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Étiquetté : conduite automobile
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Évaluation de la conduite automobile
Posted by Simon Lemay on 27 octobre 2013 à 0 h 21 minAh la validité prédictive/écologique des tests de dépistage de la conduite auto! J’avoue que je comprends mal certaines interprétations (faudrait que je lise l’article)… Ajouter des tests dans leur régression permet d’améliorer la spécificité au détriment de la sensibilité. En matière de conduite auto, j’aime mieux “flaguer” davantage pour l’examen sur route que d’être trop spécifique et manquer des dangereux…
Comment ça se passe le dépistage de la conduite auto chez vous? Toujours “l’expertise” des ergos?
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/jgs.12306/abstractClaudine Boulet répondu Il y a 6 années, 6 mois 12 Membres · 40 Réponses -
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Personnellement, je crois que nous sommes tous à même de dépister une personne qui pourrait avoir des difficultés. Il m’arrive parfois, selon mes résultats et mon impression générale, de recommander fortement l’arrêt de la conduite automobile jusqu’à l’examen auto. Ensuite, j’en parle à mon équipe inter. Pour l’évaluation, c’est le travail des ergos. Les tests en salle sont faits avant le test sur route, mais ils ne déterminent pas en soi si l’examen sur route sera fait ou non, ce ne sont que des pré requis .
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Je suis bien d’accord que nous pouvons nous prononcer. Mon commentaire était pour provoquer des réactions car je sais que des ergos dans certains milieux ont eu l’audace de faire valoir que les neuropsy ne pouvaient pas se prononcer sur le sujet…
By the way, je trouve vraiment ridicule (pour ne pas dire autre chose…) de faire des pré requis auto après une éval neuropsy… Gaspillage de temps et de ressources. Je continue à faire valoir ce point auprès des gestionnaires et MD et ça commence à porter fruit tranquillement…
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Anonyme
Invité27 octobre 2013 à 0 h 23 minParlant de réactions…j’en ai eu une bonne quand je suis tombé sur un modèle de rapport de dépistage de conduite automobile pour les ergos dans mon CSSS. En gros, il y avait un tableau avec les scores au Trail B, MMSE, PECPA, Cloches, + un autre dont je ne me souviens plus. Il y avait mention aussi des fonctions cognitives et perceptuelles. Bref, je suis en train de monter un autre dossier à envoyer à l’OPQ. Pour l’article, je peux comprendre qu’on veuille encore et encore améliorer la validité externe/prédictive des tests fait en bureau. Si la sensibilité a diminué dans la régression suite à l’ajout de certains tests, c’est que ces tests-là au départ étaient moins sensibles que les autres. Ce qui m’inquiète plus dans l’article, c’est que la batterie mentionnée était recommandée par l’AMA avant même qu’on connaisse sa capacité de classification si je comprends bien? Malheureusement je n’ai pas accès à l’article.
Un autre truc. Un MD m’a appelé il y a quelques mois pour me demander ce que je pensais des risques d’accident d’un de ses patients que j’avais évalué. Je lui ai expliqué les risques mais aussi les limites d’une éval. neuropsy vs l’examen sur route, et je lui ai faxé la p. 15 du guide de l’évaluation de la conduite automobile du Collège des médecins du Québec, en spécifiant que l’ajout de l’éval ergo était l’éval sur route:
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Anonyme
Invité27 octobre 2013 à 0 h 24 minEn Ontario, le contexte légal est différent. Les MD ont l’obligation de déclarer au ministère les patients dont la condition médicale peut affecter la conduite automobile. Ça passe donc beaucoup par la neuropsy. Une fois la lettre envoyée, les patients peuvent faire un test sur route et envoyer le rapport au ministère pour ravoir leur permis. Il y a des ergos spécialisés dans ces centres d’évaluation mais en clinique, l’avis du neuropsy est très important.
