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  • Posted by Véronique Desrochers on 17 avril 2014 à 20 h 26 min

    Bonjour !

     

    J’ai évalué une étudiante de 23 ans qui consulte pour une dyslexie. L’analyse des erreurs en lecture et en écriture ne suggère pas d’atypie plaidant en faveur d’un trouble d’apprentissage. Essentiellement, la lecture est lente et quelques erreurs de confusions visuelles. En écriture, fluctuations sur le plan de l’orthographe d’usage, mais bonne maîtrise du code grammatical. 

     

    L’indice de vitesse de traitement de l’info au WAIS-IV est dans la moyenne inférieure (15e percentile). 

     

    Toutefois, elle présente des difficultés attentionnelles assez importantes à l’évaluation. 

     

    Elle rapporte des difficultés de concentration uniquement en situation de lecture et d’écriture, et aucun échelle n’atteint le seuil de signification au Conners, ni à l’inventaire des symptômes du TDAH dans l’enfance complété par la mère.

     

    Vous concluriez à quoi ? 

     

    Merci beaucoup !

    Caroline Larocque répondu Il y a 6 années, 4 mois 7 Membres · 16 Réponses
  • 16 Réponses
  • Vincent Moreau

    Membre
    22 avril 2014 à 12 h 02 min

    Je trouve qu’il manque quelques informations (surtout les résultats aux autres tests) pour avoir une idée plus précise. Basé sur ce que tu écris, c’est sûr qu’il ne semble pas y avoir matière pour un diagnostic de TDA ou dyslexie. Mais peut-être aussi a-t-elle toujours pu compenser? As-tu des bulletins scolaires du primaire/secondaire? A-t-elle déjà reçu des services d’orthopédagogie/orthophonie? Antécédents familiaux? Qu’entends-tu pas difficultés attentionnelles importantes à l’évaluation? Y a-t-il des éléments pour un trouble davantage thymique ou anxieux?

  • Véronique Desrochers

    Membre
    22 avril 2014 à 15 h 36 min

    Quelques précisions : 

     

    Pas de bulletin malheureusement, jamais bénéficié de suivi quelconque au primaire, ni au secondaire. 

     

    QIG = 88

    QIV = 86 (connaissances ; SP = 4, similitudes : SP= 7 ; vocabulaire : SP= 12)

    QIP = 100

    Mémoire de travail = 91

    IVT = 85

     

    Pas de symptôme anxieux ou dépressif significatif actuellement aux Inventaires de Beck

     

    Difficultés attentionnelles : empans numériques direct et indirect réduits (6 et 5), précision limitée au Ruff 2 et 7 (4e percentile), flexibilité attentionnelle dans la moyenne inférieure au BTA, quelques indices d’inattention et d’impulsivité au CPT-II, interférence proactive en mémoire verbale

     

    Voilà !

     

    Merci beaucoup

  • Vincent Moreau

    Membre
    23 avril 2014 à 12 h 22 min

    C’est vrai que le profil de QI irait dans le sens d’un TDA ou trouble d’apprentissage. Mais il manque quand même plusieurs éléments comportementaux pour appuyer un diagnostic, de même qu’un impact fonctionnel. Quand tu dis que les critères ne sont pas atteints, est-ce considérant qu’avec le DSM-5, on exige maintenant un symptôme de moins après 17 ans (5/9 au lieu de 6/9)? Enfin, avec des cas plus limites/subtils comme ça, j’aime bien compléter avec une échelle de personnalité/psychopathologie plus complète que les inventaires de Beck (MMPI-2 ou PAI). Pour l’instant, je conclurais quelque chose comme: malgré la présence de certains éléments de difficultés d’attention, les manifestations demeurent actuellement plutôt subtiles et ne s’inscrivent sans doute pas dans un trouble spécifique. Il demeure néanmoins possible d’instaurer différentes stratégies pour faciliter la concentration, telles que…

  • Véronique Desrochers

    Membre
    23 avril 2014 à 13 h 43 min

    Merci beaucoup Vincent !

