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  • Méthode de stimulation cognitive

    Posted by Valérie Bédirian on 6 décembre 2016 à 20 h 28 min

    Bonjour forum

     

    Allez voir ceci:

    https://www.montrealsoinsadomicile.ca/methode-de-stimulation-cognitive.html

     

    Je me questionne sur plusieurs aspects éthiques en lien avec cette mise en marché de stimulation cognitive. D’abord je me questionne sur la compétence des gens qui offrent ce service d’intervention. Ensuite, je me questionne sur l’efficacité (données scientifiques à l’appui) de ceci en lien avec la généralisation des acquis dans la vie quotidienne (comme je dis souvent à la blague, si tu te pratiques au PacMan , tu vas être bon au PacMan, pas en conduite auto, ni pour attraper les fantômes qui rôdent dans le quartier).

     

    Par ailleurs, si cette méthode n’a pas fait ses preuves (ce qui est fort probable), je me questionne sur l’aspect éthique de faire carrément “pratiquer” les gens avec des exercices, qui ma foi, m’ont tout l’air d’être des outils neuropsychologiques… Au-delà de faire passer un test de dépistage, faire directement et à répétition pratiquer des simili tests neuropsychologiques aux gens, c’est invalider une éventuelle évaluation neuropsychologique ou même un test de dépistage. Je suis mal à l’aise. Quelqu’un connait la chose? A-t-on des recours si on croit qu’il y a préjudice?

     

    Merci!

     

    Geneviève Gagnon répondu Il y a 6 années, 7 mois 7 Membres · 8 Réponses
  • 8 Réponses
  • Valérie Drolet

    Membre
    6 décembre 2016 à 21 h 25 min

    Ouf… j’ai les mêmes questionnements que toi. Je me demande qui sont ceux qui encadre ces séances de stimulation cognitive et comme tu le dis, je pense que cela pourrait causer préjudice à nos évaluation subséquentes…

  • Caroline Larocque

    Membre
    7 décembre 2016 à 13 h 12 min

    Ouf pour moi aussi. Ça me fait penser que hier, j’ai rencontré une patiente qui avait été évaluée en 2014. Suite à son évaluation, elle avait pris des notes et depuis ce temps, elle se pratiquait à faire des tâches similaires à son évaluation comme apprendre des listes de mots, nommer des mots qui commencent par une certaine lettre, compter à rebours, faire l’horloge, etc. En plus, elle a vu plusieurs médecins et elle a fait 3-4 MOCA dans les derniers mois. Alors que je fais l’entrevue et que je commence à me demander si je ne vais pas attendre avant d’évaluer cette patiente, elle reçoit un appel et j’apprends qu’elle est dans un  programme de recherche et qu’on lui a administré une batterie de test il y a un mois! Il faut savoir en plus que la réévaluation était demandée afin de vérifier l’évolution, mais qu’on avait l’impression d’une amélioration. Je vais donc informer le médecin référent que je vais retarder l’évaluation d’environ six mois, surtout qu’il n’y a aucune urgence à le faire maintenant.

    Quand je vois des patients susceptibles d’être réévalués, j’ai pris l’habitude de leur dire de ne pas tenter de pratiquer mes épreuves car je leur mentionne l’impact sur ma capacité à percevoir une détérioration lors de la réévaluation. 

     

    J’ai une question par rapport à ma situation. Est-ce que ça vous arrive de juger de la non pertinence d’une évaluation ou de vouloir reporter une évaluation pour de bonnes raisons et que le médecin demande tout de même à ce que vous les voyez? Qui a le dernier mot?

  • Julie Brosseau

    Membre
    7 décembre 2016 à 13 h 20 min

    Je crois qu’il va falloir que les patients commencent à être sensibilisés à cette problématique (d’autant plus que ceux qui font appel à ce genre d’outils ont souvent un fonctionnement cognitif assez bien préservé). Éventuellement, s’il y a eu trop d’exposition avant une évaluation neuropsy. je me sentirais tout à fait confortable de refuser de procéder à l’évaluation avant un certain délai. Un patron m’avais déjà dit que je ne pouvais refuser de procéder à une évaluation mais que je devais nuancer mes conclusions. Pour ma part, faire une évaluation et conclure que je ne peux rien dire est une pure perte de temps, pour le patient et pour moi, considérant les ressources limitées dans le réseau.

