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  • Encodage vs consolidation

    Posted by Jacinthe Lacombe on 24 mai 2018 à 17 h 36 min

    D’un point de vue conceptuel, comment interprétez-vous un rappel différé plus faible pour du matériel sans contexte (p.ex liste de mots, en comparaison avec les histoires logiques) en raison d’un encodage plus précaire, en lien avec des lacunes organisationnelles? C’est clair que la trace mnésique est moins résistante en raison d’un encodage plus fragile..

     

    Je suis toujours embêtée à savoir si je parle de processus de consolidation plus fragiles si c’est dans un contexte de difficultés d’ordre exécutif à l’encodage (je sais que ça dépend de plusieurs choses, mais j’aimerais tout de même vous lire à ce sujet..)

     

     

    Claudine Boulet répondu Il y a 5 années, 4 mois 4 Membres · 6 Réponses
  • 6 Réponses
  • Caroline Larocque

    Membre
    24 mai 2018 à 18 h 03 min

    En gériatrie, l’utilisation du Rl/Ri 16 me permet d’avoir une performance très peu affectée par un désordre exécutif alors c’est pourquoi j’utilise toujours cet outil car c’est plus facile à interpréter, mais toujours à la lumière de mes autres tests de mémoire et autres.

  • Jacinthe Lacombe

    Membre
    24 mai 2018 à 18 h 15 min

    Je l’utilise aussi souvent. Par contre, chez des gens peu collaborants ou lorsque le niveau socio-économique est plus faible, je choisis d’autres outils (par exemple, le CVLT-II forme courte). Ainsi, je me retrouve parfois avec une bonne performance aux histoires différées (et même une meilleure performance en différé grâce à l’intégration de la rétroaction) mais une performance en liste de mots déficitaire en raison de problèmes organisationnels lors de l’encodage. Ainsi, par souci de rigueur professionnelle, je me questionnais à savoir comment vous présentiez de tels résultats pour que cela fasse du sens pour tous.

  • Claudine Boulet

    Membre
    25 mai 2018 à 17 h 19 min

    Comme tu le dis si bien, ça dépend de plusieurs choses. J’ajouterais que ça dépend aussi de la performance dans les tests de mémoire visuelle… Mais, je pense que tu donnes toi-même la réponse en disant que “la trace mnésique est moins résistante en raison d’un encodage plus fragile”. Dans un tel cas où je ne disposerais que des histoires et d’une liste de mots, je dirais qu’il ne m’est pas possible de me prononcer sur le processus de consolidation mnésique.

     

    Cela dit, il reste que dans sa vie de tous les jours, la personne doit avoir des “problèmes de mémoire” notamment parce qu’elle ne doit pas toujours bien encoder. Alors, s’il y a lieu, j’écrirais les recommandations en conséquence…

     

    Et, dans un monde idéal, je ferais passer d’autres tests de mémoire. À ce sujet, personnellement, je ne m’habitue pas au RL/RI-16 même si je persiste à l’utiliser à l’occasion. J’ai l’impression qu’à chaque fois que je m’en sers, les rappels libres de mes patients sont ultra limités, même si je leur laisse deux minutes et que je les encourage à trouver d’autres mots… En contrepartie, j’aime quand même bien le DMS-48 qui est un peu long à administrer mais le rappel différé comparé au rappel immédiat donne, je trouve, une bonne indication de l’état du processus de consolidation mnésique…

  • Valérie Drolet

    Membre
    25 mai 2018 à 19 h 10 min

    Si c’est au rappel différé que le problème se situe, j’ai tendance à blâmer la pauvreté des stratégies de récupération plutôt que d’encodage (même si elles sont liées).

    Quand j’utilise le CVLT, si le patient s’améliore au rappel indicé immédiat, je note sa capacité à se servir des catégories pour améliorer sa performance lors du rappel libre différé. Si c’est le cas, je pense qu’on peut mentionner une faiblesse initiale des stratégies d’encodage (ne pense pas spontanément à regrouper les mots, mais utilise la stratégie pour récupérer ultérieurement) ce qui est davantage exécutif? S’il ne pense pas non plus à utiliser le regroupement des mots en catégories lors du rappel libre différé, mais que la performance en indicé est normale, j’ai tendance à évoquer une faiblesse des stratégies de récupération. Je me relis et je ne sais pas si je suis claire?

  • Caroline Larocque

    Membre
    25 mai 2018 à 19 h 13 min

    Claudine, j’ai peut-être une explication pour toi concernant le rappel libre ultra limité. Quand on administre un test standard de liste de mots, les rappels libres sont presque toujours contaminés par l’effet de récence, ce qui vient à mon avis biaiser leur véritable capacité de rappel libre. L’effet de récence est très peu présent au RL/RI 16 et lorsqu’il est présent, il est habituellement présent qu’au premier essai et on le voit disparaître par la suite, ce qui donne place aux véritables capacités de récupération. En général, il est rare que je dépasse 75 secondes de rappel libre, je vais à deux minutes pour les gens ralentis qui ont vraiment besoin plus de temps. Habituellement, après 20 secondes à ne trouver aucun mot, passé 50-60 secondes, j’arrête. Si je continuais jusqu’à 2 minutes, ça affecterait la collaboration.

     

    Pour l’utiliser avec presque chacun de mes patients depuis plus de 15 ans (les seules fois où je ne l’utilise pas c’est avec des gens non francophones ou trop sévèrement atteints), je vous certifie que ce test est une mine d’or d’information. Les différents types de trouble neurocognitif majeur ont chacun leur profil de performance sur ce test.

     

    Je t’invite à me contacter si tu veux du feed-back pour l’interprétation de ce test.

     

    Pour le DMS-48 que j’utilise aussi régulièrement, je trouve aussi que la perte d’information au rappel différé versus RI est indicateur de la consolidation. En général, j’administre 4 tests de mémoire et pour parler de problème de consolidation, je veux pouvoir l’objectiver dans aux moins deux tests.

  • Claudine Boulet

    Membre
    29 mai 2018 à 14 h 19 min

    Valérie, je dirais que ton message est très clair. Le problème avec le CVLT-II, forme courte, c’est qu’il n’y a pas de rappel indicé en immédiat. Alors, s’il y a un encodage précaire au départ et que le rappel différé est faible, je ne crois pas qu’on peut départager avec seulement ce test entre “trace mnésique est moins résistante en raison d’un encodage plus fragile” versus problème de consolidation versus “pauvreté des stratégies de récupération”…

     

    Caroline, je dirais que tu es convaincante! Je vais certainement accepter ton offre et te contacter la prochaine fois que j’utiliserai le Rl/RI-16…