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Le document date un peu (2006) mais des collègues ont tenu une journée particulièrement riche sur la question de l’évaluation et la reprise de la conduite automobile après un TC dans ma région. Des actes ont été rédigés, je les ai numérisés pour les personnes intéressées, il y a de bonnes idées à prendre même si ca ne traite pas de la personne âgée:
http://neuropsychologie.fr/doc/PDF/Conduite_et_traumatisme_cranien.pdf
–Sommaire–
*Introduction à la journée
Christelle RICHARD, Neuropsychologue, Réseau des Traumatisés Crâniens
*Rappels législatifs sur la régularisation du permis de conduire
Maître Danièle BERNARD-PUECH, Avocat, Barreau de Lille
*Rôle de la Commission Médicale du Permis de Conduire
Dominique V/TEL, Chefdu Bureau de la Circulation, Préjècture du Nord
Isabelle CATEL, Chefde la Section Permis de Conduire, Préfecture du Nord
*Evaluation médicale générale
Dr Marianne PARACHE, Médecin MPR, Clinique Sainte-Barbe, Fouquières-les-Lens
*Evaluation des aptitudes visuelles
Dr Sabine DEFOORT, Neuro-ophtalmologiste, CHRU de Lille
*Evolution de la prise en charge des modalités d’évaluation
Pr Alain DOMONT, Professeur de pathologie professionnelle, Hôpital Corentin Celton, Issy les Moulineaux
*Evaluation des aptitudes cognitives et comportementales. La pratique au CARA
Emmanuel STRYPSTEIN, Neuropsychologue, IBSR – Département CARA, Bruxelles
*Evaluation des aptitudes à la conduite automobile sur simulateur
Fabienne PETIT, Ergothérapeute, Hôpital Swynghedauw, CHRU de Lille
*Evaluation des aptitudes à la conduite automobile en situation réelle
Virginie DABROWSKI, Ergothérapeute, Francine DECOURCELLE, cadre rééducateur, Département des blessés crâniens, Fondation Hopale, Hélio-Marin, Berck-sur-Mer, Jean-Michel HATZIG, Moniteur d’auto-école, Verton
*Quelles alternatives à la conduite automobile ?
Yves MARTIN, Neuropsychologue et Orthophoniste, Centre l’Espoir, Hellemmes
Carole VERNEL, Ergothérapeute, Centre Hospitalier, St-Amand Les Eaux
*Synthèse de la journée.
Dr François DANZE, Neurologue, Centre Hélio Marin, Berck-sur-Mer
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Merci pour le document Dominique. C’est intéressant, à partir de la fin de la page 44, ils décrivent des tests neuropsy qui ont été développés spécifiquement pour l’évaluation de l’aptitude à la conduite (UFOV, TAP-M, etc) et qui sont utilisés par les neuropsy en Belgique en plus des tests neuropsy classiques. Les utilisez-vous aussi en France? JP, moi aussi la dernière éval automobile que j’ai vue faite par un ergo était Trail B, PECPA et Cloches. De la façon dont était rédigé le rapport, ça avait l’air de la batterie standard utilisée. L’ergo disait dans son rapport que les résultats de ces tests lui suffisaient pour conclure à un retrait de permis et elle ne recommandait de test sur route…
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Anonyme
Invité27 octobre 2013 à 0 h 27 min@ Frédérique Escudier, si l’Ergo peut conclure à partir de ces tests, alors on devrait également avoir le droit de le faire. D’autant plus que nos connaisssances psychométriques sont beaucoup plus étendues. Hors le réseau continue à reconnaître cette compétence de “dépistage” des habiletés de conduite chez les ergos.
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J’ai suivi le cours de dépistage auto à McGill l’automne dernier. Je vous le recommande. Le dépistage auto n’est pas un acte réservé à l’ergothérapeute contrairement à ce qu’elles en disent. Seul le test sur route leur est réservé. Chez nous, les ergos font une évaluation de dépistage qui est essentiellement cognitive et perceptuelle comme elles disent. Elles confondent vraisemblablement le perceptuel et le perceptive-visuel et elles laissent sous-entendre que l’évaluation neuropsy. n’évalue pas la sphère perceptive-visuelle d’où la nécessité de leur référer les patients ! Comme s’il n’y avait aucun autre test que le MVPT pour évaluer la sphère visuo-perceptive. J’ai donc commencé à utiliser le MVPT. Intéressant et ça donne des arguments pour discuter avec les ergos car pour certaines d’entre elles, un patient qui échoue le MVPT à nécessairement des problèmes perceptive-visuels. Attention. Ma collègue (qui également suivi le cours) et moi sommes actuellement à travailler à l’élaboration d’un petit algorithme de dépistage pour la clientèle en psychiatrie. Nous espérons pouvoir le partager avec vous au courant de l’automne. D’ici là, n’hésitez pas à communiquer avec moi si vous avez des questions au sujet du dépistage (CH. Le Gardeur).
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Anonyme
Invité27 octobre 2013 à 0 h 30 minBonjour,
Étudiante au doctorat clinique, je m’intéresse à l’évaluation des pré-requis cognitifs à la conduite automobile auprès de populations cliniques adulte et vieillissante, mais aussi auprès des jeunes avec TDA/H. Je lis beaucoup, mais j’aimerais connaître quels tests les neuropsychologues québécois utilisent réellement dans leur pratique clinique pour répondre à ce genre de mandat.
