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  • Guide de référence PL21

    Posted by Simon Lemay on 19 novembre 2015 à 14 h 45 min

    Voici un guide que j’ai rédigé pour optimiser le processus de référence ergo-neuropsy dans mon milieu. J’avais commencé la rédaction avec une ergo en psychiatrie avant l’entrée en vigueur du PL21. Je m’entendais déjà bien avec elle sur la définition de nos tâches réciproques donc le consensus a été rapide. J’ai modifié qq trucs avec l’arrivée PL21 et j’ai soumis le document à un groupe de travail qui a été formé pour travailler sur une meilleure définition des rôles de chacun. J’ai participé à qq rencontres avec eux, mais je ne faisais pas parti formellement du groupe qui avait un mandat beaucoup plus large que l’interface ergo-neuropsy. Ensuite le document a été retravaillé un peu par ce groupe de travail et par des conseillers à la DSM. Les médecins en gériatrie en ont pris connaissance.

     

    Le document est maintenant officiellement distribué et accessible sur les postes de travail. Je crois que le document peut être utile afin de sensibiliser les MD aux principes du PL21 qui demeurent malheureusement encore inconnus ou mal compris des MD.

     

    Vos commentaires sont les bienvenus. Prenez note que ce document a été rédigé avec la réalité de mon établissement en tête et il se pourrait que votre pratique puisse vous inciter à adapter certains contenus. N’hésitez pas à l’adapter à vos besoins et à vous en servir si vous le jugez utile

    /applications/core/interface/file/attachment.php?id=235″ data-fileid=”235″ data-fileext=”docx” rel=””>Annexe G – Guide décisionnel ref. neuro-ergo.docx

    Caroline Larocque répondu Il y a 3 années, 11 mois 10 Membres · 30 Réponses
  • 30 Réponses
  • Julie Brosseau

    Membre
    20 novembre 2015 à 16 h 13 min

    Bonjour Simon,

    merci pour ce document. Il sera très très très aidant.

    J’aurais 2 petits commentaires à faire en lien avec la conduite auto. Je suis d’accord que le dépistage en ergo n’est pas nécessaire s’il y a un neuropsy. au dossier, mais ceci tient compte uniquement de la sphère cognitive. Il y a aussi toute la sphère physique qui est à dépister et pour laquelle l’ergo aura certainement plus à dire qu’un neuropsy. Je privilégie une décision d’équipe pour la conduite auto, tout comme pour l’aptitude. 

    Pour la neuropsychologie, tu parles d’opinion possible sur la base de l’évaluation cognitive. Je crois que dès que le neuropsy. voit qu’un impact est possible sur la conduite auto, il devrait partager ses inquiétudes avec les membres de l’équipe ou acheminer un avis à la SAAQ. 

  • Caroline Larocque

    Membre
    29 juin 2017 à 11 h 57 min

    Je reviens sur le sujet de la loi 21. Dans mon milieu, le rôle des infirmières a changé récemment et elles feront maintenant des évaluations. Dans ce contexte, leur conseillère clinique a rédigé avec elles un formulaire d’évaluation de 2e ligne. Cette conseillère est fortement influencée par Philippe Voyer, j’imagine que certains d’entre vous ont entendu parler de lui. Bref, ce document d’évaluation est loin de faire l’unanimité. Un des points qui m’achale le plus c’est qu’il demande aux infirmières de classifier leurs observations ou les faits rapportés selon que c’est de la mémoire épisodique, sémantique, etc. Pour ma part, je maintiens que c’est complètement non pertinent à leur démarche et en plus, je considère que ce sont des concepts qui font référence à des localisations cérébrales, ce qui contrevient à la loi 21. De plus, l’infirmière doit m’appeler pour valider c’est quelles sortes d’atteintes….J’ai fait appel à notre conseillère clinique afin d’avoir une discussion sur le sujet. Est-ce que vous partagez mon point de vue?

  • Jacinthe Lacombe

    Membre
    29 juin 2017 à 13 h 26 min

    @/index.php?/profile/208-carolinelarocque/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/208-carolinelarocque/&do=hovercard” data-mentionid=”208″ rel=””>@caroline.larocque : est-ce possible de partager ce document d’évaluation? Techniquement, les infirmiers ne devraient pas faire d’évaluation cognitive, que de l’appréciation (du moins, il me semble…).