  • Julie Brosseau

    Membre
    7 décembre 2016 à 13 h 30 min

    @/index.php?/profile/208-carolinelarocque/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/208-carolinelarocque/&do=hovercard” data-mentionid=”208″ rel=””>@caroline.larocque

     

    je pense que c’est ton patron qui a le dernier mot et non le md. Par contre, je crois qu’il faut sensibiliser le patron et le md au fait que beaucoup de temps sera peut-être investi pour rien, qu’une réévaluation sera peut-être nécessaire de toute façon, que les listes d’attente sont longues et les ressources, limitées. 

     

    Concernant le délai de 6 mois, je trouve que c’est un peu court. Quelle est la pratique des autres neuropsys ? Pour ma part, je demande un délai de 9 à 12 mois.

  • Jacinthe Lacombe

    Membre
    7 décembre 2016 à 13 h 33 min

    Je suis en accord avec le fait que les évidences scientifiques n’ont pas probablement pas été démontrées. Mon malaise réside dans le fait que stimuler une partie du cerveau ne veut pas nécessairement dire que la fonction deviendra meilleure (ex. La stimulation du fonctionnement exécutif du cerveau peut aider à prévenir et atténuer la sévérité de ces symptômes. Lorsqu’il fait les deux activités décrites ci-contre, le client stimule cette partie de son cerveau et exerce ainsi sa capacité à planifier et atteindre de petits comme de grands objectifs). La généralisation est un aspect crucial, et peu d’études le démontrent. 

     

    Toutefois, si on parle de “stimulation cognitive”, je crois effectivement que ce genre d’exercices intellectuels entre dans cette catégorie (au même titre que d’autres types d’activités intellectuelles, comme les mots croisés ). 

     

    @/index.php?/profile/208-carolinelarocque/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/208-carolinelarocque/&do=hovercard” data-mentionid=”208″ rel=””>@caroline.larocque : J’ai eu cette situation pas plus tard que la semaine dernière. La dame avait été évaluée l’année dernière, et un diagnostic de TNC majeur tyep Alzheimer était ressorti. La médecin a demandé une rééval. Je me questionnais sur la raison. Elle me disait qu’il y avait un enjeu quant à la médication, à savoir si on poursuivait ou non l’anticholinestérase (historique de syncope). La famille voulait savoir si la médication avait eu un effet positif. Nous avons convenu que je fasse une éval brève (une rencontre de deux heures), principalement axé sur le volet mnésique, afin de voir si une détérioration avait eu lieu depuis un an. J’ai un autre cas similaire, avec un diagnostic posé de TNC majeur, avec des performances planchers aux tests neuropsychologiques. La médecin a demandé une rééval (!!). Nous en avons discuté ensemble et, dans ce cas, la requête sera fort probablement annulée. 

     

    Je me rends compte que, parfois, les motifs de consultation ne sont pas suffisamment bien définis (enjeu de relocalisation ou d’aptitude qui n’est pas mentionné). Je mets à mon agenda d’en discuter avec eux, afin que les motifs soient plus clairs (ce qui influence, inévitablement, la direction de l’évaluation et les conclusions). 

  • Amélie Beausoleil

    Membre
    8 décembre 2016 à 13 h 55 min

    D’abord, pour la question parallèle posée, à savoir qui a le dernier mot lors d’une demande évaluation, je milite pour que ce soit nous, point! Comme plusieurs  l’ont souligné, une bonne discussion s’impose dans de tels contextes avec le référant afin de préciser le mandat qu’il nous confie et les objectifs poursuivis. Mais ultimement, nous sommes les experts de notre domaine, il n’y a que nous pour juger de la pertinence de nos évaluations, ou du moins, du format de l’évaluation, et pour l’expliquer de la façon la plus intelligible possible.