    Ça confirme ce que je pensais 🙂

  • Claudine Boulet

    Membre
    24 avril 2014 à 14 h 49 min

    Je suis d’accord avec Vincent mais je demeure curieuse de son histoire personnelle. Comment et quand ses difficultés sont-elles apparues? Est-ce qu’elle devient plus anxieuse en situation de lecture et écriture en raison d’échecs répétés en français? Est-ce qu’il y a un impact fonctionnel autre qu’au plan scolaire? Etc.

  • Caroline Larocque

    Membre
    20 juin 2016 à 12 h 44 min

    Bonjour,

     

    Dans le cadre de mes évaluations en gériatrie, je suis amenée à faire des diagnostics différentiels entre l’installation de trouble neurocognitif mineur/majeur vs TDA. Pour ceux qui travaillent à faire des diagnostics de TDA chez les adultes, je voulais savoir si l’on doit s’attendre à des problèmes significatifs aux épreuves lors d’un diagnostic positif.

    Aussi, est-ce que certains d’entre vous auriez une lecture à me suggérer sur l’impact du vieillissement et le TDA?

    Merci!

  • Valérie Drolet

    Membre
    20 juin 2016 à 12 h 58 min

    @/index.php?/profile/208-carolinelarocque/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/208-carolinelarocque/&do=hovercard” data-mentionid=”208″ rel=””>@caroline.larocque Je trouve que c’est l’histoire qui permet de faire un dx différentiel entre les deux, davantage que les résultats aux tests. Pour moi, le TDA reste un trouble neurodéveloppemental et je suis très pointilleuse sur la nécessité d’avoir des symptômes à l’enfance avec un impact fonctionnel présent dès ce moment. 

  • Caroline Larocque

    Membre
    20 juin 2016 à 14 h 45 min
  • Valérie Drolet

    Membre
    20 juin 2016 à 15 h 21 min

    @/index.php?/profile/208-carolinelarocque/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/208-carolinelarocque/&do=hovercard” data-mentionid=”208″ rel=””>@caroline.larocque: Personnellement je ne pense pas. Je parle d’une fragilité attentionnelle et/ou exécutive, sans plus :)

    Caroline Larocque

    Membre
    31 mai 2017 à 11 h 52 min

    Je réitère une question que j’avais posé en 2016: est-ce que certains d’entre vous ont des informations sur l’impact du vieillissement sur le TDA? Est-ce que vous auriez des lectures à me proposer?

     

    Je ne sais pas si vous avez fait le même constat, mais je remarque que des difficultés cognitives antérieures comme le TDA ou associées à un problème de santé mentale vont parfois se manifester de façon plus marquée chez ma clientèle de 65-70 ans, comme si l’impact du vieillissement se manifestait à ce moment-là et venait accentué leurs difficultés antérieures.

     

    Pour le TDA, un neurologue m’a dit qu’on tentait d’évaluer l’hypothèse que le TDA revienne en force avant les premières manifestations de la maladie d’Alzheimer. Ainsi, une personne ayant un TDA et qui avait réussi comme adulte à bien compenser pour cette difficulté pourrait voir son déficit d’attention s’accentué à un âge plus avancé comme premier symptôme d’une maladie d’Alzheimer. Avez-vous entendu parler de cela?

     

    J’ai trouvé ce livre qui semble intéressant. 

  • Jacinthe Lacombe

    Membre
    31 mai 2017 à 12 h 52 min

    @/index.php?/profile/208-carolinelarocque/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/208-carolinelarocque/&do=hovercard” data-mentionid=”208″ rel=””>@caroline.larocque : j’ai évalué une dame récemment pour qui j’ai conclu possiblement à un tda au long cours, avec une symptomatologie anxieuse surajoutée. Voici l’interprétation que j’en ai fait (j’en avais d’ailleurs parlé avec Karen Debas qui avait fait une présentation récente à ce propos, et elle trouvait que ça faisait du sens) :

     

    Les plaintes actuelles de madame sont principalement de nature cognitive (difficultés de concentration, difficultés à s’organiser dans son quotidien, difficulté à trouver ses mots) et psychologique (ruminations par rapport à des événements du passé et des anticipations face au futur). À la lecture du dossier, on remarque que des plaintes similaires étaient formulées antérieurement à la présente consultation (notamment, notes datées de 2001).