     

    S’il y a classification en fonction des différents types de mémoire, je crois effectivement que cela dépasse leur compétence (ceci dit, je crois que le projet de loi ne fait référence qu’au lien entre les atteintes cognitives ET les troubles neuropsychologiques.. ainsi, je crois que cela ne touche pas le fait de relier certaines difficultés aux fonctions cognitives, mais je n’en suis pas certaine….

     

    Par ailleurs, j’ai déjà lu ceci “Dans le cas où l’ergothérapeute souhaite apprécier les fonctions cognitives, il s’assurera de décrire la réussite ou non des tâches en décrivant ses observations de comportements à l’aide de termes fonctionnels plutôt que de termes associés à la neuropsychologie, dans le but de diminuer la confusion possible avec les résultats de l’évaluation réservée en neuropsychologie”. Ainsi, peut-être que cela s’appliquerait aussi pour l’évaluation faite par une infirmière…

  • Caroline Larocque

    Membre
    29 juin 2017 à 16 h 00 min

    Je ne peux pas partager ce document, en fait je n’y ai jamais vraiment eu accès, seulement par bribes. En plus, le document est encore en amélioration.

     

    En fait, c’est justement à ce à quoi tu fais référence à la fin de ton message qui devrait, seulement moi, s’appliquer aussi aux infirmières. Ces termes portent à confusion, alors pourquoi transformer des observations fonctionnelles en lien théorique?

     

    L’autre question que je me pose à trait à leur conclusion. Est-ce qu’elles vont conclure à la possibilité d’un trouble neurocognitif léger ou majeur et ensuite référer à un professionnel ou un médecin? Est-ce qu’elles auraient droit de faire de telles hypothèses? Pour ma part, j’en doute, mais je veux savoir ce que vous en pensez. Je dois me préparer….

  • Claudine Boulet

    Membre
    4 juillet 2017 à 20 h 15 min

    Je n’ai pas les détails mais je sais qu’un infirmier de mon milieu a reçu une méga formation du ministère? afin qu’il devienne lui-même formateur. Il me semble qu’il m’a aussi parlé de Philippe Voyer… Bref, le but de la méga formation étant qu’il forme ensuite tous les infirmiers/infirmières des GMF à faire du repérage cognitif. Si j’ai bien compris, tout cela serait en lien avec le plan Alzheimer visant à ce qu’il y ait davantage de diagnostic qui soit posé le plus tôt possible, en première ligne, et que seuls les cas complexes ou atypiques soient référés en deuxième ligne.

     

    Tout cela me convient très bien en théorie et j’adhère pleinement au fait que tous les patients présentant une maladie d’Alzheimer typique n’ont pas tous besoin d’une évaluation neuropsychologique.

     

    Ce qui me dérange beaucoup cependant est qu’en pratique, la distinction entre un patient typique et un patient atypique n’est pas toujours claire. Le “quand référer” et “à qui” n’est pas très clair non plus. Et, surtout, la limite entre du “repérage” et une évaluation est parfois très floue aussi…

     

    Bref, je partage pleinement ton point de vue, Caroline…

  • Caroline Larocque

    Membre
    5 juillet 2017 à 11 h 45 min

    Nos infirmières aussi ont eu cette formation de 10 jours et elles auront à former les infirmières de GMF. On m’a promis une formation d’une journée pour les professionnels afin d’être mis au courant de l’essentiel des informations. Une grande partie de la formation porte sur les SCPD, donc les troubles de comportements en contexte de démence car c’est la priorité actuellement au ministère.

     

    Ma collègue neuropsychologue et moi avons élaboré un petit arbre décisionnel afin d’aider la première ligne à déterminer la pertinence d’une évaluation neuropsychologique, mais c’est fou comme c’est difficile d’amener notre apport sans rencontrer des limites administratives. Notre premier objectif avec cet outil était de sensibiliser les gens au fait qu’un test de dépistage négatif n’est pas une garantie qu’il n’y a rien. L’entrevue avec le patient et ses proche est beaucoup plus importante à mon avis. J’ai eu plusieurs patients dont la famille avait formulé des inquiétudes au médecin de famille et on a retardé l’évaluation sous prétexte qu’il réussissait bien le test de dépistage. En réalité, quand j’ai vu ces patients, le diagnostic était évident et il l’aurait été aussi un an plus tôt…

