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  • Posted by Maude Laguë-Beauvais on 21 juin 2017 à 18 h 15 min

    Bonjour à tous!

     

    Nous avons un cas de malingering assez clair suite à un TCC léger (reçu un coup à l’arrière de la tête, CT scan négatif, couvert par IVAC). En gros :

     

    – Bégaiement sévère apparu suite au trauma

    – TOMM : 17-18-12/50

    – BDI : léger

    – BAI : léger

     

    Nous avons fait d’autres tests et tel qu’attendu l’ensemble ne concorde pas avec la présentation du patient. Nous avons peu explorer l’apport psychogénique du problème.

     

    La question – est-ce que vous diriez à votre patient que les résultats ne peuvent être expliquer par un TCC léger et ensuite tenter d’explorer avec lui quels autres problèmes pourraient causer le présent portrait afin de tenter de le mettre de votre côté

     

    OU

     

    Vous investiguez avec lui l’apport psychogénique du problème avec diagnostic différentiel de PTSD, syndrome de conversion, etc, avant de lui faire part de votre conclusion?

     

    Votre expérience clinique sera grandement appréciée!

    Maude

    Anonyme répondu Il y a 6 années 4 Membres · 5 Réponses
  • 5 Réponses
  • Julie Brosseau

    Membre
    22 juin 2017 à 11 h 42 min

    Personnellement,

     

    avec un cas comme celui-là, je me contenterais de dire que les résultats ne concordent pas, que je soupçonne une souffrance psychologique sous-jacente et je référerais le patient en psychiatrie (ou en psychologie).

     

    Je crois que si tu vas plus loin, il faut tu sois bien outillée au plan psy.

  • Jacinthe Lacombe

    Membre
    26 juin 2017 à 12 h 17 min

    Je suis aussi d’accord avec Julie Brosseau. J’ai souvent eu des discussions au sujet du malingering avec Stephan Kennepohl (tu pourrais peut-être le contacter… il fait notamment des expertises dans des cas de TCC de la SAAQ). Je trouve la ligne entre la part “consciente” (la véritable volonté de feindre des troubles) et “inconsciente” (p.ex. grande souffrance psychologique qu’ils ne savent pas trop comment exprimer) très mince. Comme Julie, j’aurais tendance à davantage mettre en lumière les incohérences ainsi que les hypothèses qui peuvent expliquer de telles atypies. Ceci dit, je n’en ai pas vu beaucoup dans ma vie professionnelle.

     

    Pour répondre à ta question, je choisirais la ligne de conduite 1.

  • Félix-Antoine Lusignan

    Membre
    5 juillet 2017 à 13 h 10 min

    Je ne crois pas qu’il existe de stratégies parfaites avec ces clients. Je trouve néanmoins essentiel d’explorer la présence de gains primaires et/ou secondaires en vue d’orienter mes interventions avec le client.

     

    Par expérience, la confrontation avec ce type de patient est rarement productive. Le fait de nommer la présence de discordances dans les résultats peut s’avérer délicat. Parfois, ceci peut amener le patient à croire que nous suspectons de la simulation de sa part ou de la mauvaise foi. Il est alors difficile d’explorer la présence d’autres facteurs psychologiques avec le patient.

     

    Lorsqu’il y a discordance dans les résultats, mais que le profil global suggère une intégrité du fonctionnement cognitif, j’ai tendance à mettre l’accent sur ce qui est bien préservé, sans minimiser les difficultés que la personne peut vivre. Je mentionne alors que les difficultés qu’elle rencontre au quotidien ne semblent pas s’expliquer par la présence de troubles cognitifs. On peut alors suggérer la présence d’autres facteurs contributifs (ex. : anxiété, dispositions de la personnalité, etc.). Mais évidemment, ce n’est pas toujours aussi simple…

     

  • Anonyme

    Invité
    6 septembre 2017 à 21 h 05 min

    Des résultats aussi faibles au TOMM (nettement sous le niveau du hasard au dernier essai) et la présence d’une compensation financière font d’emblée suspecter une simulation/amplification volontaire. Rien n’est jamais simple et il pourrait très bien y avoir d’autres problématiques associées, tel que de l’anxiété et/ou un trouble de personnalité tel que soulevé par Felix-Antoine, mais évidemment, ces problématiques ne peuvent rendre compte de tels résultats à l’évaluation cognitive. On retrouve parfois des résultats suspects aux épreuves de validation d’effort ou aux indices imbriqués de validation d’effort chez les clients qui somatisent ou qui “convertissent”, mais dans ces cas, l’amplification est moins importante et l’on retrouve des éléments qui vont dans le sens d’une somatisation ou d’une conversion à l’anamnèse. J’ai déjà tenté de faire de l’exploration avec de tels clients après avoir soulevé la question de la discordance, mais cela génère plutôt de la résistance et une tendance du client à vouloir convaincre de ses difficultés ou de la validité de ses résultats. Le mieux est de faire une entrevue clinique détaillée explorant la présence de facteurs psychologiques ou motivationnels avant le testing, notamment lorsqu’il y a discordance entre la sévérité des plaintes et la problématique sous étude.

  • Anonyme

    Invité
    7 septembre 2017 à 14 h 53 min

    En rédigeant ma réponse hier, je me suis rappelé d’un excellent texte sur la question du feedback à la suite d’une évaluation neuropsychologique d’un TCCL, plus spécifiquement dans le contexte où un manque d’effort et/ou de l’amplification est documenté. Il s’agit du chapitre 6 “Providing Feedback on Symptom Validity, Mental Health, and Treatment in Mild Traumatic Brain Injury” du livre de Dominic A. Carone et Shane S. Bush “Mild Traumatic Brain Injury”. Le chapitre fournit de nombreux conseils sur le feedback, mais l’on trouve aussi de l’information utile sur la façon de rédiger les rapports dans les cas de résultats non valides/amplification, sur les facteurs contributifs à évaluer et sur les orientations de traitements.