbide, car pour certains patients, ce n’est pas toujours clair.
Personnellement, je favoriserais un rapport avec des données les plus objectives possibles, afin d’avoir une base commune d’un évaluateur à l’autre, et ensuite une conclusion qui permet toutes les nuances possibles de ces résultats et qui permet de comprendre le raisonnement du neuropsychologue. C’est une suggestion…
Je constate qu’il peut y avoir des différences notables entre la pratique pédiatrique ou adulte. Avec les enfants, il est assez primordial de documenter les ‘faiblesses’ même s’il ne s’agit pas de troubles de façon formelle, parce que nos évaluations servent de base à l’offre de services en stimulation et en intervention. Et ceci est d’autant plus vrai chez les très jeunes enfants. La recherche a plus que démontré que les interventions précoces sont les plus efficaces donc on n’attend pas d’avoir un ‘trouble’ à -2 ÉT avant d’envoyer un jeune enfant pour des services (ex. orthophonie ou ergo). Les retards développementaux à -1 ÉT et oui des fois -0.7 ÉT (selon le profil et le reste) peuvent avoir une valeur clinique très importante, même s’il n’y a pas nécessairement un dx formel de trouble qui peut être donné. Aussi, avec les plus vieux qui sont en trouble d’apprentissage, les intervenants (prof, orthopédagogue ou autre) sont souvent très intéressés à connaitre le profil des forces et faiblesses de leur élève pour savoir de quelle façon travailler auprès d’eux, où mettre les efforts, etc. Ainsi, même s’il s’agit d’une ‘variation normale’ comme le soulevait Simon, ça reste souvent intéressant à décrire plus en détail chez les enfants, même si on s’entend qu’il est important de ne pas confondre ‘faiblesse personnelle’ et ‘trouble’.
Ceci étant dit, je suis parfois réticente à décrire tous les résultats en détails dans mes rapports vu la valeur inégale des qualités psychométriques d’un test à l’autre. Posséder des normes n’est pas suffisant pour faire d’un test un bon test et, même à N égal dans un échantillon normatif, les tests n’ont pas tous la même valeur. Certains sont simplement plus sensibles que d’autres (des fois trop, des fois pas assez). Ainsi, si mon test est peu sensible (disons un test exécutif) un score dans la ‘moyenne faible’ peut être lié à une réelle dysfonction significative (trouble) et inversement. Il reste donc que l’interprétation clinique de l’ensemble devrait toujours prédominer et c’est là qu’il devient complexe d’homogénéiser la pratique!
@simon.charbonneau : j’utilise un autre barème !
Si je me souviens bien, des neuropsy de Ste-Justine (?) avaient proposé un barème dans un souci d’uniformisation. Dans ce barème, la moyenne correspond à des scores P allant de 8 à 12.
@/index.php?/profile/542-simon-charbonneau/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/542-simon-charbonneau/&do=hovercard” data-mentionid=”542″ rel=””>@simon-charbonneau : ce sont les mêmes barèmes que moi, mais pas la même terminologie (ceci dit, j’utilise aussi cette terminologie lorsque je décris les scores… l’autre terminologie (faiblesse, difficulté, …) est davantage pour décrire les fonctions). Ainsi, lorsqu’un score est dans la “basse moyenne”, tu le décris comment? Tu dis “normal”? Et “inférieur à la moyenne/limite”?
Par rapport au fait qu’il est normal de retrouver des scores “anormaux” lorsque nous faisons une évaluation neuropsychologique, je crois que c’est là où notre pertinence et notre expertise entrent en ligne de compte. Différents facteurs peuvent contribuer à un score “anormal”, de là l’importance d’une bonne anamnèse et des observations cliniques. Une bonne connaissance des normes comparatives est également un essentiel. Je crois qu’il est réducteur de dire que nous interprétons CHAQUE score obtenu de manière intégrale, en faisant abstraction du reste.
Si nous considérons qu’un MCI se retrouve (théoriquement) entre -1 et -1,5 ET, je trouve qu’il peut être délétère de ne pas mettre en lumière ces scores (en parlant de faiblesses dans ces cas…).
Le document de Ste-Justine (Roussy, Lane, Bérubé & Labelle, 2007) est le suivant (voir hyperlien) et c’est celui que j’utilise (8 à 12 = moyenne, 7 = moyenne faible, 5-6 = inférieur à la moyenne, 4 et – = très inférieur à la moyenne). Personellement, je trouve ce document très bien fait. Par contre, je retirerais le terme “lenteur intellectuelle” comme descriptif clinique des QI (lorsque le QI est dans la moyenne faible, donc entre le 10e et le 25e rang centile), car le terme m’apparait trop péjoratif pour une si grande proportion de la population (15%) et il y a aussi un risque de confusion avec le concept de vitesse de traitement de l’information.
