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Étiquetté : Effet de pratique, psychométrie
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Combien de temps entre deux évaluations?
Posted by Claude Paquette on 18 mai 2016 à 18 h 30 minNous savons tous qu’en raison de l’effet de pratique, il faut laisser du temps entre deux évaluations neuropsychologiques. Moi, j’ai appris 6 mois, certains disent 8 mois, d’autres 12 mois. J’ai essayé de trouver la littérature qui soutient ces allégations, et je ne trouve rien! Quelqu’un pourrait-il me pister sur des références ? Merci.
Claudine Boulet répondu Il y a 5 années, 9 mois 11 Membres · 16 Réponses -
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J’ai trouvé pour la WAIS-IV (p.10 du manuel Administration and Scoring): c’est 1 an.
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De ce que j’ai vu ça dépend des tests. Pour le QI c’est écrit 1 an, mais par exemple dans le TEA ou le TEACH c’est beaucoup moins long.
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Tout dépend des tests. Idéalement 12 (mon protocole inclut toujours des sous-tests du WAIS), 9 lorsque j’ai de la pression de la part des md ! Je trouve que 6, c’est un peu court, déjà qu’avec un délai de 9 à 12 mois, certains patients se souviennent parfois de certaines choses. Je crois qu’il faut essayer de minimiser le plus possible les effets d’apprentissage.
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Personnellement, j’essaie de m’ajuster selon le motif de la demande de réévaluation. Comme j’évalue la présence de troubles cognitifs en gériatrie, j’essaie de limiter les réévaluations à 18 mois afin d’être en mesure de percevoir les changements. Par contre, si des changements notables seraient notés avant ce délai, par la famille notamment, je pourrais envisager de faire la réévaluation après 10-12 mois.
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Si jamais je suis obligée de réévaluer à 6 mois, ce qui m’est arrivé récemment, l’interprétation me pose problème s’il y a une stabilité des performances ou si le patient s’est amélioré (effet d’apprentissage possible). Je le souligne alors dans ma conclusion, mais je trouve que c’est un gros investissement de temps (pour le patient et pour moi) pour en arriver à ne pas dire grand chose. Aussi, je crains que les md retiennent qu’il n’y a pas de détérioration ou que le patient s’est amélioré alors que les résultats sont peut-être contaminés par des effets d’apprentissage (ce qui pourrait au final être préjudiciable pour le patient).
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Est-ce que le manuel du WAIS IV precise quels sous-test sont les plus sensibles au tests-retests?
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@/index.php?/profile/343-alainsimard/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/343-alainsimard/&do=hovercard” data-mentionid=”343″ rel=””>@alain.simard: Oui, p.48 du Technical and Interpretive Manual, on discute (très brièvement) des sous-tests plus sensibles. De l’Information est aussi disponible dans cet article.
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L’article mentionné par @/index.php?/profile/41-vincent-moreau/” data-ipshover-target=”https://aqnp.ca/forum/index.php?/profile/41-vincent-moreau/&do=hovercard” data-mentionid=”41″ rel=””>@Vincent Moreau est disponible ici: https://www.researchgate.net/publication/221850021_Effects_of_Practice_on_the_Wechsler_Adult_Intelligence_Scale-IV_Across_3-_and_6-Month_Intervals
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J’aimerais savoir si vous agissez différemment dans votre façon d’aborder la rencontre lorsqu’on vous demande de réévaluer un patient pour la troisième et même quatrième fois. Bon, ça n’arrive pas souvent (1-2 fois/année dans mon cas), mais je suis curieuse de savoir car j’ai cette situation qui se présente demain.
De mon côté, lors de l’entrevue de la 3e évaluation, j’ai tendance à discuter plus longuement des avantages/inconvénients de faire une 3e évaluation. Par exemple, si les motifs sont exactement les mêmes, je vais voir si les recommandations que j’avais fait ont été mis en place. Aussi, si la personne a des plaintes, mais qu’elle fonctionne encore très bien au quotidien, je vais plutôt discuter avec elle de sa perception et de ses craintes sous-jacentes. Nous allons parler des avantages et inconvénients à procéder à une évaluation dans ce contexte. J’ai pris l’initiative des les informer que si trois évaluations sont faites dans un délai d’environ 4 ans, je ne procéderai pas à une quatrième évaluation avant qu’un délai d’au moins deux ans se soit écoulé.
Finalement, nous convenons en une entente et s’il est décidé de ne pas procéder à l’évaluation, j’en fait part au médecin.
Qu’est-ce que vous pensez entre autres du délai que je fixe après trois évaluations?
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Je n’ai pas tendance à fixer un délai minimal absolu entre 2 évals. C’est surtout le contexte clinique qui le justifie. J’ai pas mal la même ligne de conduite que ce que tu mentionnes Caroline dans ton post du 19 mai 2016.
Il y a des patients en gériatrie qui m’étonnent franchement dans leur évolution. Ex.: une dépression tardive ultra-réfractaire pour laquelle on s’attend que le tableau dépressif soit la manifestation précoce d’une démence en installation, mais qui reste stable au fil des rééval. C’est sûr qu’avant de réfaire une 4e éval, j’insisterai davantage pour avoir des soupçons plus clairs de déclin fonctionnel bien qu’il ne soit pas toujours évident de bien faire la part des choses avec les variations dans le contrôle du tableau dépressif + l’augmentation graduelle de la compensation des proches.
Je me propose aussi, un jour, de publier dans le forum un cas de suspicion d’Alzheimer à présentation postérieure que j’ai revu cette année pour la 3e fois et que je reverrai certainement une 4e fois dans le futur.
La situation est différente dans les cas d’hospitalisation à réévaluer. Il m’est arrivé de revoir plusieurs fois un même patient dans la même année dont l’état clinique avait évolué (ex.: nos fameux délirium résolus qu’on nous presse de voir trop rapidement). En fait, je trouve plus préjudiciable de ne pas réévaluer un patient dont l’état clinique a changé depuis l’évaluation puisque qq1 qui lirait le dernier rapport du neuropsy n’aurait pas le portrait réel “à jour” du patient. Ceci pourrait ainsi amener des orientations/interventions non appropriées au fonctionnement du patient.
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@simon.lemay Je suis tout à fait d’accord avec toi. En fait, je trouve que dans mon milieu de travail, les médecins vont vite vers la réévaluation lorsque la ressource est présente, sans toujours aller valider dans quelle mesure les plaintes actuelles ont changé par rapport à l’évaluation précédente. Aussi, il me semble que si le résultat au test de dépistage est égal ou meilleur que celui fait précédemment, on devrait justifier un peu plus le besoin de réévaluer pour démontrer une détérioration.
Dans le cas de la dame dont j’ai débuté la 3e évaluation aujourd’hui, il m’apparaît assez évident que ses symptômes anxieux semblent contributifs à ses problèmes cognitifs (ou à sa perception) et cela aurait mérité possiblement un traitement. De plus, j’ai dû revenir sur des recommandations qui n’avaient pas été suivies suite à mon deuxième rapport. J’aurais apprécié que le médecin de 2e ligne avec qui je travaille vérifie cela avant de la référer.
Bref, cela s’enligne pour être exactement le même portrait que lors des deux autres évaluations…
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Je commence moi aussi à voir que de plus en plus de réévaluations me sont demandée … et les patients se souviennent parfois des tests ce qui n’est pas surprenant après 2-3 réévaluations. Je vais questionner davantage la pertinence des réévaluations.
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Pour ma part, c’est encore très rare que je vois le même patient, deux fois. Et, je pense que ça ne m’est arrivé qu’une seule fois d’en voir un, une troisième fois…