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  • Posted by Tamara Bachelet on 22 janvier 2014 à 14 h 27 min

    Bonjour à tous!

     

    Travaillant avec des enfants présentant une déficience du langage, il m’arrive régulièrement d’utiliser la LEITER-R pour préciser le fonctionnement intellectuel chez les enfants avec qui je ne peux pas utiliser les épreuves verbales de la WPPSI et de la WISC, par exemple en raison d’une importante dyspraxie verbale qui limite trop l’expression ou de difficultés trop importantes de compréhension verbale.

     

    Mais plus je l’utilise, moins je suis convaincue de la fiabilité des résultats.

    Premièrement, c’est une échelle qui est assez rébarbative pour des enfants de 5 ou 6 ans, ayant souvent des difficultés d’attention soutenue et donc qui se lassent très rapidement de l’administration peu variée et longue de ce test, ce qui amène une tendance à “botcher”.

     

    Deuxièmement, je trouve que le niveau de difficulté augmente assez brusquement d’un item à l’autre, et qu’il est alors difficile de discriminer qualitativement à quel niveau l’enfant se situe.

     

    Enfin, à chaque fois ou presque que j’obtiens mes scores standards, je vois une nette différence par rapport à ce que j’obtiens dans les épreuves non verbales de la WPPSI ou de la WISC et je me demande si ce test ne surestime pas les capacités de l’enfants. Je suis souvent surprise d’obtenir un score standard dans la moyenne alors que l’enfant a montré des difficultés significatives lors des épreuves….

     

    Êtes-vous du même avis?

    QU’est-ce que vous utiliseriez de plus fiable pour évaluer le fonctionnement non verbal?

     

    Je dispose du CTONI également, que je trouve intéressant du point de vue de l’analyse du raisonnement qu’il permet de faire, mais là encore, je suis toujours surprise des notes élevées que j’obtiens chez les enfants qui n’ont répondu qu’à un ou deux items en plus de la pratique…

     

    Je trouve ça difficile de statuer sur le “vrai” fonctionnement en ayant des notes aussi éloignées entre les tests utilisés…

     

    Merci d’avance! :) Audrey Gilbert répondu Il y a 7 années, 11 mois 5 Membres · 6 Réponses

  • 6 Réponses
  • Anonyme

    Invité
    22 janvier 2014 à 15 h 42 min
    Mais plus je l’utilise, moins je suis convaincue de la fiabilité des résultats.

    Premièrement, c’est une échelle qui est assez rébarbative pour des enfants de 5 ou 6 ans, ayant souvent des difficultés d’attention soutenue et donc qui se lassent très rapidement de l’administration peu variée et longue de ce test, ce qui amène une tendance à “botcher”.

    Je ne sais pas si c’est possible pour toi, mais tu pourrais peut-être utiliser la Leiter-3, qui est plus récente mais surtout qui semble être moins longue et lassante, du moins selon l’éditeur: http://www4.parinc.com/products/Product.aspx?ProductID=LEITER-3

     

     

    Enfin, à chaque fois ou presque que j’obtiens mes scores standards, je vois une nette différence par rapport à ce que j’obtiens dans les épreuves non verbales de la WPPSI ou de la WISC et je me demande si ce test ne surestime pas les capacités de l’enfants. Je suis souvent surprise d’obtenir un score standard dans la moyenne alors que l’enfant a montré des difficultés significatives lors des épreuves….

     

    Il est toujours difficile de comparer des scores standards entre eux, surtout quand on parle de sous-tests provenant de deux batteries différentes. La seule façon de savoir si les sous-tests sont comparables, est de vérifier s’il y a une forte corrélation entre les sous-tests que tu veux comparer. Si ça a été fait, ça devrait être décrit dans le manuel de la Leiter-R. Ou peut-être voir s’il y a des études qui ont vérifié. Et ça serait la même règle à appliquer pour les composantes. En cherchant rapidement, j’ai lu une corrélation de .86 entre le WISC-III et la Leiter-R pour le QI général. On devrait donc s’attendre à voir un résultat similaire suite à une administration du WISC-III et de la Leiter-R, mais pour le QI uniquement. Donc si ton objectif est uniquement de statuer sur le QIG, on peut se fier à la Leiter-R. Mais en ajoutant un ajustement pour l’effet Flynn, parce qu’elle date quand même un peu. Pour le reste, ça devient très difficile à interpréter, voir subjectif, si on n’a pas d’autres infos statistiques.