Bonjour,
donc moi je ne mets pas ce barème dans mes rapports étant donné le fait que je dois toujours nuancer de toute manière alors ça pourrait avoir l’air contradictoire avec ce que je j’écris. Ce sont des étiquettes statistiques de base disons, et je les utilise parfois pour qualifier les fonctions cognitives, le tout à la lumière de ce que je m’attends du patient en fonction notamment de âge X scolarité, et moi aussi je vais parfois utiliser « normal », « sous-optimal », « en-deçà de ce qui est attendu compte tenu de XXZ »… justement pcq un score « basse moyenne » en mémoire disons est fort probablement une difficulté significative et nouvelle pour un professionnel surtout s’il a une plainte cognitive, et que c’est fort probablement simplement « normal » comme résultat pour une personne peu scolarisée et très âgée qui ne plaint pas (ni son entourage) d’une diminution de la mémoire. Bref je pense qu’on nuance tous (enfin j’espère), pcq ça serait un peu bizarre d’utiliser un quelconque barème directement et de manière rigide sans interpréter cliniquement l’ensemble du portrait clinique du patient.
Pour moi c’est la même chose si c’est uniquement dans la moyenne en calcul écrit pour un comptable… c’est sûr que je vais expliquer que c’est dans la moyenne en fonction de l’âge et/ou de la scolarité selon le test utilisé, mais que compte tenu de la profession du patient, c’est disons « sous-optimal » et que ça pourrait représenter un déclin, qu’il faudra réévaluer, etc. Et c’est aussi la même chose pour un résultat « limite »…. ça dépend. Par contre je suis assez rigide habituellement sur le fait que c’est significatif comme problème à partir de -2 écart-type… c’est déficitaire « pour vrai » la grosse majorité du temps à mon sens.
Bon et pour mon barème, je vous explique. J’ai pris celui de Ste-Justine. Vous remarquerez que p.ex. les s.p. de 6 et 8 (et 12, 14…) sont à cheval sur 2 catégories. Je voulais un barème de base clair même si on nuance toujours. J’ai donc décidé de mettre un s.p. 4 de à tous les 11 sous-tests obligatoires du WAIS-III à l’époque. Ça donnait un QI déficitaire (63 avec intervalles de confiance 60-67/68, donc franchement déficitaire, pas de chevauchement). Ça correspond à notre jugement clinique habituellement, on parle quand même des 2-3 personnes qui performent le moins bien du groupe de 100 personnes quand on regarde le rang centile. Alors j’ai décidé que le s.p. 4 et moins c’était déficitaire « point à la ligne » pour me faire une tête. Ensuite, ayant réglé ce « chevauchement », j’ai remonté en voulant garder une certaine « symétrie » et s.p. 5 était limite et ensuite le 6 chevauchait « limite » et « moyenne faible », je les ai associé dans la catégorie « sous la moyenne », et dans le même esprit j’ai mis 7-8 dans la basse moyenne, 9-10-11 dans la moyenne et ainsi de suite comme vous avez pu voir. Mon esprit avait besoin d’une telle base et je trouve ça fonctionnel.
Ensuite c’est vrai qu’avec les variations qu’on constate dans ce fil de discussion « en contexte de réévaluation, sans les scores bruts, il peut être difficile de bien interpréter les résultats d’un collègue », et c’est pourquoi je demande pas mal tout le temps les protocoles personnellement. Pourquoi se gêner s’ils sont disponibles. À nous d’être diligents pour que l’on n’attende pas les uns après les autres pendant des semaines.
Enfin, je suis 100% d’accord avec Sébastien, à bas la « lenteur intellectuelle », OMG que je déteste cette étiquette.
D’accord avec toi @/index.php?/profile/64-sebastienmonette/” data-ipsHover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/64-sebastienmonette/&do=hovercard” data-mentionid=”64″ rel=””>@sebastien.monette. Je me rappelle d’avoir commenté une version préliminaire de ce document (Bérubé était ma supérieure lorsque je travaillais à HCLM en 2007) et j’avais souligné justement l’aspect préjudiciable de l’étiquette et je trouve fort déplorable qu’ils aient décidé de garder l’étiquette dans leur version finale…
J’utilise aussi le tableau publié par Ste-Justine de façon assez fidèle, mais depuis la sortie du WISC-V j’utilise la nouvelle terminologie: moyenne faible, très faible (au lieu de limite) et extrêmement faible. Je trouve que ces ‘étiquettes’ sont plus transparentes pour les parents et profs. On peut toujours se demander ce que veut dire retard sévère ou déficit léger, alors que “extrêmement faible” c’est peu discutable 😉 Et tout comme vous, je n’utilise pas le terme lenteur intellectuelle pour le QI dans la moyenne faible. Finalement, au lieu de mettre un tableau avec les barèmes dans mon rapport, je mets simplement une note en bas de page spécifiant que j’utilise ceux du WISC-V pour tous mes résultats.