Je m’interroge également sur la manière de coter les résultats obtenus aux tests. Comment interpréter les résultats lorsque les normes contrôlent pour l’âge? N’est-ce pas problématique lorsqu’on évalue le danger potentiel sur la route, d’être plus permissif pour une personne âgée (i.e. pour un même score, celle-ci pourra tomber un peu sous la moyenne alors que le jeune adulte atteindra le seuil du déficit)?
Comment contournez-vous ce problème pour arriver à vous prononcer sur les pré-requis cognitifs?
Merci beaucoup!
(et longue vie à l’AQNP!)
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Bonjour Laurence,
si jamais tu veux en discuter de vive voix, tu peux me téléphoner au CH Le Gardeur poste 11235.
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Merci Julie. Je suis intéressé par ton éventuel post sur ton algorithme de dépistage.
J’ai aussi abordé la question du dépistage de la conduite auto dans un autre post de Julie sur la transmission d’info aux ergos. /index.php?/topic/68-transmission-de-donn%C3%A9es-aux-ergos/?hl=auto&do=findComment&comment=263″ rel=””>http://aqnp.ca/forum/index.php?/topic/68-transmission-de-donn%C3%A9es-aux-ergos/?hl=auto&do=findComment&comment=263
Chez nous les ergo semblent moins revendicatrices que chez toi Julie!
Les gestionnaires sont généralement assez sensible aux arguments du dédoublement inutile de service. Il faut faire valoir qu’une évaluation neuropsy exhaustive est plus précise qu’un dépistage pour recommander un examen de conduite auto. =>pas de valeur ajoutée à faire les prérequis auto lorsqu’un neuropsy est au dossier…
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BTW c’est trop souvent peu nuancé le dépistage de conduite auto en ergo: un échec à l’un des 5 tests de leur batterie (ex.: qq secondes de trop au trailB ) =examen sur route.
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Bonjour,
voici tel que promis un outil de dépistage pour les conducteurs à risque en psychiatrie. Il s’adresse aux médecins, optométristes, psychologues, ergothérapeutes et infirmiers/infirmières. J’ai ajouté le formulaire de déclaration d’inaptitude à compléter par les professionnels. Il ne manque que le M-28 pour les médecins.
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Note du modérateur: Afin d’éviter de dédoubler les conversations, ce message et les 9 suivants ont été déplacés d’un autre sujet.
En tant que coordo de psy/neuropsy en milieu hospitalier, je suis actuellement en discussion avec le boss des ergo pour tenter de clarifier les zones grises entre les pratiques de chacun. En ce qui concerne l’évaluation des capacités de conduite auto, je lui ai soulevé que les neuropsy m’apparaissaient mieux placés que les ergo pour extrapoler sur les conséquences potentielles des difficultées objectivées dans les tests cognitifs… ce à quoi il m’a répondu que les ergo se prononçaient sur la conduite auto à partir de leur évaluation fonctionnelle en entier, et non seulement des quelques tests cognitifs qui en font partie. Comme il ne font pas ne font pas de test sur la route, je présume qu’ils se basent sur leur évaluation à l’hygiène ou à la cuisine par exemple. La DSM, qui nous accompagne dans nos discussion, va demander des avis aux Ordres. Vous en pensez quoi ?
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C’est une question complexe à laquelle il n’y a malheureusement pas de réponse simple. Pour moi, le “gold standard” en cas de doute sérieux demeure l’évaluation sur la route, ce qui est généralement le rôle des ergothérapeutes si ils/elles en ont la formation. Si l’évaluation ne se base que sur des tests papier/crayon ou informatiques, je crois que les neuropsychologues collectent une information plus riche et complète, mais qui peut néanmoins demeurer complémentaire à ce qui est observé dans les tâches quotidiennes par les ergothérapeutes. Par exemple, une personne pourrait très bien réussir des tâches d’attention dans un bureau calme et sans distraction, dans un contexte structuré et encadré, mais se montrer incapable dans le quotidien de résister aux distractions ambiantes. D’un autre côté, il y a des milieux où certains tests importants pour la conduite automobile (je pense au UFOV) semblent “réservés” aux ergothérapeutes dans une forme de tradition institutionnelle, ce qui m’apparaît problématique. Ma position serait de réserver l’aspect tests standardisés (UFOV compris) aux neuropsychologues et l’aspect fonctionnement quotidien aux ergothérapeutes et de les amener à partager leurs observations pour prédire la capacité de la personne à conduire une automobile et déterminer le besoin de passer ou non un test routier.