  • Jacinthe Lacombe

    Membre
    5 juillet 2017 à 12 h 08 min

    Il y a également ce déploiement dans le CIUSSS de l’Est-de-l’île-de-Montréal par une infirmière, dans le cadre du plan Alzheimer. Tout comme Claudine, il est vrai que les médecins de la “première ligne” doivent en faire plus à ce niveau car, trop souvent, on reçoit ici (en gérontopsychiatrie) des patients déments ++++, avec comme motif de référence “symptômes dépressifs et troubles cognitifs à investiguer” alors qu’on voit clairement, avec une bonne anamnèse, la corroboration d’informations avec les proches et seulement un MMSE/MoCA (car les troubles cognitifs sont très importants) que la personne a un TNC de type Alzheimer léger à modéré.

     

    Je suis toutefois d’accord qu’il faut collaborer afin de déterminer quand les cas plus “complexes” doivent être référés. À ce sujet, je crois que la présentation qui est actuellement en train d’être montée par l’AQNP pour le dépistage cognitif pourra répondre à quelques-unes de ces questions. Ma gestionnaire directe est impliquée dans le déploiement du plan Alzheimer. Je vais lui parler de ces inquiétudes, voir avec elle quel est son plan d’action, et je vous reviendrai avec ça, si cela peut aiguiller les discussions dans vos milieux aussi.

  • Karen Debas

    Membre
    14 septembre 2017 à 18 h 03 min

    Pour faire suite à la conversation, je fais nouvellement partie d’une équipe qui participera au déploiement du Plan Alzheimer. Je vous tiens donc au courant de la situation actuelle dans le CIUSSS de l’est. Je donnerai prochainement une présentation au sujet des tests de dépistage pour les infirmières et MD de quelques GMF. L’infirmière ASI (assistante supérieur immédiat) de mon équipe a reçu les formations de Philippe voyer (infirmier PhD- chercheur) et elle est en charge de préparer les formations pour toutes les GMF.

     

    Le point majeur est que, selon Philippe Voyer, toutes les infirmières ont comme rôle d’ÉVALUER la santé physique et mentale. ET, le cognitif fait partie du mentale. Par ailleurs, il spécifie bien que le MoCA et MMSE sont des tests de dépistage. Cependant, dans le cadre du plan Alzheimer, l’infirmière devra faire une “collecte de données” (bilan sanguin + anamnèse) et les tests de dépistages, ce qui, tout ensemble, est appelé “l’évaluation cognitive”… (et tenez-vous bien pcq Philippe Voyer est en tournée provinciale, il a formé des infirmières qui sont en train de former des infirmières, qui sont en train de former la première ligne.)

     

    J’en ai parlé un peu avec ma collègue ce matin, j’ai quand même nommé que je ne comprenais pas comment ça se faisait que Philippe Voyer utilisait ce terme la… tout ça est bien délicat et c’est si facile de juste tout déjouer (“ok ben on peut appeler ça l’évaluation de la santé cognitive”)… j’ai tout de même écris à Pierre Desjardins à ce sujet et je vais tenter de me concentrer sur ce que moi je présenterai plutôt que sur la façon dont eux nomment les choses sinon je ne m’en sortirai pas!

     

     

  • Simon Lemay

    Membre
    28 septembre 2017 à 13 h 53 min

    Ouin c’est sûr qu’il y a bien des éléments qui dérapent à mon avis dans cette formation.

     

    Malheureusement, l’OPQ est souvent assez tiède pour intervenir au niveau de la formation même si on sait le potentiel élevé de mauvaise pratique ensuite dans le réseau. La ligne de conduite est souvent de rectifier le tir au niveau de la pratique clinique si le professionnel applique une formation qui n’est pas supposé.

     

     

    Je lis régulièrement dans les dossiers médicaux des notes d’infirmière avec une section intitulée « Évaluation cognitive» alors qu’il s’agit en fait davantage d’observation et de résultats aux examens de dépistage. On ne semble pas partager la même définition du terme évaluation (et visiblement ils ne lisent pas les définitions du PL21). Faut-il se surprendre de cette situation quand on sait que plusieurs MD/experts de l’Alzheimer n’ont rien à foutre du PL21… Et c’est eux qu influencent les politiques.