J’utilise aussi le tableau publié par Ste-Justine de façon assez fidèle, mais depuis la sortie du WISC-V j’utilise la nouvelle terminologie: moyenne faible, très faible (au lieu de limite) et extrêmement faible. Je trouve que ces ‘étiquettes’ sont plus transparentes pour les parents et profs. On peut toujours se demander ce que veut dire retard sévère ou déficit léger, alors que “extrêmement faible” c’est peu discutable 😉 Et tout comme vous, je n’utilise pas le terme lenteur intellectuelle pour le QI dans la moyenne faible. Finalement, au lieu de mettre un tableau avec les barèmes dans mon rapport, je mets simplement une note en bas de page spécifiant que j’utilise ceux du WISC-V pour tous mes résultats.
Anonyme
Invité11 juillet 2017 à 14 h 03 minJ’utilise moi aussi le tableau de Ste-Justine. Par contre, comme je travaille surtout avec une population universitaire, j’ai le plus souvent des clients avec un QI élevé ou avec une expertise dans un domaine où il devrait exceller. Je vais donc préciser d’emblée dans la section “Rendement cognitif général/Intelligence globale” l’échelle de comparaison utilisée (QI classique, QIV ou GAI ou QIP) et justifier mon choix. Par la suite, je vais inscrire une phrase du genre: “Étant donné le niveau de performance global élevé du client, toute performance ≤XXe percentile doit être considérée comme une faiblesse significative et toute performance ≤XXe percentile, comme une faiblesse relative.”
Je vais plutôt utiliser les termes comme adéquat, acceptable, sous-optimal, pauvre, pour qualifier mes résultats et mettre le percentile entre parenthèses ensuite.
Je vais aussi nuancer en fonction de l’effort mobilisé et des stratégies mises en place pour l’obtention d’un résultat. Ainsi, à QI comparable, un résultat identique pour 2 clients sera adéquat pour l’un (obtenu sans effort, sans stratégie) et sous-optimal pour l’autre (effort disproportionné malgré la mise en place de stratégies).
Dans la même lignée, lors d’une réévaluation, comment qualifiez-vous une différence d’écart-types de -1 ; -1.5 et -2 entre les scores obtenus par une même personne, à deux moments différents ?
Diminution légère (-1), modérée (-1.5) ou significative (-2)?
En fait, je comptabilise le nombre d’épreuves où les résultats sont similaires, versus diminués versus améliorés. Ensuite, dans ma conclusion, je vais qualifier dans quelle proportion on retrouve un changement dans les performances (ex.: on retrouve une diminution de performance dans une majorité d’épreuve ou pour la moitié des épreuves, etc.) et ensuite je vais tirer une conclusion générale sur l’importance de ce changement (léger, modéré, significatif) en utilisant les barèmes que tu as mentionné. Si c’est pertinent, je vais localiser ce changement (par exemple: on retrouve un changement significatif que sur les épreuves mnésiques).
L’AACN vient de publier son article de consensus sur la question des étiquettes descriptives: https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/13854046.2020.1722244
Merci Vincent!
Bien content de voir que l’article de l’AACN est pas mal en ligne avec le document de Ste-Justine de 2007 que la plupart d’entre nous semble utiliser! Je crois que c’est une très bonne chose, surtout pour les ré-évaluations, quand on veut comparer avec le fonctionnement antérieur et lorsque les scores standardisés/rang centile ne sont pas dans le rapport pour certains tests importants (genre EGQI pour les enfants et autres indices du WISC).
J’ai finalement pris le temps de lire l’article en entier. Je trouve fort intéressant leur point de vue attestant qu’un résultat à un test ne peut pas être “déficitaire”, mais que c’est plutôt une fonction qui peut être déficitaire.
Cela dit, leurs recommandations diffèrent de l’énoncé de position prise par l’AQNP (voir: https://s3.amazonaws.com/aqnp-website/wp-content/uploads/AQNP_enonce_position_libelles_2018.pdf).