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Complètement d’accord avec @/index.php?/profile/41-vincent-moreau/” data-ipsHover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/41-vincent-moreau/&do=hovercard” data-mentionid=”41″ rel=””>@Vincent Moreau
Je trouve moi aussi que la meilleure approche serait éval fonctionnelle ergo (j’aime bien l’attention divisée que demande la cuisine : cette mise en situation peut clairement mettre en lumière des déficits d’attention divisée que je ne suis pas arrivée à faire ressortir avec des tests papier/crayon) + tests par les neuropsy et ça m’énerve un peu de voir que les tests sont systématiquement demandés aux ergo et qu’on pense même que ça leur soir réservé. De plus, dans les rapports d’ergo d’éval de la conduite automobile que j’ai eu l’occasion de lire, souvent leur opinion ne se basait pas sur du fonctionnel mais bien 100% sur la batterie de tests qu’ils utilisent (cloches, Trail B, PEPCA, panneaux routiers).
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Que dire de plus… Tellement d’accord avec @/index.php?/user/41-vincent-moreau/” title=”” rel=””>Vincent Moreau !
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De plus, dans les rapports d’ergo d’éval de la conduite automobile que j’ai eu l’occasion de lire, souvent leur opinion ne se basait pas sur du fonctionnel mais bien 100% sur la batterie de tests qu’ils utilisent (cloches, Trail B, PEPCA, panneaux routiers).
Tellement vrai!!
Personnellement, quand j’ai un doute, je recommande un test sur route directement…
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Idem chez nous en gériatrie. Évaluation parfois basée à 100% sur des tests cognitifs, et ce, parfois même après une évaluation exhaustive en neuropsy !!! Les choses devraient cependant changer sous peu. Nous avons sensibilisé les gestionnaires aux effets d’apprentissage, aux coûts engendrés par la duplication des évaluations et aussi au manque de ressources. Autre point important : le dépistage n’est pas réservé aux ergothérapeutes contrairement à ce qu’elles en disent (et ceci est à défaire auprès des médecins). J’ajouterais que le dépistage ne se résume pas à la simple évaluation cognitive. Les aspects moteurs (qui pourraient très bien être évalués par les ergos) et visuels/perceptivo-visuels sont également importants à considérer surtout chez une clientèle âgée. Je crois que des discussions multi seraient à envisager et au final, si un doute persiste pour un professionnel, qu’il s’agisse d’une ergo, d’une neuropsy ou autre, une dénonciation devrait être faite à la SAAQ par le professionnel en question en fonction de son champ d’exercice.
Petite mise en situation qui a fait bouger les gestionnaires chez nous : une neuropsy veut faire une dénonciation à la SAAQ sur la base de son évaluation, mais le patient est référé en ergo car pour bien des gestionnaires et médecins, dépistage = ergo. Celle-ci conclut sur la base de son évaluation (cognitive ou cognitive et fonctionnelle ou fonctionnelle), qu’il n’y a pas lieu de faire une dénonciation à la SAAQ. À qui incombera la responsabilité si un accident survient ? L’hôpital est-il prêt à dégager la neuropsy de toute responsabilité ? J’en doute …
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À mon CLSC, personne ne fait d’évaluation de la conduite automobile comme telle. Si un professionnel a des doutes sur la capacité d’une personne à conduire, la personne est alors référée le plus souvent au CMR pour évaluation sur la route de la conduite auto…
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Réponse à Julie sur la responsabilité.
Question délicate effectivement, tant du point de vue du patient (autonomie vs sécurité) qu’en regard de la collaboration interprofessionnelle.
Maintenant, il y a ce que le neuropsy DOIT faire et ce qu’il PEUT faire face à l’inaptitude à conduire.
Je pense que le neuropsy DOIT écrire dans son rapport qu’il doute de l’aptitude du patient à conduire un véhicule et il DOIT écrire qu’il recommande évaluation sur route.
Ce que la loi dit: article 603 du code la sécurité routière: « tout professionnel de la santé PEUT, selon son champ d’exercice, faire rapport à la SAAQ … en tenant compte notamment des maladies, déficiences et situations incompatibles avec la conduite d’un véhicule routier “.
On est donc PAS OBLIGÉ de le faire.
Mais dans tous les cas, et particulièrement si on décide de faire un signalement à la SAAQ, on DOIT informer le patient de notre démarche. On ne peut pas le faire sans qu’il en soit informé, mais on peut le faire même s’il n’est pas d’accord. Et dans ce cas, on possède une immunité (toujours selon l’article 603), c’est à dire que le patient ne peut pas nous poursuivre parce qu’il n’est pas d’accord.
Il faut donc suivre notre conscience professionnelle.
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Merci pour votre commentaire.