     

     

    Je sais que l’Ordre, et spécifiquement notre présidente, a été saisi du dossier par plusieurs d’entre vous. Je crois qu’on devra aussi mettre le poids de l’AQNP sur ce dossier pour inciter l’OPQ à prendre une position claire. Je vais m’occuper du dossier après le rush du congrès.

  • Anne Decary

    Membre
    4 octobre 2017 à 18 h 45 min

    Pour alimenter encore plus la discussion, je vous invite à lire une lettre dans la section Opinion de la Presse Plus de dimanche dernier, écrite par Dr Howard Bergman. Vous me direz si j’ai tord de m’indigner, mais on nage dans le flou, dans l’ignorance des limites de chacun des professionnels impliqué en santé mentale et on affirme que les infirmières, au Québec, peuvent finalement tout faire ou presque…. Cela va de prescrire des analyses sanguines, et même certains médicaments, à administrer DES tests cognitifs (lesquels??), en plus de faire les suivis pour le diabète et d’autres maladies chroniques…. Est-ce-que je me trompe, mais cela correspond peut-être un peu plus à la description des supers infirmières (détentrices de maîtrises) qui sont combien actuellement au Québec?? Les infirmières des GMF qui seront bientôt formées à l’évaluation cognitive par Monsieur Voyer ont quel parcours académique? Il faut dénoncer avant qu’il ne soit trop tard. On s’insurge contre les méchants ordres professionnels qui freinent des beaux projets comme celui prônés dans cet article. C’est oublier le mandat premier desdits ordres, soit celui de protéger le public et aussi de faire fi du fait qu’il existe une loi maintenant qui a tenté (avec ses limites) de délimiter les compétences de chacun des professionnels en santé mentale. Il faut dénoncer le monopole exercer par certains médecins qui se croient malheureusement au-dessus de tout et qui auront tout juste peut-être besoin, toujours selon l’article de Dr Bergman, d’une formation d’appoint.

  • Julie Brosseau

    Membre
    4 octobre 2017 à 18 h 54 min

    Nous sous sommes beaucoup battus, avec succès je crois, pour que les ergo arrêtent de «décortiquer» le MMSE ou le MocA. C’est maintenant au tour des infirmières et des md de le faire. C’est que j’observe de plus en plus.

  • Anonyme

    Invité
    9 décembre 2017 à 13 h 24 min

    Voici une mise à jour sur le sujet:

     

    Au mois d’octobre j’ai eu quelques échanges avec Nathalie Girouard de l’OPQ, qui travaille en étroite collaboration avec Pierre Desjardins et les conseillers/conseillères professionnels des autres ordres professionnels. Elle est très consciente du problème actuellement en lien avec les formations et les expressions utilisées (notamment évaluation cognitive). Disons que là-dessus je n’ai pas eu besoin de travailler fort pour la convaincre du problème.

     

     

    Dre Girouard m’a confirmé qu’elle a déjà démarré des échanges avec la nouvelle personne qui est son “équivalent” à l’OIIQ. Cette personne en poste aurait montré une plus grande ouverture à discuter et à considérer le problème que l’autre personne qui occupait ce poste auparavant. Un des problèmes actuels, comme vous l’avez nommé, est celui de l’expression “évaluation cognitive” et du fait que les infirmières et infirmiers disent être en mesure de faire de telles évaluations. Une des sources du problème est qu’à l’époque pré-PL21, l’expression “évaluation cognitive” était utilisée chez les infirmières et dans plusieurs de leurs documents. Au moment de la publication et et de l’application du PL21, c’est l’expression “évaluation neuropsychologique” qui a été conservée et mise de l’avant, même si pour l’OPQ, évaluation cognitive équivaut à évaluation neuropsychologique, ce qui nous a été confirmé à plusieurs reprises par Pierre Desjardins (et dans quelques-uns de ses écrits d’ailleurs).

     

     

    L’idée est donc maintenant de convaincre les infirmières que l’expression évaluation cognitive porte à confusion et provoque de gros impacts négatifs dans la pratique quotidienne. Sur ce point, l’OPQ est donc fort au courant du problème et des travaux sont déjà en cours pour rectifier la situation. Mais ça ne changera sûrement pas du jour au lendemain.

     

     

    Sinon pour l’autre partie, concernant les actes qui dépassent les limites du dépistage, je vous encourage encore une fois à me transmettre vos exemples concrets, que je pourrai compiler à nouveau. Dre Girouard est d’ailleurs très ouverte à poursuivre les échanges si on note d’autres problèmes 0u s’ils prennent de l’ampleur.