J’ai finalement pris le temps de lire l’article en entier. Je trouve fort intéressant leur point de vue attestant qu’un résultat à un test ne peut pas être “déficitaire”, mais que c’est plutôt une fonction qui peut être déficitaire.
Cela dit, leurs recommandations diffèrent de l’énoncé de position prise par l’AQNP (voir: https://s3.amazonaws.com/aqnp-website/wp-content/uploads/AQNP_enonce_position_libelles_2018.pdf).
Notamment, l’énoncé de position de l’AQNP recommande de qualifier un résultat se situant sous le 6ème percentile comme étant anormal. En contrepartie, ce consensus de l’AACN recommande de qualifier un résultat sous le 2ème percentile comme étant exceptionnellement bas. C’est quand même une différence importante!
Je serais curieuse de savoir si le CA de l’AQNP maintient sa position malgré cette nouvelle publication???
Enfin, je ne connais pas le tableau publié par Ste-Justine. Est-ce que ce tableau est pertinent seulement pour les enfants ou est-ce qu’il serait aussi pertinent en gériatrie???
Je serais aussi curieuse de savoir si cet article aura une influence sur votre façon de rapporter vos résultats.
Je prévois lire l’article également. Je trouve cela étrange qu’on dise que c’est la fonction qui est déficitaire et non le résultat du test car je ne suis pas d’accord avec cette affirmation. Pour que cela puisse être vrai, ça voudrait dire qu’un résultat à un test = une fonction. C’est justement ce que l’on apprend à nos stagiaires à ne pas faire. Ainsi, par exemple, un patient pourrait obtenir un résultat déficitaire au Trail B sans que cela puisse dire que la fonction d’attention partagée soit déficitaire puisque par l’observation de la performance, je pourrais constater que certains facteurs ayant contribué à la performance sont la maîtrise déficiente de l’alphabet ainsi que des difficultés d’alternance entre deux concepts (flexibilité mentale). Un résultat déficient pourrait donc équivaloir ici à des difficultés légères d’attention partagée et une atteinte modérée de la flexibilité mentale.
En fait, Caroline, ce n’est qu’une question de vocabulaire, ta compréhension est correcte. Quand on écrit dans l’article que ce n’est pas le score qui est déficitaire, mais la fonction, c’est que le score doit être décrit comme sous la moyenne, et non comme déficitaire (ou “impaired”). Donc ton exemple est correct: le score au TMT peut être sous la moyenne, mais ça ne veut pas dire que la (ou les) fonction(s) évaluées sont déficitaire(s).
Ah ok, je comprends. C’est effectivement une bonne nuance à apporter.
Anonyme
Invité10 mars 2020 à 16 h 12 minEn réponse à tes questions Claudine, en fait l’AQNP s’est positionnée avant la sortie du consensus de l’AACN, et la deuxième proposition de nomenclature dans le document était basée sur l’article de Schoenberg et Rum, qui était la dernière publication suggérant à la fois une nomenclature facile d’utilisation et revue par les pairs. L’idée du “5% = anormalité” était bien supportée à la fois par les consensus en recherche et les données empiriques. Côté consensus, l’idée qu’on doit se questionner quand un événement ou un résultat survient seulement 5% du temps ou moins, est assez bien acceptée.
Côté données empiriques, Miriam Beauchamp avait été première auteure d’une étude en 2015 qui avait testé, chez plus de 400 enfants, différentes règles et seuils pour identifier un déficit neuropsychologique chez ces enfants, sans que les données soient trop conservatrices, ni trop libérales. La règle finale était “A neuropsychological impairment is present when an individual performs 1.5 standard deviations below the mean on two or more measures”. Ici, le -1.5 e.t. se rapproche du 5% cité plus haut.
Donc oui, dans un sens, l’énoncé de l’AACN revient à un seuil plus stricte, soit celui du 2% et mois. Les termes utilisés ne me préoccupent pas vraiment. Le réel enjeu est toujours de se demander “à quel moment est-ce que je considère qu’on résultat est hors des normes attendues pour la personne que j’ai devant moi et m’amène à me questionner sur une possible atteinte cognitive”.
Personnellement, je considère que ce n’est pas un seuil immuable, et qui peut être très variable en fonction du niveau prémorbide, des facteurs personnels de la personne à évaluer, et surtout des questions à répondre en lien avec l’évaluation.
Concernant le tableau de Ste-Justine, c’est une transformation des libellées et des seuils de Wechsler.
Pour la mise à jour du document de l’AQNP, on en parle ce soir en CA!