     

    Pour revenir au sujet principal, oui, ce qui est proposé est troublant considérant SUTOUT qu’il y a peu de professionnels de la santé dans leur équipe; on nage dans le marketing et la gestion au possible.  Mais en même temps… avec tout ce qui sort depuis quelques années, force est d’admettre que nous devrons malheureusement composer avec l’ère dans laquelle nos vivons. Nous pouvons tenter de faire la guerre au cas par cas et misère que certaines techniques peuvent nous donner des cauchemars. Mais la réalité est qu’une certaine catégorie de personnes « s’autonomise » dans leurs soins devant le manque de ressources, que des proches aidants font des fouilles poussées pour voir ce qu’ils peuvent offrir à leurs parents malades pour éviter le glissement du vieillissement qu’en tant que société, nous gérons fort différemment d’il y 2 -3 générations à peine.

     

    Je comparerais, un peu boiteusement certes, notre situation à celle des MD qui doivent s’adapter à des patients de plus en plus informés, qui arrivent dans leur bureau avec une liste de diagnostics différentiels, des nouveaux résultats de recherche sur leur problématique, des traitements qu’ils ont déjà essayé en médecine alternative qui peuvent créer une franche interférence avec ce que la médecine traditionnelle offre.

     

    Vrai que nous devons continuer à veiller au grain lorsque certains programmes empiètent sur notre champ de compétence évaluative, comme par exemple la méthode Kinapse dont on a déjà parlé dans ce forum. En regard de la stimulation cognitive, nous avons la responsabilité au cas par cas de bien diriger nos patients et de moduler leurs espoirs. Mais du reste, quel est notre pouvoir réel face à un monde de plus en plus décloisonné où les gens ont accès à à peu près tout ce qu’ils veulent s’ils se donnent la peine de faire de bonnes fouilles? Je suis peut-être défaitiste mais je crois que nous verrons de plus en plus de situations déplorables quant à l’aspect évaluatif inhérent à notre profession dans le futur. Comment allons-nous pouvoir être créatifs face à cette réalité tout en restant rigoureux sur le plan des données probantes et du sérieux de nos évaluations standardisées????

     

    Bonne réflexion… :wacko:

    Valérie Bédirian

    Membre
    8 décembre 2016 à 15 h 35 min

    D’un point de vue purement déontologique, nous avons ultimement non seulement le pouvoir, mais la responsabilité de nos évaluations. Donc, même si un médecin ou un patron voudrait nous « forcer » à évaluer quelqu’un, si d’un point vue de la validité ou de la pertinence de l’évaluation ou pour tout autre raison valable, nous estimons qu’il n’est pas approprié d’évaluer la personne, on doit prendre la décision, personne ne peut la prendre à notre place. Toutefois, permettez-moi de nuancer ce principe de base à la lumière de la réalité. Malheureusement (ou heureusement), les situations ne sont jamais noires ou blanches, les coûts et bénéfices d’une évaluation sont souvent difficiles à établir et doivent être discutés, tout autant d’ailleurs que l’effet réel qu’aura la pratique de certains « tests », tests de dépistage ou autres exercices de stimulation cognitive ressemblant à des tests. Ainsi, je ne refuse jamais de discuter et suis toujours ouverte à changer mon pont de vue à la lumière d’autres informations.

    Bref, de mon côté, j’ai la chance d’avoir une marge de manœuvre énorme, chaque cas est discuté en début de prise en charge pour identifier l’objectif de mon évaluation, son utilité, la priorisation s’il y a lieu, etc. Il ne m’est jamais arrivé (et je n’ai pas l’intention que ça m’arrive) de ne pas évaluer un cas pour des raisons de dépistage cognitif, au contraire, je regarde avec l’intervenant les dépistages (MMSE et MoCA la plupart du temps) qu’il a fait et cela est utile pour déterminer la suite des interventions dans le dossier par moi, par le médecin ou par un autre professionnel.