  • Genevieve Primeau

    Membre
    17 décembre 2017 à 20 h 50 min

    Cette discussion me fait penser au dépliant présenté au Congrès concernant le dépistage vs l’évaluation…

    Je ne veux pas mettre de pression à personne mais je me demandais s’il avait commencé à être diffusé et s’il était possible d’y avoir accès ? Ça m’apparait répondre à un besoin de clarification ressenti dans plusieurs milieux et j’ai vraiment hâte d’en prendre connaissance.

  • William Aubé

    Membre
    19 décembre 2017 à 16 h 35 min

    La présentation «Mieux dépister les troubles cognitifs» sera officiellement lancée lors d’un 5 à 7 prévu le 22 février 2018 à Montréal. Dre Valérie Bédirian fera une présentation formelle en exemple afin de nous inspirer ! Les documents de la présentation seront aussi disponibles aux membres par la suite.

     

    Les annonces et les détails suivront au retour de la période des Fêtes. Vous pouvez déjà réserver la date!

     

  • Caroline Larocque

    Membre
    27 mars 2018 à 18 h 07 min

    Je reviens sur le sujet de la formation donnée par les infirmières. Saviez-vous qu’après une journée d’apprentissage théorique, elles vont dans un CHSLD pour administrer des tests de dépistage, principalement le MMSE? Il faudrait savoir comment sont choisis les patients et qu’est-ce qu’ils font des résultats, mais une des infirmières se disait pas très à l’aise avec le processus alors j’imagine qu’il n’y a pas d’indication clinique et le test de dépistage n’est pas mis au dossier… Aussi, est-ce qu’un d’entre vous a déjà pu jeter un oeil sur le manuel de formation?

  • Julie Brosseau

    Membre
    23 janvier 2019 à 14 h 03 min

    J’ai eu une discussion intéressante cette semaine avec notre infirmière attitrée au projet Alzheimer. Elle m’expliquait que le terme «évaluation» est utilisé au lieu «dépistage» car en soins infirmiers le dépistage implique nécessairement un dépistage de masse (comme par exemple dans le cas des mammographies offertes à toutes les femmes de 50 ans et plus en vue de dépister un cancer du sein). Elle m’expliquait que dans le cadre du projet Alzheimer, on ne veut absolument pas se mettre à faire des MMSE ou des MoCA à toutes les personnes âgées. Le terme «évaluation» est plutôt synonyme de repérage selon elle et il ne s’agirait pas d’évaluations au sens où nous l’entendons en neuropsychologie. Intéressant mais pourquoi alors avoir retenu le terme «évaluation» ? Un peu mêlant non ?

     

     

     

     

  • Claudine Boulet

    Membre
    23 janvier 2019 à 15 h 30 min

    Déjà que l’INESSS et le PL21 ne s’entendent pas sur l’utilisation des termes repérage et dépistage… Si on ajoute à cela le terme “évaluation” comme étant un synonyme des précédents, il y a effectivement de quoi être mêlé!

     

    Peut-être qu’on devrait inventer un nouveau terme ! :/

  • Karen Debas

    Membre
    23 janvier 2019 à 19 h 33 min

    de mon côté, le rationnel de l’infirmière dédiée au plan Alzheimer était surtout d’utiliser repérage plutôt que dépistage (pour les mêmes raisons que toi). “Évaluation” vient du fait qu’ils font une évaluation en lien avec les différents systèmes (ex: évaluation cardiaque), et donc “évaluation cognitive” était logique pour eux…

     

     

    Parce que selon le PL 21, le terme “évaluation” a une définition. Le truc est que, selon cette définition:

    ” L’exercice infirmier se distingue par l’évaluation et la surveillance clinique de la condition de

    santé physique et mentale de la personne et par la prestation de soins et de traitements.