Je recommande à tous la lecture de la fiche déontologique suivante : Code de la sécurité routière et pratique professionnelle (disponible sur le site de l’OPQ).
Il y a aussi toute la question éthique à considérer.
Bien que nous ne soyons pas obligés de dénoncer, je me sentirais mal de ne pas le faire si j’ai un doute et que le patient refuse de collaborer.
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Anonyme
Invité19 septembre 2014 à 13 h 11 minDans notre milieu, nous travaillons en interdiscipinarité et donc je m’occupe de la partie cognitive et l’ergothérapeute de l’évaluation sur route si nécessaire. Pour avoir fait ma thèse sur le sujet, je crois qu’effectivement, il faut dans certains cas aller chercher des informations plus poussées avec les tests cognitifs (fonctions exécutives)…toutefois, il arrive qu’il n’y a pas de lien directe entre les performances au tests et sur route.
Il faut donc aborder la question comme les aptitudes légales. Nous devons offrir les informations pertinantes à la SAAQ pour qu’ils puissent prendre une décision concernant l’aptitude à conduire un véhicule routier.
Dans une enquête publique à laquelle j’ai participé en 2002, il a été clairement démonré que chaque profession doit donner les informations (déficits) car mis ensemble, l’impact peut être amplifié.
Nous avons donc le rôle de donner des impressions concernant l’aptitude à conduire un véhicule, tout comme l’ergothérapeute, l’optométriste ou le médecin afin que la SAAQ (comme le juge pour les aptitudes légales) donne sa décision avec la connaissance du dossier complet (médical, accident et infraction). Car en conduite auto, il faut considérer les attitudes et les aptitudes simultanément.
Donc, en cas de doute, il faut donner l’information.
bonne réflexion.
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Je suis préoccupé par la tendance des ergos à envoyer beaucoup de patients pour une évaluation sur la route, une décision parfois basée sur un seul résultat anormal dans leur « batterie cognitive ». Peut-être est-ce très sécuritaire et rassurant de fonctionner avec le filet de pêche qui ramasse tout, mais qu’en est-il des faux positifs et des coûts ($ et anxiété) que cela engendre pour les patients? Je serais très curieux de voir des stats sur la proportion des patients référés sur la route après le dépistage ergo pour connaître la valeur de ces “pré-requis cognitifs”. Je crois qu’il serait pertinent de mieux connaître les caractéristiques des patients qui réussissent l’examen sur route afin d’être plus critique sur les résultats qui ont influencé la levée initiale du drapeau. Je verrai s’il n’y a pas moyen de compiler de telles données à la clinique externe de gériatrie.
Voici une revue systématique publié récemment sur la conduite auto.
Quelques constats:
1) Un test unique tel que le MMSE ne devrait pas être utilisé pour déterminer la capacité à conduire (personne n’est vraiment surpris ici, mais ceci me confirme l’erreur de référer à partir d’un seul test anormal).
2) Aucun domaine cognitif n’est fiable en soi pour déterminer la capacité à conduire.
3) Il faut se baser sur de multiples tests évaluant différentes sphères cognitives. (Ça commence à ressembler à une éval neuropsy ça…)
Certains chercheurs ont tenté d’élaborer une batterie avec des algorithmes pour classifier les conducteurs à risque. L’article cite notamment celle-ci :
La conclusion de la revue est, qu’aucune batterie ne permet pour l’instant de classifier avec une précision adéquate les conducteurs à risque puisque, dans le meilleur des cas, près du quart des patients avec démence sont classés incorrectement comme adéquat ou à risque. L’article suggère de développer une batterie bien validée et préférablement informatisée permettant de distinguer les conducteurs en 3 catégories : safe, indeterminate, unsafe.
Par ailleurs, j’ai aussi vu cette batterie https://www.pearsonclinical.ca/en/products/product-master/item-179.html qui est discutée dans cet article. https://www.researchgate.net/publication/262110885_Comparison_of_assessments_of_fitness_to_drive_for_people_with_dementia
Qq1 connaît?
Comment cette pratique évolue-t-elle chez vous?
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@/index.php?/profile/543-simon-lemay/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/543-simon-lemay/&do=hovercard” data-mentionid=”543″ rel=””>@Simon Lemay Est-ce que tu parles spécifiquement de la population gériatrique et des troubles neurocognitifs mineurs/majeurs? Si je peux parler spécifiquement de ce groupe cible, voici la façon de fonctionner dans notre équipe. Dès qu’un diagnostic de trouble neurocognitif majeur est posé, un M-28 est complété par le médecin afin que la SAAQ soit informée de la nouvelle condition médicale de l’usager, peu importe la nature des déficits.