  • Anonyme

    Invité
    2 février 2014 à 17 h 02 min

    Personnellement, je reproche à la Leiter-R de surestimer le fonctionnement intellectuel.

    Même en corrigeant pour l’effet Flynn (les normes datent passablement), ça semble surcoter encore.

    J’utilise davantage la WNV, ou encore je me limite à l’échelle non-verbale du WPPSI ou du WISC si je n’ai pas accès à la WNV.

  • Julie Duval

    Membre
    4 février 2014 à 17 h 16 min

    J’ai travaillé par le passé avec des jeunes en trouble de langage (autistes ou non) et après avoir essayé plusieurs batteries (Leiter-R, Merrill-Palmer, Bayley-II, Mullens, Standford-Binet-IV, etc.), j’en suis venue à la conclusion que les échelles Wechsler restaient les plus intéressantes. Évidemment, tout dépend de la visée première de l’évaluation (diagnostic vs plan d’intervention, etc.). Personnellement, je trouve difficile chez ces enfants de me prononcer sur un ‘potentiel’ éventuel, surtout en bas âge. Par contre, pour documenter le niveau de fonctionnement actuel d’un enfant, le fait que le trouble de langage soit limitatif est, en soi, très important à documenter à mon avis. J’ai déjà eu un enfant avec trouble très sévère de langage se voir refuser l’accès à des services sur la base de mon évaluation d’un QI non-verbal normal… Mon expérience m’a appris qu’un super potentiel non-verbal seul ne se traduit souvent pas par un bon niveau de fonctionnement dans les différents milieux de vie (d’où parfois l’impression de surestimation). Je pense donc qu’il peut être très intéressant de faire même les épreuves verbales en guise de démonstration de l’impact du trouble de langage sur le fonctionnement de l’enfant par rapport à la norme, le tout en vue d’ouvrir les portes aux meilleurs services d’intervention pour ces jeunes. En fait, tout est un question d’interprétation par la suite, le défi étant de bien nuancer les résultats (QI non-verbal vs verbal, portrait actuel vs potentiel soupçonné, etc.).

  • Renée-Anne Nourry

    Membre
    11 mars 2014 à 18 h 54 min

    Même perception à propos de l’écart souvent présent entre le Leiter-R et les échelles de Wechsler…  Les choix de réponses amènent aussi un certain lot de bonnes réponses dues au hasard…

     

    J’obtiens fréquemment un écart significatif entre les sous-tests Sequential Order et Repeated Patterns (SO > RP) que je n’arrive pas toujours à expliquer…..  Toutefois, notons que dans Repeated Pattern, dont les choix de réponses sont identiques aux items de la suite à compléter, certains enfants ayant un attrait vers le stimulus saillant ont tendance à venir coller leurs réponses sur les items identiques plutôt que de tenter de compléter la suite, ce qui peut amener plus d’erreurs…

  • Mélanie Sirois

    Membre
    26 avril 2014 à 0 h 58 min

    Je suis bien d’accord avec toi, Julie. J’ai le même raisonnement.

     

    Il y a un projet de recherche en cours à HRDP qui permettra entre autres de comparer différents outils (WPPSI vs Leiter-3 vs Mullen vs Raven couleur) chez le jeune enfant autiste, l’enfant “normal” et l’enfant ayant un retard de langage. C’est un assez ambitieux projet qui vient de débuter. Ça prendra un peu de temps, mais j’ai bien hâte d’en connaître les résultats!

  • Audrey Gilbert

    Membre
    11 décembre 2015 à 15 h 58 min

    Je poursuis la discussion, j’aimerais savoir si vous avez d’autres informations sur les échelles d’évaluation non verbale pour une clientèle enfant-ado. Selon ce que je lis, le WNV semble une bonne option. Est-ce que certaines autres vous semblent avoir plus d’avantages? Est-ce que quelqu’un a déjà utilisé l’échelle UNIT entre autre?