    L’évaluation implique que l’infirmière porte un jugement sur la situation clinique de la

    personne après avoir analysé les données dont elle dispose,”

    l’infirmière est en droit d’évaluer une situation médicale et d’avoir des hypothèses quant au dx médical, elle peut donc avoir le droit d’émettre une hypothèse dx de maladie d’Alzheimer ou de démence à corps de Lewy, car ce sont des pathologies qui appartiennent à la médecine aussi…

     

     

     

    La où je fais personnellement la distinction durant mes formations, est que même s’ils appellent ça de l’évaluation cognitive, ils ne peuvent se prononcer sur les processus cognitifs (fonctions exécutives, attention, mémoire de travail ect.) donc je leur nomme que cette terminologie est à comprendre, mais qu’ils n’ont pas à statuer sur leur intégrité…

     

     

    pcq encore une fois selon le guide du pL 21:

    “Un même mot, « évaluation », (a) une portée différente pour chacun des professionnels visés”

  • Julie Brosseau

    Membre
    24 janvier 2019 à 13 h 04 min

    Avec tout cela, je me demande si le PL 21 a vraiment changé qqch. Tout le monde est mêlé avec la terminologie et du coté de la psychothérapie, les psychothérapeutes qui n’ont plus le droit d’utiliser ce terme se présentent maintenant comme des coachs de vie. Décourageant … Pour le public, ça paraît mieux de glisser dans un conversation «j’ai un coach de vie» que «j’ai un psychologue». Peut-être que s’il y a avait moins de préjugés p/r au fait d’avoir besoin de services de santé mentale, on avancerait un peu …

  • Karen Debas

    Membre
    26 mars 2019 à 18 h 19 min

    Allo,

    Retour sur le cas des ergothérapeutes… J’ai évalué un patient à Santa Cabrini (pour lequel j’avais au départ commencé des interventions à domicile). En lisant le rapport de l’ergothérapeute la-bas, il y a des interprétations erronées du MoCA et du Trail A et B (que je ne savais pas qu’il avait passé avec elle et que j’ai donc tenté à nouveau quelques jours plus tard). Malgré cela, dans le contexte où il n’y a pas de préjudice pour le patient (autre que d’avoir eu à faire les mêmes test plusieurs fois) qui découle de son rapport ou de ses actes, est-ce que vous rapporteriez quand même la situation à l’ordre?

     

    (le patient a déjà un dx de maladie d’Alzheimer et sa performance était déficitaire de toute façon donc les erreurs que l’ergo a fait reflète davantage son manque de connaissance, mais ne risque pas de porter préjudice)…

  • Caroline Larocque

    Membre
    26 mars 2019 à 19 h 32 min

    Oui, je rapporterais la situation. Il n’y a peut-être pas de préjudice pour ce patient précisément, mais on peut soupçonner fortement qu’il y en ait pour d’autres dont tu n’as pas vu les rapports…

  • Claudine Boulet

    Membre
    26 mars 2019 à 19 h 58 min

    J’avais déjà contacté l’OPQ en lien avec deux ergothérapeutes qui faisaient plus de l’éval cognitive que fonctionnelle. On m’avait répondu que tant l’OPQ que l’OEQ visent l’éducation des professionnels plus que la réprimande.

    Alors, Étape #1: est-ce que toi, tu peux / tu es à l’aise de communiquer avec l’ergothérapeute pour en discuter avec lui? Je reconnais toutefois que c’est très délicat si tu ne le connais pas du tout. Étape #2: tu peux communiquer directement avec l’OEQ qui eux devraient ensuite faire de l’enseignement auprès de l’ergo en question…

     

     

  • Caroline Larocque

    Membre
    27 mars 2019 à 11 h 47 min

    Personnellement, je communiquerais avec l’intervenant seulement si c’est une collègue ou si je crois que le problème est plus une méconnaissance. Je suis d’accord que le but premier doit être l’éducation plutôt que la réprimande et c’est ce que je visais les rares fois où j’ai fait une plainte. Cependant, il faut que quelqu’un s’assure d’un certain suivi auprès de cette personne afin que les erreurs ne se répètent pas et je me verrais mal assurer ce rôle.

  • Jacinthe Lacombe

    Membre
    8 avril 2019 à 14 h 05 min

    Karen, soit dit en passant, j’avais fait un signalement à l’OPQ en lien avec une ergothérapeute de Santa Cabrini (en lien avec des troubles neuropsychologiques qui étaient mis de l’avant…). L’OPQ m’avait répondu que comme cette personne faisait partie d’un ordre professionnel, il fallait faire un signalement à son ordre professionnel. Devant cela, à tort ou à raison, j’ai abandonné la démarche. J’aurais souhaité que l’OPQ prenne position mais, hélas, semblerait que ce ne soit pas à eux de la faire si le professionnel est reconnu.