Maintenant, pour les troubles neurocognitifs mineurs, cela dépend de plusieurs variables, mais surtout de la nature des difficultés, des habitudes de conduite et de l’âge de l’usager. Nous prendrons alors une décision en équipe basée sur nos différentes évaluations. De façon générale, nous recommanderons une évaluation sur la route pour moins de 20-25% d’entre eux, mais c’est vraiment une estimation.
Selon l’information contenue dans une formation donnée par un médecin avec qui je travaille (Dr Élisabeth Azuelos), 30% des patients atteints de MA au stade très précoce et 67% des patients atteints de MA au stade précoce échouent au test sur route.
Je crois que l’on ne devrait pas statuer de la capacité de conduire d’un individu sur la base de nos résultats, mais que l’on devrait plutôt évoquer que la conduite automobile puisse être moins sécuritaire étant donné x, y, z et qu’une évaluation sur la route soit suggérée.
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Oui Caroline c’est bien ce type de clientèle que j’avais en tête.
Je suis d’accord avec toi que nos tests ne permettent pas de statuer sur la capacité à conduire. Il y a toujours de ces personnes avec une grande expérience de conduite (ex.: ex- camionneurs) qui aiment nous faire mentir en réussissant à être sécuritaire malgré des déficits cognitifs très significatifs!
Mon propos était surtout au sujet d’une trop grande référence vers l’examen sur route à partir d’un seul échec à un test de pré-requis cognitif et le besoin d’un algorithme plus poussé pour la recommandation d’un examen sur la route. Je m’étonne quand même un peu de votre procédure de dénonciation systématique à la SAAQ dès qu’un diagnostic de démence est posé.C’est quand même le tiers et 70% de patients (stade précoce et stade très précoce respectivement) qui vont être potentiellement référés inutilement pour un examen sur la route. Selon le Règlement relatif à la santé des conducteurs de la SAAQ, une démence légère ou modérée est relativement incompatible avec la conduite d’un véhicule routier de l’une des classes 5, 6 et 8 (Pour la SAAQ: essentiellement incompatible = retrait du permis, tandis que incompatibilité relative nécessite une analyse du dossier afin de déterminer si l’état de santé du détenteur du permis permet une conduite sécuritaire). Il m’apparaît indiqué de rappeler au patient que la SAAQ exige que les conducteurs déclarent un changement dans leur état de santé. De là à le faire systématiquement pour eux surtout pour certains types de démence (ex.: aphasie primaire) ou si les troubles cognitifs concernent presqu’exclusivement la mémoire… (le langage et la mémoire étaient les deux domaines moins reliés à la performance de conduite selon l’article de revue cité dans mon message précédent).
On peut toujours valoriser davantage la prudence puisque la conduite auto est un privilège et non un droit. Néanmoins, je réagis parfois à certaines dénonciations qui m’apparaissent injustifiées à la lumière de l’ensemble du tableau clinique. Si on appliquait le critère de l’échec au trail B en utilisant les normes canadiennes (qui sont les plus sévères), peu de mes patients seraient exemptés d’une référence pour un examen sur la route et ce même dans ma clientèle non gériatrique…
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Si comme professionnel, tu évalues que la personne a un trouble neurocognitif majeur, même si cela affecte principalement la mémoire, je crois qu’il est important d’informer la SAAQ que cette personne présente des problèmes progressifs qui pourraient éventuellement entraîner une conduite auto non sécuritaire. Car à quel moment exactement cette personne n’aura plus les capacités? Si tu assures un suivi de cette personne jusqu’à ce que tu sois en mesure de détecter ce stade, c’est tant mieux. Cependant, ce n’est pas la réalité. Est-ce qu’on doit s’attendre à ce que le médecin de famille soit en mesure de détecter cela? Je crois que c’est utopique. Est-ce que tu crois vraiment que les patients eux-mêmes vont révélés leur condition? Peu probable. Je mets un lien vers une présentation de Dr Azuelos, avec qui je travaille et qui fait des formations sur l’évaluation de la conduite automobile et l’inaptitude. Cette formation est disponible sur le WEB vers ce lien.
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Merci du partage @/index.php?/profile/208-carolinelarocque/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/208-carolinelarocque/&do=hovercard” data-mentionid=”208″ rel=””>@caroline.larocque. Je me demandais quelle était finalement la différence entre l’évaluation sur route par la SAAQ et l’évaluation en ergothérapie? Chez nous, la majorité des gens référés le sont pour l’évaluation en ergothérapie.