     

    L’évaluation actuelle montre des faiblesses sur le plan exécutif, qui sont exacerbées lorsque madame se montre plus anxieuse. Ceci demeure toutefois relativement superposable à ce qui avait été observé lors des évaluations neuropsychologiques antérieures, avec des plaintes cognitives similaires. Ainsi, les difficultés actuelles semblent présentes au long cours, mais pourraient être exacerbées lorsque la symptomatologie anxieuse est plus présente. D’ailleurs, l’histoire personnelle de madame nous amène à nous questionner sur la présence d’un trouble déficitaire de l’attention présent depuis l’enfance. Le profil neuropsychologique objectivé semble d’ailleurs cohérent avec cette hypothèse.

     

    Le vieillissement amène des changements normaux sur le plan cognitif, notamment en ce qui concerne les capacités de régulation. Considérant que ces habiletés sont moins fonctionnelles chez les personnes avec un trouble déficitaire de l’attention, une personne vieillissante présentant un trouble déficitaire de l’attention au long cours manifesterait alors davantage de difficultés avec un avancement en âge, difficultés qui seraient aussi exacerbées si une symptomatologie anxieuse est présente, comme c’est actuellement le cas pour madame. En ce sens, il serait important d’aider madame à gérer son anxiété afin de maximiser son plein potentiel cognitif. Dans un deuxième temps, si les difficultés d’organisation dans le quotidien demeurent préoccupantes pour madame, il pourrait être souhaitable d’envisager l’enseignement de techniques d’organisation efficaces, afin d’améliorer son sentiment de compétence. Rappelons toutefois que madame prend part à de multiples activités et aucune modification n’est rapportée quant à la gestion de son horaire, bien que ceci demeure difficile à évaluer; le discours de madame demeure vague à ce propos, et le cercle social de madame est restreint, ce qui limite l’accès à l’information. 

  • Caroline Larocque

    Membre
    31 mai 2017 à 13 h 01 min
  • Jacinthe Lacombe

    Membre
    31 mai 2017 à 13 h 33 min

    TDA et vieillissement, mais je ne me souviens plus du contexte exact….. Tu peux toujours la contacter! :)

    Caroline Larocque

    Membre
    31 mai 2017 à 15 h 49 min

    Merci, oui c’est ce que je vais faire.

  • Karen Debas

    Membre
    1 juin 2017 à 0 h 42 min

    Allo! Merci pour le message, je ne suis malheureusement plus trop active sur le forum par manque de temps et ça adonne un peu moins en ce moment (congé de maternité)…

    J’ai fait une formation auprès d’infirmières qui travaillaient en gériatrie au sujet du TDAH et du vieillissement. C’était bien le fun et apprécié je crois. J’ai utilisé plusieurs articles, je peux te référer entre autre à ces revues (ci-joint). Il y avait une autre revue 2016 dans nature neuroscience mais je ne la trouve pas, probablement qu’avec les mots clé tu la trouveras, c’était pas spécifique au vieillissement mais c’était beaucoup de bonnes informations sur la caractérisation du trouble, qui vont aider à cibler ce qui est pertinent lors de l’anamnèse je trouve.

     

    J’ai plusieurs autres articles, mais honnêtement aucun ne parle de ma perspective de neuropsy et je ne crois pas être la seule i.e:

    un TDA qui a compensé toute sa vie sans impact fonctionnel significatif (mais avec des faiblesses dès l’enfance), peut, avec le “déclin” qu’on associe au vieillissement normal, se retrouver à avoir un impact fonctionnel qui devient significatif. Par contre, ça ne veut pas dire qu’il faut poser un diagnostic selon moi, c’est surtout qu’il faut le garder en tête pour mieux comprendre quel genre de personne âgée on a devant nous, afin de l’outiller (probablement avec un suivi ergo et neuropsy) pour pallier à ses faiblesses attentionnelles et exécutives.

    review ADHD and elderly 2016.pdf

    /applications/core/interface/file/attachment.php?id=320″ data-fileid=”320″ data-fileext=”pdf” rel=””>managment ADHD older adults 2016.pdf

  • Caroline Larocque

    Membre
    1 juin 2017 à 11 h 42 min

    Merci Karen, c’est intéressant.