  • Karen Debas

    Membre
    21 octobre 2019 à 18 h 34 min

    @/index.php?/profile/208-carolinelarocque/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/208-carolinelarocque/&do=hovercard” data-mentionid=”208″ rel=””>@caroline.larocque, ou qqun d’autre, je me demande si vous avez du nouveau concernant le formulaire d’évaluation des infirmières?

    Ici il s’appelle “Plan Alzheimer – Examen clinique de l’état mental”

    il n’est pas utilisé pour le moment car il y a eu trop de temps entre la formation des infirmières par Voyer et le moment où ce formulaire était disponible pour les intervenants. Étant donné que nous formons actuellement tous les intervenants sur les TNC, certains se demandent si on ne devrait pas “promouvoir” ce formulaire pour guider la première ligne (CLSC) lorsqu’elle va à domicile, que le patient n’est pas connu et a peut-être des troubles cognitifs… Par contre je vois qu’effectivement ils doivent dire OUI ou NON pour différentes phrases telles que

    “trouble de l’attention”

    “trouble de mémoire”

    “troubles perceptuels (illusion, hallucination)”

     

    À la limite, trouble de l’attention et de mémoire, on est habitué à les voir utilisé de façon un peu erroné, mais troubles perceptuels me semble vraiment un “diagnostic neuropsychologique” non?

     

    C’est tout de même dommage parce que le formulaire en question fait le tour de plusieurs questions intéressantes à adresser à une personne qui présente des troubles cognitifs et aurait pu être pratique…

  • Caroline Larocque

    Membre
    21 octobre 2019 à 18 h 59 min

    Dans les demandes que je reçois des GMF, il y a souvent une “évaluation cognitive ” de l’infirmière, mais je ne sais pas si c’est le formulaire dont tu parles car ça me semble plus être un canevas qu’un formulaire. Déjà, j’ai de la difficulté avec le titre car une évaluation cognitive pour une infirmière, ce n’est pas la même chose qu’une évaluation cognitive en neuropsychologie, mais pour le public, c’est la même chose. Dans ce contexte, je crois que le libellé aurait dû être différent pour ne pas porter à la confusion.

     

    Ce que j’avais compris quand j’avais eu une discussion avec les infirmières à ce propos, c’est qu’elles vont écrire oui ou non selon si elles identifient parmi les exemples rapportés du quotidien un élément qui pourrait laisser croire que cette difficulté est présente ou si elles font une observation lors de leur évaluation. Dans ce sens là, c’est plus une appréciation des difficultés qu’une évaluation. Je leur avais souligné par contre qu’il y avait une différence entre observer la manifestation d’une atteinte et l’atteinte en tant que telle. Ainsi, l’infirmière pourrait observer que le patient fait répéter les informations et indiquer la présence de problème de mémoire, alors qu’en fait, c’est dû à un trouble d’attention amplifié par une surdité. En mettant les informations dans les mauvaises catégories, il y a éventuellement le risque qu’un médecin pose le mauvais diagnostic.

  • Valérie Drolet

    Membre
    22 octobre 2019 à 13 h 29 min

     

    Tout comme Caroline, le terme «évaluation cognitive» me dérange….

     

    Ça fait quelques patients de moins de 65 ans que j’évalue suite aux questionnements de certaines infirmières apparemment formées pour faire du dépistage. Ma conclusion c’est que leur «pif-ô-mètre» est à côté de la plaque pour environ 3 patients sur 4. Je préfère qu’elles me réfèrent des patients qui n’ont rien plutôt que d’omettre de référer ceux qui ont vraiment quelque chose, mais je trouve quand même qu’il y a un effet délétère pour le patient à sonner la cloche d’alarme trop vite! Ce n’est pas parce qu’une dame de 60 ans cherche ses mots quand elle est fatiguée et qu’elle a 28/30 au MOCA qu’elle a une aphasie progressive primaire!

     

     

     

  • Karen Debas

    Membre
    24 octobre 2019 à 16 h 03 min

    Je vous comprend pour le terme “évaluation cognitive”, mais de mon côté j’ai abdiqué…

     

     

     

    Je serai curieuse de savoir ­@Valerie.drolet les exemples de mauvais jugement de la part des infirmières? Selon celui que tu donnes, c’est que souvent ils peuvent penser qu’il y a TNCM or qu’il n’y en a pas c’est ça?