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En fait, peu importe ce que le médecin décide, c’est la SAAQ qui a le dernier mot. Depuis quelques années, nous constatons que la SAAQ fait plus souvent elle-même les évaluations même si un ergothérapeute a été demandé. Ce n’est pas clair sur quels critères ils se basent pour prendre leur décision alors les ergothérapeutes demandent toujours à voir la lettre qui a suivi l’envoi du formulaire M-28 pour savoir quelle décision a été prise.
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@/index.php?/profile/543-simon-lemay/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/543-simon-lemay/&do=hovercard” data-mentionid=”543″ rel=””>@Simon Lemay Par rapport aux aphasies primaires, si la personne n’a pas d’atteintes fonctionnelles, le médecin ne peut pas statuer sur la présence d’un trouble neurocognitif majeur. En ce sens, la conduite automobile ne devrait pas être atteinte non plus et ne ferait pas l’objet d’une dénonciation. Par contre, ce serait le genre de patient que je voudrais revoir pour vérifier l’évolution des difficultés.
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@/index.php?/profile/208-carolinelarocque/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/208-carolinelarocque/&do=hovercard” data-mentionid=”208″ rel=””>@caroline.larocque : j’ai récemment appelé à la SAAQ pour connaître leurs critères. On m’a dit que les intervenants avaient un algorithme à suivre et ce n’est pas parce que nous recommandons un test sur route que celui-ci sera fait. En deçà d’un certain score au MMSE ou au MoCA par exemple (je ne me souviens pas lequel des 2, mais un seul d’entre eux est considéré), le patient est automatiquement dirigé en ergo pour un test sur route. Depuis cet appel, je me contente donc de faire part à la SAAQ de mes inquiétudes et je ne fais plus de recommandation de test sur route.
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@/index.php?/profile/282-juliebrosseau/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/282-juliebrosseau/&do=hovercard” data-mentionid=”282″ rel=””>@julie.brosseau Quand je fais une déclaration à la SAAQ, je me contente moi aussi de décrire pourquoi j’ai des inquiétudes. Ce que je constate, c’est que la SAAQ envoie alors à l’usager un M-28 à compléter par son médecin et c’est ensuite qu’une décision est prise. Alors, quand j’ai accès à un médecin, je ne fais pas directement de déclaration et je lui recommande plutôt de compléter directement la M-28, ça évite une étape.
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Merci pour le partage @/index.php?/profile/208-carolinelarocque/” data-ipsHover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/208-carolinelarocque/&do=hovercard” data-mentionid=”208″ rel=””>@caroline.larocque. J’avais eu une présentation de Dr Azuelos à HPB et je constate qu’elle est maintenant plus affirmative qu’il y a qq années. Je prévois discuter de ce sujet avec l’équipe de la clinique externe de gériatrie.
BTW, je me suis aperçu qu’il y avait un autre post à ce sujet et que @/index.php?/profile/282-juliebrosseau/” data-ipsHover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/282-juliebrosseau/&do=hovercard” data-mentionid=”282″ rel=””>@julie.brosseau faisait un compte rendu de son appel à la SAAQ C’est ici /index.php?/topic/167-signalement-%C3%A9valuation-conduite-automobile/page-2″ rel=””>https://aqnp.ca/forum/index.php?/topic/167-signalement-%C3%A9valuation-conduite-automobile/page-2
Je n’ose pas faire une fusion des 2 sujets car cela risque de générer des difficultés à suivre le fil de la discussion.
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Bonjour à tous,
J’ai terminé l’évaluation d’un patient pour qui j’ai des doutes quant à la capacité à conduire un véhicule automobile (prob. de mémoire ++, agnosies visuelles et AUCUNE autocritique – diagnostic de TNC majeur fort possiblement Alzheimer – je dois me pencher sur le dossier en détail avant).
À la fin de l’évaluation, je l’informe de la démarche que j’entreprendrai. Il a été très choqué d’apprendre cela, disant que s’il avait été au courant, il n’aurait pas fait l’évaluation neuropsychologique. Je lui ai mentionné les aspects légaux et tout, mais il est demeuré sur la défensive ++. Afin de maintenir le lien thérapeutique avec le monsieur, je lui ai dit que nous ferons un dépistage auto avec une ergo (qui ne fera que le MVPT car les autres tests ont déjà été faits et sont concluants, même en fonction des normes “ergos” pour le dépistage). On s’entend que le dépistage, dans ce contexte, n’est qu’une formalité.
À la lumière de tout ça, ma question concerne le consentement éclairé au processus d’évaluation : informez-vous toujours les patients qui conduisent leur voiture des conséquences possibles d’une évaluation neuropsychologique sur leur permis de conduire? Sachant que l’ergo qui ne fait que le dépistage auto a ce mandat précis et l’en informe le patient, celui-ci consent alors explicitement.
