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  • Douance et TDAH (TDAHP)

    Posted by Mélanie Duclos on 14 juillet 2015 à 23 h 40 min

    Bonjour à vous chers collègues. J’ai besoin de votre avis sur un cas qui m’embête. Il s’agit d’une adolescente de 15 ans qui consulte pour éliminer une hypothèse de TDAH. Mon hic c’est que le profil clinique et cognitif ne concorde pas chez cette jeune dans la douance.

     

    Brièvement, sur le plan clinique, plusieurs symptômes, davantage de type inattention, sont rapportés par la jeune et ses parents ce qui est exacerbé depuis l’entrée au secondaire (elle est en 3e sec). Toutefois, aucun symptôme n’est rapporté à l’école ni même dans ses activités parascolaire et encore moins sur le plan social. Les symptômes n’ont donc aucun impact.

     

    À l’école, elle est décrite comme une élève modèle où elle a d’ailleurs obtenu la meilleure moyenne générale de son secondaire à l’école privée. L’adolescente avoue présenter plusieurs symptômes d’inattention en classe et une bougeotte mais que personne ne s’en aperçoit surtout avec les notes qu’elle a. Elle a une propension à déranger les autres car elle est très volubile. Le peu d’erreur qu’elle commet est en lien avec des erreurs d’inattention (saute une question, oublie de répondre à un item, et ce malgré les vérifications). À la maison, elle semble lâcher son fou et présente plus de sx. Jeune, peu de symptômes sont rapportés si ce n’est la bougeotte mais sans hyperactivité franche. Un retard de langage est rapporté mais s’est corrigé seul. Notez que la diathèse familiale du côté maternelle est très positive et que son frère est dx et rx.

     

    Sur le plan cognitif, l’examen démontre un haut potentiel avec, comparativement à elle-même, une sous-optimalité pour ne pas dire déficit au plan attentionnel, exécutif et de la mdt (profil typique au TDA). La mémoire et les fonctions visuo-constructives sont cohérentes à son fonctionnement de haut niveau.

     

    J’ai lu sur le TDAH chez les haut potentiel et je ne sais plus quoi penser car ce ne sont pas les mêmes repères. Le dx de TDA est même controversé dans certains écrits. L’anamnèse n’oriente aucunement envers un TDA classique mais le profil cognitif oui. Généralement, les tests neuropsy ne permettent pas de trancher la question diagnostic mais qu’en est-il dans les cas de douances. Quels doivent être mes nouveaux critères et quel poids je dois accorder au profil cognitif.

     

    Merci d’avance et au plaisir de vous lire avec grand intérêt.

     

    Mélanie

    Mélanie Duclos répondu Il y a 8 années, 2 mois 5 Membres · 7 Réponses
  • 7 Réponses
  • Julie Brosseau

    Membre
    15 juillet 2015 à 18 h 29 min

    S’agit-il d’une personne anxieuse ?

  • Mélanie Duclos

    Membre
    15 juillet 2015 à 21 h 28 min

    Non pas vraiment. C’est plus une adolescente qui mord dans la vie et qui n’a pas peur du risque et du changement. Elle a d’ailleurs changé d’école pour passer du public au privé bien qu’elle n’y connaissait personne dans sa nouvelle école.

  • Valérie Drolet

    Membre
    15 juillet 2015 à 22 h 24 min

    Y-a-t’il un impact fonctionnel relié à ses difficultés? Une souffrance quelconque?

  • Mélanie Duclos

    Membre
    15 juillet 2015 à 23 h 44 min

    Non aucun impact formel comparativement à son groupe normatif. Elle excelle à l’école mais elle est tout de même pénalisée dans ses examens mais considérant son potentiel ce n’est pas significatif. Elle ne rapporte aucune souffrance.

     

    C’est ce qui est délicat dans ce tableau clinique car l’histoire ne fait pas TDAH. Tout doit être nuancé selon son haut potentiel. Ça devient donc plus subjectif car les impacts sont minimisés. Perdre quelques points à un examen chez cette petite qui a la plus haute moyenne générale parce qu’elle n’a pas répondu à deux questions n’aura pas le même impact chez un jeune qui présente des notes dans la moyenne et qui omet le traitement de ces deux questions. C’est là que je perds mes repères.
    Elle ne fait aucunement TDA typique mais je n’arrive pas à bien circonscrire le TDA dans la douance, d’autant plus que cela semble un dx controversé chez les HP. Une chose est sûre, elle présente des déficits neuropsy dont je m’explique mal l’origine.

  • Caroline Larocque

    Membre
    16 juillet 2015 à 11 h 46 min

    Je crois que tu devrais justement l’énoncer comme tu le penses. Elle semble donc avoir des faiblesses concernant son attention relativement à son potentiel global. Considérant les impacts peu significatifs sur son quotidien, il serait probablement précoce de statuer sur un trouble et d’orienter vers un traitement. Elle pourrait consulter à nouveau dans le futur si des atteintes fonctionnelles/souffrance apparaissaient. Quelque chose du genre….il y a des zones grises et elle en fait partie. Je crois par contre qu’elle pourrait le voir comme un aspect à travailler et tu pourrais lui communiquer des stratégies qu’elle pourrait mettre en place dès maintenant pour compenser.

  • Claudine Boulet

    Membre
    16 juillet 2015 à 12 h 47 min

    Je suis tout à fait d’accord avec @Caroline Larocque. Je crois que pour parler d’.un trouble, il doit y avoir un impact au plan fonctionnel (et une certaine souffrance reliée). En même temps, si elle comprend mieux son profil cognitif, elle sera plus à même de trouver et de mettre en place des stratégies compensatoires…  Et, si jamais elle ressent un impact plus significatif de ses difficultés dans sa vie, elle pourra alors considérer plus rapidement l’idée d’un traitement pharmaco.

  • Mélanie Duclos

    Membre
    16 juillet 2015 à 16 h 42 min

    Merci à vous toutes pour vos précieux conseils. Je vais aller en ce sens.