     

     

     

    De mon côté les demandes proviennent encore des MD, mais on me joint “l’évaluation cognitive” de l’infirmière, leurs canevas actuelle (p-ê celui dont tu parles @/index.php?/profile/208-carolinelarocque/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/208-carolinelarocque/&do=hovercard” data-mentionid=”208″ rel=””>@caroline.larocque ?) est une description de comportements et ils disent si ça va bien/mal, si c’est un changement ou pas etc. Donc actuellement il n’y a pas de catégorisation dans des processus (je ne leur parlerai donc pas de cet autre formulaire où il y a justement présence de catégorisation!)… Jusqu’à maintenant, je trouve leurs notes plutôt appropriées (il y a eu des moments de frustrations, dont des mauvais diagnostics) mais depuis la dernière année j’ai l’impression que ce n’est pas si mal…

  • Valérie Drolet

    Membre
    24 octobre 2019 à 18 h 14 min

    @ Karen, je viens justement de parler avec une infirmière GMF pour une patiente qu’elle voulait me référer. C’est un exemple typique. Une dame de 50 ans, anxiété de novo (mais contexte de tensions conjugales). Selon la patiente: oublis fréquents dans la maison, travaille à son compte comme esthéticienne depuis 30 ans et doit réviser ses fiches pour certains soins, doit mettre des post-it pour ne pas oublier, a parfois du mal à se rappeler les intrigues de certaines téléséries quand ses clientes lui parle.). Ses proches n’ont rien remarqué. Elle paie tous ses comptes et gère elle-même la comptabilité de son entreprise, apparemment sans difficulté. MOCA 26/30. Je ne sais pas ce qu’elle a manqué parce que l’infirmière ne l’avait pas sous les yeux, mais apparemment que l’horloge était belle et qu’elle a réussit à rappeler les 5 mots sans indice, malgré un certain délai de réponse. Selon l’infirmière, la patiente est très anxieuse par rapport à ses difficultés cognitives, veut pousser ++ les investigations. Les antécédents familiaux sont négatifs.

     

    Évidemment je n’ai pas vu la patiente, mais actuellement rien ne m’indique que cette dame a besoin d’une évaluation neuropsy ASAP. J’ai même l’impression que ça pourrait la rendre encore plus anxieuse. J’ai suggéré que les symptômes anxieux soient adressés par le md traitant qui pourra évaluer si une prise en charge thérapeutique est nécessaire. Si dans 6 mois, l’infirmière constate une détérioration cognitive, je pourrai la voir.

     

    Ce qui dérangeait beaucoup l’infirmière (et c’est là où notre jugement clinique diffère), c’était le fait que la patiente revérifie ses fiches de soins alors qu’elle effectue ces mêmes soins depuis 30 ans. De mon côté, j’ai l’impression que c’est davantage anxieux que mnésique, d’autant plus qu’il est assez rare «d’oublier» des routines automatisées de longue date.

     

    Fait anodin, mais qui me fait sourciller: l’infirmière m’a dit avoir «vérifié qu’il ne s’agissait pas tout simplement d’un TDA de longue date»… !!

  • Caroline Larocque

    Membre
    24 octobre 2019 à 18 h 24 min

    Oui, ça ressemble à ce que je vois. C’est utile car ça me permet d’avoir suffisamment d’informations par rapport au patient pour avoir une idée de la situation. Nous avons récemment visité quelques GMF car je remarquais que les infirmières suivaient l’état cognitif des patients, comme on leur a appris de faire, et décidaient de me les référer une fois où le diagnostic de TNCM semblait clair. Par exemple, lorsque des atteintes fonctionnelles apparaissaient, c’était leur déclic pour dire “Je dois référer en neuropsychologie “. Nous leur avons rappelé le mandat de 2e ligne de notre clinique, c’est-à-dire évaluer les patients dont le diagnostic apparaît incertain soit en terme de l’importance des troubles cognitifs (léger vs majeur), le diagnostic différentiel (corps de Lewy vs Alzheimer vs APP, etc.) ou lorsque des facteurs confondants sont en jeu (problème de santé mentale, médication, douleur chronique, etc.). J’ai mentionné aussi les avantages à détecter les TNC légers (p. ex. encourager la stimulation cognitive, facteur motivationnel pour changer des habitudes de vie néfastes comme la consommation d’alcool ou pour en adopter de nouvelle comme le port du C-PAP).