De quelle façon abordez-vous cela de manière déontologique? (question à poser au congrès de l’AQNP mais, d’ici là, j’aimerais bien avoir votre input…!
Avant de faire une évaluation, j’explique à la personne le(s) but(s) de l’évaluation, la méthode qui sera employée, les aspects liés à la confidentialité et les avantages/inconvénients. C’est en abordant les avantages/inconvénients que je vais parler de la possibilité que les résultats pourraient porter à émettre des recommandations en lien avec la conduite. C’est sûr que c’est plus facile quand la capacité à conduire fait partie du motif de référence.
Eh bien moi, quand je sais que la personne conduit encore, j’en parle quand j’explique les buts de l’évaluation. En fait, j’explique toujours que le but de l’évaluation est d’avoir un portrait de comment fonctionne son cerveau (mémoire, attention, etc.) pour voir s’il y a des difficultés ou non, comprendre ce qui se passe, préciser le dx, etc. Lorsque nécessaire, j’ajoute que c’est aussi pour voir à quel point la personne a besoin d’aide pour gérer ses biens, pour s’occuper d’elle-même, pour prendre des décisions importantes pour elle-même. Et, quand je sais que la personne conduit, j’ajoute que c’est aussi pour voir si la personne est encore en mesure de conduire une automobile.
Cela dit, j’ai l’impression que la formulation de Vincent est encore plus claire alors je risque de faire du plagiat…
À quel point les gens réagissent-ils quand vous leur parler de la conduite automobile? Moi, je ne le mentionnais pas d’emblée, à moins que ce soit dans le motif de référence. Par contre, lorsqu’on me pose la question, je leur mentionne la possibilité qu’une évaluation auto soit demandée. Ma crainte est de créer ou d’exacerber de l’anxiété, ce qui pourrait nuire à l’évaluation subséquente.
Tout comme toi, je n’en parle pas d’emblée mais lorsqu’on me pose la question, je crois que je suis dans l’obligation d’informer le patient.
Je faisais aussi comme @/index.php?/profile/208-carolinelarocque/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/208-carolinelarocque/&do=hovercard” data-mentionid=”208″ rel=””>@caroline.larocque.
Travaillant en gérontopsychiatrie, il est fréquent d’avoir des patients méfiants ou anxieux. À moins que ce ne soit dans le motif de référence, je ne le mentionnais pas d’emblée (au même titre que je ne mentionne pas tous les enjeux et recommandations possibles suite à l’évaluation neuropsychologique : relocalisation, recommandations pour régime de protection, …).
@/index.php?/profile/38-claudine-boulet/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/38-claudine-boulet/&do=hovercard” data-mentionid=”38″ rel=””>@Claudine Boulet : les gens réagissent bien quand tu leur parles de tout ça? Ils ne sont pas méfiants?
Bizarrement oui, les gens réagissent bien en général. En fait, soit la personne ne fait que m’écouter. À la fin, je demande si tout est clair, elle répond oui et me donne un consentement verbal. Dans ces cas-là, je ne suis jamais convaincue que la personne a tout compris mais je n’insiste pas davantage…
Ou bien, la personne me répond qu’elle n’a aucun problème à la conduite automobile (même chose pour prendre soin d’elle-même ou pour gérer ses biens). Je réponds alors seulement que je devrai me pronocer là-dessus et j’enchaîne avec le reste… Et habituellement, ça passe.
Quand la personne me répond qu’elle ne veut pas l’évaluation, je lui propose “qu’on pourrait juste débuter l’évaluation pour qu’elle puisse voir de quoi ça a l’air et que nous pourrons arrêter à n’importe quel moment si c’est sa volonté”. Habituellement, ça passe…
C’est rare que j’ai un “non” catégorique et je n’ai jamais senti que la personne était plus anxieuse…
Pour ce qui est du consentement “éclairé” par contre, je reconnais que c’est toujours discutable. Sauf que on peut aussi se demander “à quel point la personne est-elle en mesure de donner un consentement éclairé?”. Je ne suis jamais convaincue que la personne comprend toutes les implications d’une évaluation neuropsychologique, ni qu’elle comprend davantage les implications de ne pas procéder à une évaluation neuropsychologique (où le diagnostic et les recommandations vont alors être basés sur peut-être des tests de dépistage…). Dans la majorité des cas, il y a une anosognosie qui fait que tant qu’à moi, la personne ne peut prendre une décision éclairée…
Bref, on pourrait en parler longtemps…
Cela dit, peu importe ce qui a été dit au départ, tout le monde réagit mal quand je leur annonce que je recommande un test sur la route et que je leur demande de ne plus conduire entre-temps…