    Je considère que nos tests sont plus complets et comportent des items qui ne se retrouvent pas dans ces tests, qu’il y a une limite à apprendre, via un dépistage, les réponses aux questions ce qui se trouvent dans nos tests neuropsy. Les études ont montré que de simplement changer de liste de mots réduit l’effet d’apprentissage, qui devient alors presque nul. Faire deux items de similitudes, ne donne pas les réponses aux 10-15 items de notre test et ne rend pas à la personne sa capacité de raisonnement, même chose pour beaucoup de tests. Je refais l’orientation et l’horloge, j’ai, la grande majorité du temps, des résultats équivalents à ceux obtenus aux tests de dépistage. Le trail correspond à l’essai de notre grand Trail…

    Les raisons qui motivent parfois ma recommandation de ne pas évaluer la personne sont le plus souvent la non stabilisation de certaines conditions psychiatriques ou médicales qui peuvent jouer de manière importante sur mes résultats (délire paranoïde envahissant avec anxiété associée, hypothyroïdie mal contrôlée, diabète complètement hors contrôle, MPOC décompensé, douleurs importantes non traitées) on planifie donc les interventions en fonction de stabiliser d’abord, puis on réévalue mon implication. Mais je ne suis jamais rigide et toujours ouverte à la discussion. Il m’arrive de me présenter à la maison, et de réaliser que je ne ferai que l’entrevue, puis que je remettrai à plus tard les tests. Il m’arrive aussi (souvent) d’avoir à soupeser les pours et les contres de mon évaluation. Quels seront les gains, considérant que la dame est extrêmement anxieuse à l’idée de passer des tests, qu’elle risque de ne plus collaborer avec le CLSC, etc. versus les gains quant à la démonstration d’une inaptitude alors qu’on a plusieurs faits et des tests de dépistage clairement déficitaires. On pourra alors considérer de faire une liaison avec le médecin pour qu’il remplisse le formulaire avec l’ensemble des éléments… Bref, il y a une question éthique sous-jacente dans bien des cas, on s’assoit et on regarde la situation à plusieurs. Je ne refuse jamais catégoriquement, car ce sont des situations complexes auxquelles je n’ai pas nécessairement LA réponse.

    Pour ce qui est de la stimulation cognitive, on ne peut pas empêcher une personne de faire d’elle-même des jeux, mots croisés, tricots, exercices de mémoire ou de faire des recherches sur le sujet pour tenter d’améliorer (même si non démontré clairement) son fonctionnement cognitif; on peut la prévenir des limites des méthodes onéreuses et de ne pas nécessairement se priver de nourriture pour acheter un logiciel pour lequel on n’a pas de base scientifique. Ce serait comme de dire à un cardiaque de ne pas faire de tapis roulant pour ne pas nuire à son test à l’effort… Toutefois, c’est le fait d’offrir ce service alors qu’on n’est pas qualifié pour le faire, de faire payer les gens en leur faisant croire qu’on est des experts et qu’on ralentira le déclin cognitif, ce que moi-même, je n’oserais jamais affirmer avec les connaissances que j’ai… C’est là ou le bas blesse. C’est comme l’effet placebo, ok, on ne peut pas être contre que quelqu’un prenne du miel chaud et du citron pour guérir son rhume, mais je suis contre le marketing de l’effet placebo qui fait dépenser des gens en leur faisant croire que ça marche alors de c’est faux. Pour ma part toutefois, le fait que la personne ait pratiqué ne justifierait pas que je ne l’évalue pas. Je nuancerais mes résultats à la lumière de ce fait par contre. Et je ne suis pas d’avis que je ne pourrai RIEN conclure si la personne a pratiqué certains tests avant. Aussi, j’ai plusieurs tests dans mon tiroirs ;)

    Geneviève Gagnon

    Membre
    23 février 2017 à 1 h 24 min

    En tout cas, c’est encourageant ce site web LOL

    Tsé, l’avantage de ne pas faire de recherche : pas de resultats à gérer! 

     

     

    Mon opinion sur ce site web :

     

    1. merci monsieur pour les encouragements :)Jean, Bergeron, Thivierge, & Simard, (2010) et de Kasper, Ochmann, Hoffmann, Schneider, Cavedo, Hampel, & Teipel, (2015).